Je rencontre Andreas Beckmann et Irène Lucius à Vienne, la capitale autrichienne. Ils travaillent pour le WWF, le fond mondial pour la nature. Cette association mondiale de protection de l'environnement concentre ces efforts en Europe sur le Danube. Avec 3 000 km, il est le deuxième plus long fleuve d'Europe après la Volga et son bassin hydrographique est le plus international au monde : les eaux de 19 pays convergent vers ce fleuve.

L'équipe du WWF est composée d'une soixantaine de personnes sous la direction d'Andréas, dont une dizaine travaille à Vienne. Leur tâche principale est de faire pression sur les représentants gouvernementaux qui travaillent au sein de la Commission internationale pour la protection du Danube. Quatorze pays se sont regroupés, ainsi que l'Union Européenne, pour garantir un usage équitable de cette ressource en eau douce.

Les problèmes sont nombreux car 80 millions de personnes vivent sur le bassin hydrographique. Plus de 80 % du linéaire du fleuve n'est plus à l'état naturel. Les berges ont été rectifiées et des digues ont été construites pour contenir la puissance du fleuve. Des barrages hydroélectriques barrent la route aux poissons migrateurs. L'écosystème du fleuve est profondément modifié et la biodiversité en baisse.

Avec le changement du climat, Irène souligne que les risques d'inondations vont être plus fréquents, que la température de l'eau va augmenter, de même que les périodes de sècheresse en aval du fleuve. Elle propose de permettre au fleuve de retrouver sa liberté lors des crues, avec des zones tampons qui retrouvent une plus grande biodiversité. Des zones pilotes ont permis de développer le tourisme et une agriculture traditionnelle, mais il faudrait maintenant passer à une plus grande échelle.

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