• J'ai envie d'aventure, mais le mot n'est pas le bon. Je ne suis pas mike horn ni alexandre poussin

Je suis partis pour faire des reportages sur le changement climatique, en m'intéressant aux hommes et aux femmes que je rencontre. Ces témoignages sont ensuite diffusés dans un journal tous les dimanches, et auprès des établissements scolaires, qui bossent de septembre à juin, moins les vacances. C'est sur la base de la publication de ces reportages que j'ai eu des financements, qui me permettent d'acheter mon matos et de payer train, bus, bouffe et hébergement (sans compter visa et autres).

Je me sens pris dans l'obligation de sortir régulièrement des reportages, et je cours de grandes villes en grandes villes pour les faire.

Ma préparation ne comprend pas de planning précis au-delà du mois, et je suis obligé de rechercher mes contacts une fois sur place, à partir d'une liste pré-établis mais sans avoir définis un champ particulier du changement climatique. Du coup, j'hésite à sortir des sentiers battus de peur de ne pas produire à temps. Et je n'ai pas de contacts suffisamment précis pour aller faire un sujet "au vert" hors des grandes villes.

En fait d'aventure, c'est plutôt un bordel avec des contraintes et pas la bonne préparation.



  • Le changement climatique, c'est pas aussi la fin du monde ?


IMG_5218 kimedia.jpg Le changement climatique est un sujet qui me tient à cœur. Il est devenu aussi plus à la mode que le "développement durable". Le climat, c'est du à une trop grande consommation, c'est un problème de démocratie mondiale avec le Nord qui pollue le Sud, c'est la fin du pétrole, les réfugiés climatiques qui fuient les inondations ou les sècheresse, le bio et l'équitable, la destructions des "ressources" naturelles, et bien plus encore.

Plus j'en apprend, plus j'ai peur (n'est ce pas Fab'). Je ne suis pas un ingénieur des mines ou un climatologue. J'essaye de comprendre à partir des médias et des personnes que je rencontre. Grosso merdo, on est en train de tout polluer, air, eau et sol, les espèces qu'on a pas encore eu le temps d'étudier ont déjà disparu, et il va bientôt falloir changer de thermomètre pour continuer à lire les températures de plus de 50°C....

Pour finir , l'ONU nous promet la plus grande migration de l'histoire de l'humanité avec 100 Millions de réfugiés climatique sur les routes à la fin de ce siècle. Au siècle d'avant, mon arrière grand mère vivait dans la même maison où je suis en train de bloguer en wifi. Elle allait chercher l'eau au puits et se rappelait de la gendarmerie qui avait chassé les sœurs de la classe au moment de la séparation de l'église et de l'état.

Ça va très vite et je demande où on va arriver.



  • J'ai envie de témoigner, mais je ne suis ni scientifique, ni écrivain, ni photographe, ni cinéaste.


rcc strasbourg 1 Je n'ai pas pas les techniques, et ça me prend des plombes pour faire un montage vidéo qui serait juste bon à passer à vidéo gag. J'aimerai faire un film pour la TV, mais c'est tout une technique que je ne vais pas maitriser en 1 mois ! Merci au GERES de m'avoir donné une chance lors de la COP14 à Poznan, j'ai fait de mon mieux et j'espère que les images seront bonnes. Merci à Paulo pour le montage de la vidéo de 2008, t'as fait une merveille (bientôt traduit en Bulgare et en Anglais j'espère).

Pleins de copains (merci à eux) m'ont félicité pour mes photos sur flickr, mais je n'ose toujours pas partir avec un réflex, trop lourd et encombrant à mon avis. Je ne me suis pas lancé dans photoshop ni lighroom, alors que ça fait des mois que je me dis "demain, je commence".

Des personnes de "L'age de Faire" et "Vent du Morvan" m'ont proposé d'écrire un article depuis des mois, et j'aimerais bien faire des piges dans la presse papier pour gagner un peu de sous durant le voyage, mais j'ai toujours un gros problème avec l'orthographe et ça me bloque. J'écris même rarement des billets comme celui-ci sur ce blog.



  • Finalement, c'est surtout le sentiment d'être libre qui est le plus important.


IMG_8191 kimedia.jpg J'ai voulu ce projet pour faire par moi-même. Certain quitte tout pour faire pousser des légumes bio, moi je vais voir de l'autre coté de ligne d'horizon (voir si les légumes poussent). J'ai voyagé, milité et bossé un peu avant de partir sur cette idée qui s'est précisé en cours de route. Je mène mon propre projet sans autre patron que moi-même. J'ai changé de voie après près de 20 ans de scolarisation et 6 ans de salariat (avec un contrat de droit privé, mais dans le public).

Ce n'est pas simple, mais j'ai l'impression d'être sortis d'une zone délimité et d'un chemin tout marqué. Il y a bien sûr ma famille, et les assedics qui assurent le principal quand je suis en France, mais le reste je l'ai construit : définir le projet, trouver des ressources financières, des copains pour avancer, des médias, des écoles, découvrir de nouvelles techniques, etc.

Le sentiment de liberté n'est pas si reposant, pour preuve mes blocages de dos ou d'eczema avant chaque départ que je mets sur le compte du stress (PA : Cherch masseuse. CDD 1 an puis CDI si affinité. Permis voit. pas nécess. Zone mobilité : hémisphère nord). Le voyage "avenir climat" n'est pas tranquille comme mon premier trip en Inde, à passer 2 mois sac au dos de bus en bus, le nez au vent.

Mais après tout j'ai quand même l'impression d'être un privilégié, de pouvoir mener un projet que j'ai envie de faire, et qui me permet de vivre mieux que la majeure partie de l'humanité qui a faim, soif, n'a jamais été à l'école, ou rêve de pouvoir un jour passer une frontière pour atterrir dans un de ces pays du Nord qui gaspille toute ses richesses.