Journal de l'environnement

05/03/2008 11:09

par Victor Roux-Goeken


Le changement climatique est le seul domaine à propos duquel l’OCDE n’exprime pas d’avis positif pour les 22 années à venir, dans ses «Perspectives de l’environnement à l’horizon 2030». Elle reconnaît que l’efficacité énergétique s’améliore globalement, mais lance un signal d’alarme quant aux émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales et aux preuves flagrantes du changement climatique en cours.

Suivant les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui préconise de stabiliser la concentration d’équivalent CO2 à 450 parties par million dans l’atmosphère pour ne connaître qu’une hausse de température moyenne de 2°C d’ici 2100, l’OCDE estime que «tous les pays devront (…) réduire de 39% leurs émissions de GES par rapport aux niveaux de 2000».

Cette réduction correspond, selon l’organisation, à «une perte de PIB de 0,5% en 2030 et 2,5% par rapport aux estimations du scénario de référence». Soit un «ralentissement de la croissance mondiale de 0,1%». Le «scénario de référence» du Giec prévoit que si rien ne change, 70 gigatonnes d’équivalent CO2 (Gt éq.CO2) seront émis en 2050 contre 50 en 2010.

Les pays émergents ayant une croissance plus forte entre 2005 et 2030 que les pays industrialisés, ils devront donc faire plus d’efforts pour limiter leurs émissions de GES, prévoit l’OCDE. Par exemple, la consommation d’énergie primaire combinée des «BRIC» (Brésil, Russie, Inde et Chine) devrait augmenter de 72% entre 2005 et 2030, contre 29% pour celle des 30 pays membres de l’OCDE. «Les émissions de GES de ces 4 pays progresseront de 46% d’ici 2030, dépassant les émissions combinées des membres de l’OCDE.» L’organisation internationale prévoit que les émissions de CO2 liées à l’énergie devraient augmenter de moitié d’ici 2030.

Enfin, le rapport de l’OCDE préconise l’instauration d’une taxe carbone de 25 dollars la tonne de CO2. Mise en place en 2008 par les seuls membres de l’OCDE, «elle aboutirait en 2030 à une réduction de 43% des émissions de GES dans ces pays». En espérant que les BRIC se mettent à la taxe carbone en 2020, dans les mêmes proportions que les membres de l’OCDE, et le «reste du monde» en 2030, le niveau global des émissions de GES pourrait être ramené aux niveaux de 2000 en 2050.