Je suis arrivé jeudi à Koprivshtitsa, à une centaine de km de Sofia. En 3 heures, un vieux bus allemand a traversé villes et villages et grimpe doucement dans les Stara Planina. Ces « vieilles montagnes » traversent le pays jusqu'à la Mer Noire et sont visibles de partout.

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Au milieu des forêts de pin, le village tient une place particulière dans le cœur des bulgares. En 1876, le 20 avril exactement, une révolte contre les Ottomans marque le début d'un nationalisme et servira de point de départ à un mouvement d'indépendance. Le pont de pierre où le premier coup de pistolet aurait été tiré est l'un des monuments les plus visités du village.
Je suis venu faire étape pour quelques jours dans ce musée à ciel ouvert au rythme paisible. La majeure partie du village de 2 600 habitants a été préservée dans l'état où il devait être au 19e siècle. Les murs sont constitués des pierres charriées par les torrents et le bois de la forêt environnante est largement utilisé : immenses portails sculptés, murs des greniers et des maisons à étages, fenêtres…

Je suis hébergé chez une vieille dame qui me loue une chambre. Elle remplit son formulaire réglementaire et cherche en vain un visa bulgare dans mon passeport : nous sommes européens tous les deux. L'entrée de la Bulgarie dans l'Union européenne est visible, le drapeau bleu étoilé est presque aussi étendu que le drapeau national. Les panneaux officiels portent tous ce logo et je vois aussi des travaux cofinancés : maison traditionnelle, modernisation d'une usine…
En me baladant en direction du marché, je rencontre l'employé municipal qui balaie les rues en compagnie de son cheval, tirant la remorque. La traction animale est encore courante, j'en ai même vu une fois au centre de Sofia, servant au transport de tout type de marchandises. Il côtoie les véhicules fonctionnant au GPL, très répandu car moins cher que l'essence.