J’ai rencontré Grégoire POPEK à BYDGOSZCZ, lors du mariage de son frère. C'est une belle histoire que je voudrais raconter avant de vous faire découvrir la présentation du Regional Geographic, le magazine animé par Grégoire et une équipe de jeunes motivés pour faire découvrir les richesses naturelles et humaines de leur région au centre de la Pologne.



Nos parents se connaissent depuis le milieu des années 1980.

Dès la fin des années 1970, Jean et Georges venaient depuis la Pologne communiste jusque dans le Beaujolais pour les vendanges. Les quelques semaines de vendanges équivalaient à plusieurs mois de salaires de ces deux jeunes ingénieurs.

Lors leur premier séjour  en France,  hormis l'attente des visa un peu longue, la sortie du pays s'est bien passée. Mais Jean et Georges sont arrivés avant la publication des bans de vendanges alors, en bon polonais croyant, ils ont demandé au curé du village s'il pouvait leur donner l'hospitalité en attendant le début des vendanges.

Quelques années plus tard, ce prêtre quitte le Beaujolais parce qu'il est nommé dans l'Autunois et dès la première année, Jean et Georges viennent lui rendre visite, à la fin des vendanges avant de rentrer en Pologne. C'est alors que le Père Pierre propose à mes parents de les rencontrer, un Kubiak, ça vient de Pologne et, de plus, mon père connait le polonais !

L'amitié s'installe et nous nous retrouverons tous les ans en septembre, quelquesfois Georges et Jean viennent avec leur femmes, une guitare ou des numéros de Solidarité, ce nouveau syndicat libre et autogéré (c'est à dire non contrôlé par le PC Polonais).



Ces visites annuelles ont représenté pour moi le contact avec la Pologne, pays d'origine de ma famille paternelle mais que je n'avais jamais connu. Lorsque j'étais enfant, de ces amis polonais, nous avions tous les ans un cadeau : une représentation d'une hache de Zakopane, la Chamonix polonaise, des décalcomanies pour les fêtes de Noël ou de Pâques, des cahiers décorés de motifs traditionnels, des livres d'histoires... Au cours des veillées à la maison, Jean chantait en français ou en polonais, accompagné de sa guitare et ma mère nous emmenait nous coucher pendant que la bouteille de whisky se vidait...

Lorsque j'ai commencé à faire les vendanges, juste avant ma première rentrée à la fac en septembre 1996, j'ai naturellement retrouvé les deux compères dans le Beaujolais.

Mais, la vigne est devenue une industrie, possédée par des groupes financiers, et le niveau de vie en Pologne avait un peu augmenté. Les vendanges ne représentaient plus autant d'intérêt pour eux. Je me souviens quand même d'une étudiante qui payait ses frais de scolarité à l'université grâce à sa paye de deux semaines de vendanges.

Lors de ma journée de pause, j'ai accompagné nos deux amis polonais à travers la Saône-et-Loire pour retrouver mes parents à Auxy, j'étais passé du côté des adultes !

Au cours des années suivantes, c'est la deuxième génération qui s'est retrouvée, à l'occasion des voyages de Vojtech et de Grégoire en France, pour les vacances ou des camps catholiques.

Et, cette année, à l'occasion de mon voyage, nous avons enfin fait le voyage en sens inverse pour retrouver la famille de Georges et de Jean en Pologne. Malheureusement, Jean est décédé et nous n'avons pas eu le joie de le revoir. Peut-être qu' Evelyne, sa fille, m'accompagnera sur un bout de chemin dans le Transsibérien en fin d'année. Elle a déjà pas mal voyagé en Europe et connait un peu le Russe ce qui serait utile pour ce voyage dans le train mythique.

De plus, c'est grâce à Georges que Purvi à pu obtenir son visa Shengen, il en a fait toutes les démarches, si longues et compliquées 

Il nous a en même temps invités au mariage de Vojtech, son fils aîné. Nous avons assisté à la cérémonie dans une immense église de Bydgoszcz puis au repas de mariage dans un restaurant au décor typiquement polonais, au milieu d'un parc. Les murs étaient peints de motifs traditionnels représentant des fleurs, les plafonds étaient décorés de mobiles avec des fleurs de papier, un immense poêle de masse en faïence trônait dans un coin de la pièce, recouvert de vieux ustensiles de cuisine.

Pour le repas de noce, les plats sucrés et salés se sont suivis à un rythme infernal durant toute la nuit, accompagnés des petits verres de vodka glacée.





Quelques jours plus tard, nous sommes revenus à Bydgoszcz. J'ai passé deux jours avec Grégoire qui m'a fait découvrir sa ville et son activité avec le Régional Géographic. Pour poursuivre cet article, vous pouvez regarder les photos de l'album Bydgoszcz ou lire l'article de présentation du magazine.