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Je vous propose de suivre le feuilleton de la semaine en vidéo sur http://avenirclimat.info/index.php. La vidéo d'aujourd'hui présente la campagne animée par Dalia OBEID depuis Beyrouth, pour l'association IndyAct. Je l'ai rencontré en avril, alors qu'elle préparait un réseau d'association dans le monde arabe. Ce réseau a pour but de faire pression sur la ligue arabe pour qu'elle travaille sur le protocole de Kyoto et son prolongement après 2012, et pour développer les connaissances des ONG et des populations arabes sur les conséquences du changement climatique. Dans une zone minée par les conflits, Dalia insiste pour que la lutte contre le changement climatique soit considéré comme un facteur de paix.

A partir de mardi, et tous les jours jusqu'à samedi, sur http://avenirclimat.info/index.php, vous pourrez découvrir une nouvelle interview en vidéo de Lucienne HAESE, la présidente d'Autun Morvan Ecologie. Depuis 1989 cette association lutte pour protéger la forêt du Morvan. Elle vous présentera tout le travail réalisé et les points clés de la lutte actuelle, ainsi que les actions exemplaires qui ont déjà été réalisé, souvent des premières en France. Sa passion saura, je l'espère, vous convaincre. Vous pourrez aussi trouver des coordonnées si vous souhaitez l'aider.

  • Mardi : Historique de l'association Autun Morvan Ecologie
  • Mercredi : Exploitation et massacre de la forêt du Morvan
  • Jeudi : Un groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan
  • Vendredi : Une certification FSC pour une gestion proche de la nature des forêt du Morvan
  • Samedi : Bois-énergie en Bourgogne : une menace pour la forêt du Morvan ?

J'avais rencontré Lulu avant mon départ, et je suis contant d'avoir enfin pu trouver le temps de monter et charger ces vidéos.



Des nouvelles du voyage maintenant !

4 mois, me voici sur la route depuis 4 mois. Je suis actuellement à Sofia, de retour en Europe pour quelques mois, avant de prendre le prendre le transibérien cet automne pour relier Moscou à Pékin, toujours à la rencontre des témoins du climat, ces hommes et femmes qui luttent quotidiennement contre le changement climatique. Purvi MAKWANA, ma collègue indienne de Bombay, se bat aussi, avec l'aide de mes parents et de Georges Popek, un ami polonais, pour obtenir le visa shengen afin de participer avec moi à ce projet en Europe.

Je devrais dire l'Europe-forteresse. Purvi et moi avons l'impression de faire face à une puissance cynique qui a remplacé les armes par une administration sinistre. Il n'y a pas besoin de pointer un fusil sur le ventre, la montagne de papiers nécessaire avant même de faire une demande de visa rend quasiment impossible pour une personne du Sud de se rendre en Europe. Mes parents et notre ami polonais s'en rendent compte. Il faut acheter un formulaire en mairie, la sous-préfecture n'est d'aucune aide, il faut prouver que l'on peut accueillir la personne en produisant bulletin de salaire, certificat de propriété, plan de la maison... Mieux vaut avoir une grande maison et un bon salaire ! Un couple marié a plus de chance d'aider la personne qui demande un visa, un célibataire pourrait n'être qu'un prétexte à un mariage blanc et faire partis d'une filière d'immigration.

En Inde, Purvi doit parcourir les consulats et ambassades pour se renseigner et multiplier les contacts pour se diriger dans les méandres de l'administration entre Bombay et Dehli, sans quasiment d'autres ressources financière que la partie du budget d'Avenir climat que nous pouvons y consacrer : son salaire et ses économies indiennes ne sont pas suffisantes. Depuis le mois de janvier que nous travaillons là-dessus, nous estimons à 3000 € le coût des démarches, sans garantit de résultats : environs 2 mois de mon ancien salaire, près d'un an pour Purvi, et 10 % du budget du projet !

Cette pression mine le moral plus souvent que nous le souhaitons, malgré le soutien de ma famille, des amis et des voyageurs que je rencontre. Hormis le téléphone, j'ai peu de moyen pour réconforter Purvi, qui a du mal à admettre ce qu'elle assimile à un racisme: pourquoi est-il si facile de voyager avec un passeport européen partout dans le monde, alors que cela est quasiement impossible pour les habitants du Sud ? J'apprécie de plus en plus ce slogan anarchiste : "No nation, No border !"

Nous avons abandonnés l'idée de nous retrouver en Turquie car nous n'avons pas pu obtenir les lettres de recommandations de Turquie, Serbie et Bulgarie comme nous l'avions espéré, bloquant toute demande de visa dans ces pays. En faisant une demande de visa shengen depuis la France et la Pologne, nous espérons qu'au moins une des deux ambassades daignera accorder le précieux sésame. Si tout marche bien, nous devrions nous retrouver début juillet en Pologne. Nous resterons ensuite en Europe durant les 90 jours que dure le visa. Juillet, août et septembre sera l'occasion de comparer nos points de vues sur les actions de lutte contre le changement climatique, en fonction de nos différences culturelles. Une période qui permet d'être intense et riches en expériences !

Purvi devra ensuite rentrer en Inde, nous n'avons pas la possibilité de travailler plus que nous le faisons actuellement pour demander ses visas entre la Belarussie et la Chine afin qu'elle suive le projet avec le transibérien. Nous espérons pouvoir nous retrouver en Novembre à Pékin, si le mois d'octobre lui est suffisant pour obtenir la nouvelle série de visas pour l'Asie. Le bilan carbone du projet va être sérieusement mis à mal, puisque ce n'est plus un seul trajet en Avion Bombay - Istanbul comme prévus initialement, mais un aller-retour vers l'Europe puis un vol en Chine. Nous ferons un don sur le site http://www.co2solidaire.org/ pour compenser ces émission de gaz à effet de serre que nous ne pouvons éviter.

Bonne semaine à tous, et passez sur le blog pour voir les vidéos de la semaine : http://avenirclimat.info/index.php