Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

Dimanche 26 avril 2009

Carnet de route : 10 jours de voyage au milieu du delta de danube

Je démarre la deuxième année de mon projet Avenir Climat (http://avenirclimat.info). Depuis un mois je suis repartis sur la route pour témoigner du changement climatique et des initiatives locales pour la protection de l’environnement. Mon voyage de l’an dernier m’avait déjà emmené plusieurs fois au bord du Danube et de la mer Noire sans que je puisse m’y attarder. Cette année, je décide de suivre le voie naturelle de ce fleuve de 2800 km de long qui m’emmène vers l’est , du cœur de l’Europe aux portes de l’Asie.

Vous pouvez lire mon carnet de route ci-dessous ou télécharger le fichier PDF avec les images. Je viens d'arriver à Tulcéa et j'ai finaliser l'article sur le bateau il y a quelques minutes. Je n'ai pas encore tout relus mais je voulais vous faire partager ce moment ! Photos et vidéos sont à venir.

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Dimanche 19 avril 2009

La mutation de la capitale roumaine est ralentie.

Article non publié dans le Journal de Saône-et-Loire

bucarest maisonJe fais une pause à Bucarest cette semaine, le temps de publier mes articles sur Internet et de préparer la suite de mon voyage. Je suis accueilli par la communauté des français expatriés ici et ils me donnent quelques repères pour comprendre la Roumanie.

L’urbanisme de la ville est étonnant, la folie des grandeurs de Ceausescu a laissé des traces. Il n’a pas hésité à raser une colline et quelques quartiers pour réaliser le palais du peuple. Le deuxième plus grand bâtiment au monde n’était pas terminé à sa mort. Le boulevard de l’unité qui lui fait fasse a été copié sur les champs Élysées, en ajoutant quelques mètres pour être le plus long. Mais l’avenue semble vide et les fontaines de la place en son centre sont à sec.

Dans les quartiers alentours, quelques vielles maisons rescapé égaillent les rues, avec leurs façades sculptées et en couleur. Certaines sont en ruines, d’autres ont été rénovés et servent de magasins, restaurants ou bureaux pour la partie de la population qui voit ses revenus augmenter depuis quelques années.

Signe des temps, les voitures envahissent la ville jusqu’alors développé pour les transports en commun. Les roumains s’endettent pour rejoindre notre modèle de société de consommation. Les principaux biens sont achetés en euros alors que les salaires sont versés en Lei. Avec la crise et la dévaluation de leur monnaie, les roumains ont vue le cout de la vie augmenté brutalement. Résultats : les voitures restent stockées au pied des immeubles sans parking et les transports en communs connaissent un boum.

Dimanche 12 avril 2009

L'écologie, message difficile à faire passer en Roumanie

Ploiesti, une ville roumaine de 250 000 habitants à 50 km au nord de Bucarest, n'a rien de touristique. Puits de pétrole et raffineries encerclent la ville de toutes parts. Les maisons aux façades sculptées construites à l'âge d'or rappellent que la région a été aussi riche que la Suisse.

Certaines zones industrielles sont maintenant abandonnées, laissant des friches gigantesques. Les raffineries en fonctionnement ont obtenu une dérogation jusqu'en 2012 pour se mettre aux normes européennes. Résultat : une odeur de souffre et une poussière noire envahie jusqu'à l'intérieur des appartements. Tout n'est pas noir pour autant.

J'ai rencontré Sabina et Lucian de la jeune association ZAPODIA. Ils développent la sensibilisation pour préserver le cadre de vie. L'histoire débute il y a trois ans au lycée où une bande de copains décident qu'il n'est pas possible de rester les bras croisés face à toutes ces pollutions, et qu'ils ne doivent pas attendre que la municipalité ou le gouvernement agissent. Les premières actions se répandent d'un lycée aux autres puis aux collèges. Le groupe grandit à une vingtaine de membres actifs et sors des murs des établissements scolaires. Les freins sont cependant nombreux. La dictature de Ceausescu réclamait un quotta de verre et de papier à rapporter pour chaque habitant. Le mot recyclage n'existait par, il s'agissait de réutiliser les ressources disponibles dans un pays fonctionnant en partie en autarcie. La population étaient rationnée et le gouvernement menait des campagnes incitant à économiser l'eau ou le gaz, des ressources disponibles seulement quelques heures par jours.

Cette époque pas si lointaine a laissé des traces dans la mentalité roumaine. Les campagnes actuelles de protection de l'environnement ont un but différent, mais le message reste à peu près le même et il est difficile de le faire passer.

Dimanche 5 avril 2009

350 : le nombre magique

Article non publié dans le Journal de Saône-et-Loire

350 judith budapestJe suis en Hongrie pour le projet avenirclimat.info, je rencontre Judit Varga sur Margit Sziget, une île entourée par le Danube et en plein centre de Budapest. Le soleil et les arbres centenaires font un peu oublier le bruit de la ville et sa circulation automobile.

Notre discussion tourne autour du nombre 350. C’est le seuil de concentration du gaz de dioxyde de carbone dans l’atmosphère qui permettrait de limiter le changement climatique à une hausse de +2°C à la fin du siècle. La concentration actuelle de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est environ de 390 ppm (parties par millions), contre 275ppm avant la révolution industrielle et 550ppm à la fin du siècle si nous ne faisons rien. La concentration de dioxyde de carbone, le fameux CO2, a un impact direct sur la température de notre atmosphère. Plus la concentration de CO2 est importante, plus la température est élevée.

Le débat est technique mais cruciale, car c’est sur un nombre de ce genre que va se jouer la négociation des Nations-Unies sur le climat en décembre à Copenhague, au Danemark. Les Etats doivent s’entendre sur la concentration de CO2 dans l’atmosphère qu’ils veulent atteindre et définir ensuite une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Judit travaille pour l’association 350. Depuis juillet elle mène une campagne en Europe de l’Est pour porter le message de 350ppm. Son travail n’est pas facile, car il y a peu de militants dans ces pays anciennement communiste, les initiatives sont difficiles à démarrer. L’association qui a été créée aux Etats-Unis doit complètement repenser son message et ses modes d’actions pour s’adapter à la culture et faire comprendre les enjeux de la lutte contre le changement climatique à un public nouveau. ben@avenirclimat.info

Conseil de la semaine
C’est la semaine du développement durable en France jusqu’au 7 avril. Certaines animations me semblent être tout simplement du lavage de cerveau, mais vous pouvez tout de même participer à quantité d’animations illustrant les réductions de gaz à effet de serre en Saône-et-Loire. Renseignement en mairie ou sur semainedudeveloppementdurable.gouv.fr

mercredi 1 avril 2009

Photo du jour : Food not bombs

fnb cuisine J'ai passé mon dimanche avec des activistes de Food not bombs, un collectif de bouffe de rue : végan et autogéré. Le principe est simple : distribuer des repas végétaliens dans la rue à partir de produits récupérés (dixit FNB Paris).

La base de ce mouvement est proche du milieu anarchiste. A Budapest, ça a lieu 2 fois par mois, et les personnes qui l'organise font partie d'un collectif de 7 groupes, une trentaine de personnes en tout. La base d'un groupe est d'habiter en commun et de préparer ensemble ces repas. 2 groupes gèrent également ces dépenses en communs.

Le collectif de Budapest a démarré la distribution des repas en septembre. Un tract est diffusé dans les lieux d'accueil des SDF pour ce faire connaitre, les légumes sont récoltés à la fin du grand marché qui se tient dans le quartier : les activistes demandent gratuitement les stocks invendus qui seraient jetés à la poubelle. Les deux grandes gamelles de soupes sont cuisinés dans le Kollegium, une résidence universitaire. La grande cuisines destinées aux étudiants est bien utile, et il se trouve qu'un membre du groupe est cuisinier, dans un resto français en plus !

fnb distribution Une vingtaine de SDF se sont présenté Dimanche : des hommes principalement, peu de jeunes. Certains arrivent les mains dans les poches, d'autres avec un ou plusieurs sacs plastique de supermarché avec quelques affaires dedans. Je n'aurais pas remarqué que certains sont SDF, leurs vêtements ne sont pas sales, déchiré ou trop grand comme pour d'autres. Je pense que c'est la première fois que je suis si proches d'eux.

fnb placeIls viennent prendre leur assiette en plastique pleines de soupes, une grosse tranche de pain, et se mettent un peu à l'écart pour manger, tant que la pluies n'est pas trop fortes. Nous sommes au centre d'un immense rond-point, Boraros Ter, un nœud routier sur la rive gauche du Danube, à Pest. Le centre de ce carrefour est creux, il sert de passage pour les piétons qui vont d'un carrefour à l'autre, ou rejoignent leur bus. Les regards des passants sont plutôt curieux, certains sont bienveillants.

fnb sdfLa distribution des repas est anonymes, peu de contact ont lieu entre les cuisiniers et les bénéficiaires. Les plus jeunes discutent un peu, demandent une adresse pour un dentiste. 2 repas par mois, c'est presque insignifiant. Le collectif voudrait être plus présent, d'autant qu'aucune autres organisations ne sert de repas pour les SDF dans le quartier. Les personnes sans abris sont nombreuses dans les rues de la ville. Un service médicale et psychologique est en réflexion, un free shop devrait bientôt ouvrir. Toujours basé sur la récupération et le redistribution, ouvert à tous, le free shop devrait proposer des habits, mais aussi des livres, des jeux et des jouets.

Les projets ne manquent pas, et Jeudi 2 avril c'est l'ouverture d'un Info Shop, un point central pour les infos alternatives.

Retrouvez toutes les photos sur mon album Food not bombs

mardi 31 mars 2009

Charbon en Inde : comment produire de l’énergie propre ? 2/2

Volontairement, je ne cite aucun chiffre. J’ai écris ça sur la lancée de ma journée de travail avec Dorothée Adam avec qui je travaille sur la réalisation d’un film documentaire. Cette article est la suite de celui d'hier, à lire ici.

Avant la lecture de la suite de cette note, merci d’oublier les visions misérabilistes de l’Inde des mendiants et des dalits ou des femmes, le pays est aussi en pointe dans l’informatique, la sidérurgie, la culture du thé ou la recherche spatiale…

dahanu thermal power plant
Vue aérienne de la centrale thermique de Dahanu.

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Lundi 30 mars 2009

Charbon en Inde : comment produire de l’énergie propre ? 1/2

Volontairement, je ne cite aucun chiffre. J’ai écris ça sur la lancée de ma journée de travail avec Dorothée Adam avec qui je travaille sur la réalisation d’un film documentaire. La deuxième partie de l'article sur le scénario Négawatt comme alternative sera publié demain.

Avant la lecture de la suite de cette note, merci d’oublier les visions misérabilistes de l’Inde des mendiants et des dalits ou des femmes, le pays est aussi en pointe dans l’informatique, la sidérurgie, la culture du thé ou la recherche spatiale…

dahanu
Paysage des environs de Dahanu avec la silhouette de la centrale thermique.

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Dimanche 29 mars 2009

Le Danube va déborder



Je rencontre Andreas Beckmann et Irène Lucius à Vienne, la capitale autrichienne. Ils travaillent pour le WWF, le fond mondial pour la nature. Cette association mondiale de protection de l'environnement concentre ces efforts en Europe sur le Danube. Avec 3 000 km, il est le deuxième plus long fleuve d'Europe après la Volga et son bassin hydrographique est le plus international au monde : les eaux de 19 pays convergent vers ce fleuve.

L'équipe du WWF est composée d'une soixantaine de personnes sous la direction d'Andréas, dont une dizaine travaille à Vienne. Leur tâche principale est de faire pression sur les représentants gouvernementaux qui travaillent au sein de la Commission internationale pour la protection du Danube. Quatorze pays se sont regroupés, ainsi que l'Union Européenne, pour garantir un usage équitable de cette ressource en eau douce.

Les problèmes sont nombreux car 80 millions de personnes vivent sur le bassin hydrographique. Plus de 80 % du linéaire du fleuve n'est plus à l'état naturel. Les berges ont été rectifiées et des digues ont été construites pour contenir la puissance du fleuve. Des barrages hydroélectriques barrent la route aux poissons migrateurs. L'écosystème du fleuve est profondément modifié et la biodiversité en baisse.

Avec le changement du climat, Irène souligne que les risques d'inondations vont être plus fréquents, que la température de l'eau va augmenter, de même que les périodes de sècheresse en aval du fleuve. Elle propose de permettre au fleuve de retrouver sa liberté lors des crues, avec des zones tampons qui retrouvent une plus grande biodiversité. Des zones pilotes ont permis de développer le tourisme et une agriculture traditionnelle, mais il faudrait maintenant passer à une plus grande échelle.

Pour voir l'article en grand, cliquez ici

Earth Hour, mon impression entre Budapest et Bombay.

J'ai participé à l'Earth Hour planifié par le WWF. Le principe de l'action est d'éteindre pendant une heure les lumières "visibles depuis l'extérieur", dixit Damien Demailly du WWF France.

Earth Hour Budapest 1 Earth Hour Budapest 2
Place des Héros (Hősök tere) Budapest, le 28 mars 2009.

UPDATE : j'ai mis en ligne ma vidéo sur cette page.

Je suis à Budapest, en route pour l'Asie, et je prépare un film sur la production d'électricité en Inde à partir du charbon, 2 articles seront publiés sur le blog lundi et mardi. Près de la moitié de la population n'a pas accès à l'électricité là-bas, alors que nous éclairons à outrance, notamment les bâtiments publique et les "zoli" endroits pour les touristes. J'en sais quelque chose, je suis presque un touriste pro, 250 jours au compteur depuis février 2008.

Forcément, la polémique est arrivé : est-ce utile, faut-il participer... J'ai décidé d'écrire mon article ce matin suite à un échange sur twitter avec SoAnn d'Ecolo-Info :

  • SoAnn@MikeBlueEyes un petit lien pour un article qui exprime bien ce que je pense, dans le fond, de l'opération... http://tinyurl.com/dxkrd5
  • benkamorvan@SoAnn mouais, encore un article ou on sort un professeur américain. meme s'il est californien, ça me fait marrer
  • SoAnn@benkamorvan oui mais ce qu'il raconte et intéressant et lorsque tu regardes ses travaux, il n'a pas tout à fait tort je pense...

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Dimanche 22 mars 2009

La carbone, un déchet pour les génération futures



Munich est ma première étape. Je suis reparti pour un voyage d'un an en direction de l'Asie. Ma première interview a lieu à lieu à Odeonplatz dans la capitale du Land de Bavière. C'est sur cette même place qu'Hitler essaya son premier coup d'état en 1923.

Katharina Schulze et Florian Sperck sont étudiants et représentent les jeunes verts de Bavière. Ils m'expliquent que la coalition de gauche à laquelle participent les Verts a gagné les dernières élections face à la coalition de droite traditionnellement majoritaire à plus de 70 %. La Bavière développe l'implantation de panneaux photovoltaïque en facilitant le rachat de l'électricité produite par les particuliers ou les agriculteurs. Son programme d'un million de toits bleu est l'un des plus importants d'Europe.

Katharina et Florian se sont engagés il y 3 ans dans leur organisation politique. Ils ne souhaitaient pas rester les bras croisés face aux enjeux de leur époque. Pour eux, la lutte contre le climat touche à tous les domaines, le développement du photovoltaïque est fortement créateur d'emplois par exemple.

Ils sont par contre divisés sur la responsabilité des générations qui les ont précédés. Pour Florian, les gens sont paresseux. Ils ont pollué l'atmosphère en rajoutant des gaz à effet de serre et ne veulent pas changer leur mode de vie maintenant. Katharina espère que le changement est en train de se faire : nous habitons la même planète et nous devrons être solidaires pour survivre.

Pour lire l'article avec des caractères plus grand, cliquez ici.

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