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Mail de Benoît - 30/10/2005

jeudi 3 novembre 2005, par Joëlle

Bombay, 17 h, 30/10/05
Bon, il faut quand même que je prenne le temps de vous écrire un peu ce qui ce passe ici...
Je passe pas mal de temps en transport, bus, taxi, rickshaw et train, pour rejoindre les copines indiennes dans Bombay, surtout du cote de Bandra, au nord de Mahim Bay.
C est dans cette baie qu’arrive la rivière Thane (je crois) qui est montrée du doigt pour être responsable des inondations de juillet 2005. Pendant 1 semaine, les 13 millions d habitants ont été en partie privés d eau, d’électricité, de transport, école fermée, état d urgence, etc...
La rivière doit subir pendant 4 ans un programme de réhabilitations, notamment pour enlever les constructions illégales, qui s’érigent dans chaque endroit libre de la ville.
Le plus gros slums (bidonville) d Asie se trouve sur la rive gauche de cette rivière. Il faut retrouver les propriétaires des terrains pour les convaincre des aménagements, détruire les habitations, refaire le lit de la rivière, construire des sanitaires publics... tout cela dans une cacophonie des responsabilités entre les municipalités, la corruption, le manque de dynamisme (c’est le moins qu’on puisse dire) de certaines administrations.

J’en profite pour découvrir Bombay at night, bien plus tranquille et fraîche que le jour, tout à l’heure, à 5 h 30 du matin, dans un café sur le toit d un immeuble de Colaba, avec vue sur la gate of india et la mer.
3° fois en 1 semaine à sortir après minuit, je n’avais plus l’habitude... du coup je dors assez tard, juste à temps pour prendre un petit déjeuner à midi, avant la sieste de début de soirée...
Le contraste entre ce milieu plus aisé et plus ouvert d’esprit est saisissant.
On a l’impression d’être en Europe, avec des indiens qui ont déjà voyagé ou qui ont une bonne éducation. Dans la rue, on retrouve les mendiants, les estropiés, ceux qui dorment à même le sol où ils peuvent, à quelques mètres du Taj Hotel, là où descendent les chefs d état en visite à Bombay.
En tout cas, passer la nuit sur le toits d’un hôtel avec la mer d’un coté, la gate of india de l’autre, les étoiles au dessus, et des fois une éclipse (?), ça change des cafés du Morvan. Après, il reste juste à discuter de tout et de rien en anglais pendant des heures.

Colaba est en fait bon marché, par rapport au quartier de Malabar hill, et tranquille par rapport aux autres quartiers populaires, plus récents.
Faisant partie de la zone construite par les anglais, Colaba comporte plein de bâtiments d’époque, assez mal en point cependant, le temps, la mousson, le manque de moyens et de motivation des indiens n’aidant pas. On se demande parfois comment certains indiens pensent.

Hier soir, avec deux copines, nous arrivons de Bandra après 30 minutes de taxi by night. Le chauffeur se gare et un autre chauffeur lui dit de s’en aller car il gêne la circulation - ce qui est assez incompréhensible quand on voit la façon de conduire, et l’absence de règles en général - en 2 minutes, ils sont 10 chauffeurs autour pour voir ce qui se passe, certains prêts à battre le vieux chauffeur. Ils se sont excités tout seuls pour un taxi qui nous dépose sur un bout de trottoir ! Les copines interviennent pour dire que, s’ils sont prêts à battre un vieil homme, ils peuvent aussi bien s’en prendre à elles et laisser partir le chauffeur. Douches froides, on en profite pour mettre le chauffeur dans sa voiture et le faire partir.

Je prends mes marques petit à petit, entre les repas, les RDV à droite à gauche, les transports, la radio sur mon lecteur MP3 tout neuf, et la lecture des journaux, notamment ceux de ce matin pour annoncer les trois bombes qui ont explosé à Delhi hier soir vers 18 h.

J’étais chez Malika hier quand l’info est passée à la TV sur CBSnews. En 30 minutes, 3 bombes ont explosé à Delhi, faisant au moins 50 morts et 100 blesses. Les rumeurs sont parties vitesse grand V et le soir même 30 000 policiers étaient mis en faction dans Bombay, déjà en alerte depuis 2 jours, suite à l’arrestation d’un islamiste. Les principaux temples et marchés sont sous surveillance, voire fermés.
C’est Diwhali, la fête de la lumière, en ce moment. Les temples sont plein, et tout le monde allume des lampions ou tire des pétards. Du coup il a encore plus d’activités et les rumeurs circulent plus vite.
Bon, je vais aller faire ma sieste. N’oubliez pas que vous pouvez m’appeler sur mon portable si ça vous dit.
a+ Benoît