Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

Mot-clé - istanbul

Fil des billets - Fil des commentaires

Dimanche 25 mai 2008

Le détroit du Bosphore, une autoroute maritime dangereuse

Le Bosphore relie en 30 km la mer de Marmara à la mer Noire. C’est également un carrefour pour le transport international entre la mer Caspienne et la mer Méditerranée, ou l’Europe de l’Est. Ce détroit profond au maximum de 100 m et peu large est placé sous la souveraineté de la Turquie depuis les accords de Montreux en 1936. En échange, la Turquie garantit le libre-accès à tous les navires, mais depuis cette époque le trafic a été multiplié par 10 et atteint près de 50 000 navires par an et il pourrait encore augmenter de 40 %.



Depuis le quartier où je réside en ce moment, Sultanahmet, je peux voir de jour comme de nuit le passage incessant de tous types de bateaux : ferries qui relient les différents quartiers de la ville comme des bus, bateaux de pécheurs, mais aussi pétroliers, tankeurs, céréaliers et paquebots de croisière. J’ai même vu un porte-hélicoptère de l’armée britannique.

La Turquie doit éviter que la catastrophe écologique, car près de 4500 navires qui empruntent le Bosphore chaque année transportent du pétrole ou d’autres produits dangereux. Une marée noire ou une explosion ferait de nombreuses victimes ou de gigantesques dégâts car la ville d’Istanbul est traversée par le détroit.

Un des ferries relie les zones habitées du Bosphore, je l’ai emprunté et j’ai vu beaucoup de tours d’observation le long du parcours. Des bateau pilote existent pour guider les navires, mais ils ne sont pas obligatoire et, par mesure d’économie, peu utilisé. Un oléoduc est aussi construit entre la mer caspienne et la mer méditerranée, vers Ceyhan sur la côte turque, qui parviendra peut-être à limiter les risques. Le prix du pétrole et l’épuisement des stocks aura peut-être son rôle à jouer aussi.

Conseil de la semaine : 50% des trajets en vile font moins de 3 km, et 1 litre d’essence produit 2,4 kg de CO2. Utilisez plutôt la marche à pied ou les transports en commun.

Retrouvez tous les articles sur mon compte FlickR, dans l'album Carnet de route.

Dimanche 18 mai 2008

L'efficacité énergétique, une solution vitale pour le climat

J'ai rendez-vous à Istanbul avec Hilal ATICI, la chargée de campagne pour le climat de Greenpeace en Turquie. Cette campagne était axée sur la sensibilisation, mais l'été 2007 a permis à tous les turcs de se rendre compte par eux-mêmes de l'impact du changement climatique : la capitale, Ankara, s'est retrouvée sans eau potable pendant plusieurs semaines du fait de la sécheresse.


Greenpeace International a reconstitué l'arche de Noé sur le Mont Ararat lors de la dernière réunion du G8 pour signifier qu'il ne reste pas beaucoup de temps pour agir, et que les Etats ont une responsabilité.

A l'actif de Greenpeace également : une pétition qui a recueilli 200 000 signatures en un mois et 10 000 personnes qui manifestent à Istanbul pour réclamer une action de la part de l'Etat, ce qui est assez rare en dehors des manifestations politiques.

Pour Hilal, un grand pas a été accompli, car elle peut maintenant travailler sur la réduction des gaz à effet de serre. La Turquie est le plus mauvais élève de l'OCDE, avec une augmentation de 72 % des émissions depuis 1990. Le secteur de l'énergie (transport, électricité) est en grande partie public, et les politiques peuvent donc avoir un impact majeur.

Une loi sur les énergies renouvelables existe depuis 2005, favorable pour l'éolien mais pas assez pour l'énergie photovoltaïque. Un autre pas a été franchi en 2007 avec une loi sur l'efficacité énergétique, mais qui a besoin d'être améliorée. Enfin, la Turquie a déclaré être prête à rentrer dans les négociations du protocole de Kyoto. Pour Hilal, l'enjeu est « d'arriver à découpler le développement du pays de la consommation d'énergie ».

Conseil de la semaine : Proscrire les lampes halogènes. Une grande partie de l'énergie est dissipée sous forme de chaleur, inutilement. Elles sont très gourmandes (330 à 500 W) soit autant qu'une vingtaine de Lampes à Basses Consommations de 15 W.

Climat en Turquie

Interview d'Hilal ATICI, chargé de campagne pour Greenpeace Méditerranée, à Istanbul en Turquie. Elle raconte en français les campagnes menée par Greenpeace pour lutter contre le changement climatique et l'action menée l'an dernier avec la construction de l'arche de Noé sur le mont Ararat pour sensibiliser les leaders du monde à agir tout de suite.