source : Enerpresse, Lundi 11 fev, Edito
Voilà des années que New Delhi campait sur des positions
climatiques peu constructives. Lorsqu'il était question
que les plus importants des pays en développement commencent,
eux aussi, à maîtriser leurs émissions de gaz à
effet de serre, les autorités indiennes rappelaient que la
responsabilité historique du dérèglement climatique incombait
aux Nations les plus riches et qu'il n'y avait donc
pas lieu que les pays émergents fassent des efforts. Un argumentaire
longtemps partagé par la Chine d'ailleurs.
A
l'évidence, les temps ont changé. Il y a quelques mois de
cela, la Chine (désormais premier émetteur mondial de
CO2, ndlr) rendait public son premier plan de lutte contre
le changement climatique. Un geste de bonne volonté
qui fut apprécié comme tel alors que démarraient les
négociations internationales sur le post-2012. Vendredi,
un nouveau coup de tonnerre a, cette fois, secoué le ciel
indien. Le Premier ministre,Manmohan Singh, a, en effet,
annoncé la publication, en juin prochain, du premier Plan
national de lutte contre le changement climatique.
Si les objectifs n'ont pas été dévoilés, les grands axes
semblent d'ores et déjà avoir été arrêtés. L'Inde coordonnera
sa recherche climatique en constituant un réseau
liant universités et centres de recherches. New Delhi
devrait aussi investir dans l'efficacité énergétique, la
reforestation et l'adaptation, notamment la protection
des côtes contre la montée des eaux et le rehaussement
des digues des principaux fleuves. Grosse consommatrice
de charbon, l'Inde devrait aussi investir dans la capture
et la séquestration du CO2.
Un accord de coopération
a d'ailleurs été signé, mercredi, entre StatoilHydro et le
pétrolier indien ONGC sur ce sujet. Quatrième émetteur
mondial de gaz carbonique, l'Inde dispose d'un sous-sol,a
priori, favorable à la séquestration de grands volumes de
dioxyde de carbone, notamment dans les épaisses couches
de basalte du Daccan. En février dernier, une étude du
Carbon Sequestration Leadership Forum estimait à 150
gigatonnes le potentiel de séquestration de ces basaltes
(cf. Enerpresse n°9260).
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