Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

vendredi 20 août 2010

Rom : Tsiganes, Gitans, Sinti, Manouches, Romanichels

Je prépare la suite du voyage depuis mon village. Création de mon emploi, conférences, contacts, comptabilité : j'ai de quoi m'occuper. Concentré sur ce travail, j'écoute avec effroi le récit des expulsions de roms et des destructions de leur bidonville. La xénophobie se répand à nouveau, même le New-York times et le Times en parlent. De retour de mon voyage Avenir Climat j'attendais cette politique sécuritaire. Ce n'est pas un mouvement spontané, mais ce sera une réponse à long terme pour essayer d'endiguer le chaos provoqué par la crise climatique. Quand la démocratie ne parvient à limiter les émissions de gaz à effet de serre, il ne reste que la force, monopole de l'état, pour conserver cette bulle de richesse immense et polluante des pays du Nord. Retrouvez dans ce billet les vidéos, textes et photos de mon voyage avec les roms de Rome.

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mardi 14 juillet 2009

G8 et AVAAZ

Bonjour,

Je vous écris de retour de Rome, je suis à Berlin. Je viens de passer quelques jours en Italie pour participer au G8 avec l'équipe d'Action Factory à laquelle je participe (voir mon billet du 14/08/10 : c'est quoi AVAAZ ?).

Le G8 2009 en ItalieG8 action

Après la France en 2003 et l'Écosse en 2005, j'ai participé à mon troisième G8. Ce "club" (il n'y a pas d'autre définition officielle) des puissants réunis la France, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie, les États-Unis, le Canada et le Japon.

C'est à ce moment que sont choisit les politiques qu'ils veulent impulser au sein du FMI, de la Banque Mondiale ou des négociations climat au sein de l'ONU. Dans ses dernières déclarations, la réunion préparatoire du G8 sur l'énergie parlaient de liberté de commerce, de garantir la production d'énergies fossiles et nucléaire. Les politiques d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique et d'économies d'énergie sont vus uniquement pour la sécurité des pays du Nord. Rien sur l'aide des pays touchés par le changement climatique ou pour les réfugiés climatique.

Depuis des années, la contestation augmente contre cette réunion qui décide de l'avenir du monde en dehors de toute démocratie. La presse et la société civile sont tenus à l'écart des réunions, et seuls les conférences de presse laisse filtrer le peut d'information que souhaite chaque délégation.

Il y a 8 ans, l'Italie accueillait déjà le G8 à Gênes. Un manifestant avait été tué par la police. L'école Diaz qui abritait le centre des média indépendant avait cerné puis 'nettoyés' de ces ordinateurs et occupants, du sang maculait les murs et le sol. Des dizaines de manifestants avaient été retenus en prison et torturé (interdiction de s'assoir, refus de médicament, arrachage de piercing...) ou humilié (mise à nues des femmes devant les policiers, salut fasciste à faire...).

Cette année, Berlusconi a choisis la zone de l'Aquila pour accueillir le G8. La zone est dévasté par le tremblement de terre. J'ai vu les camps de tentes, les bâtiments en ruines et la présence de l'armée. Les habitants souhaitent reconstruire leur ville mais ont de plus en plus de mal à supporter le couvre feux, les contrôles incessant, la limitation de l'expression (télé arrêté la nuit, interdiction de diffuser des tracts, contrôle des réseaux de téléphonie...), etc. Toute manifestation non autorisé est impossible tant la zone est militarisé (garde civile, toutes les armées, police pénitentiaire, police municipale...). Tous les accès à l'autoroute depuis Rome, à 120 km, sont contrôlés par la police. Des hélicoptères surveillent Rome en permanence. Les accords de Schengen ont été levé et le contrôle aux frontières de l'Italie est à nouveau appliqué. Des arrestations 'préventives' d'activistes ont lieu grâce aux lois anit-terroristes, etc.

Dans ces conditions, et pour la première fois depuis Gênes, aucune coordination des militants n'a été possible, que ce soit du côté des grandes ONG comme attac ou le WWF, ou des activistes plus radicaux comme les anarchistes. Aucun centre de convergence, d'hébergement ou d'information n'a pu être mis en place. Deux espaces occupés à Rome ont servis de point de ralliement pendant 3 jours avant d'être vidés par la police et les personnes présentes arrêtées.

Pendant ce temps à L'aquila, des amis accrédités au sein du G8 expliquaient que les médias disposaient des 3 bars à thèmes, d'un centre de remise en formes, de massages, dans un luxe qu'ils ne connaissaient pas.

Présence d'AVAAZ durant le G8

G8 controle Dans ce cadre, j'ai participé à l'équipe d'Action Factory financé par Avaaz pour demander un accord ambitieux à Copenhague en décembre 2009 dans le cadre des négociations de l'ONU. Je ne suis pas sur de rester dans ce groupe d'Avaaz, je l'avais rejoint à la mi-mai en faisant un virage depuis Sofia en Bulgarie. Nous avons une semaine de discussion en groupe pour faire le point sur la ligne politique d'AVAAZ, sur notre relation de groupe avec AVAAZ et enfin sur notre fonctionnement interne pour tendre faire une organisation plus horizontale.

AVAAZ est une ONG américaine qui n'a aucune ligne politique clair. Depuis 1 mois, je n'arrive pas à avoir de réponse par mail ou en discutant avec ses membres dirigeants. En dehors d'organiser des pétitions par email, je ne sais pas ce qu'elle souhaite faire. Ces messages sont très peu ambitieux (un bon accord à Copenhague, garder le climat frais...) et n'ai appuyé par aucun document de réflexion ou de campagne autre qu'une pétition de temps à autre.

Elle annonce 3 millions de membres alors qu'il n'y a aucun adhérent mais une liste de 3 millions d'adresses emails. Si vous ou vos amis faites parties de ces listes, je vous encourage à vous renseigner sérieusement avant de continuer, et à demander des détails sur l'utilisation de leur financement avant de faire un don (budget annuel annoncé par Ben Wickler, le dirigeant de 28 ans : 5 millions de dollars pour une équipe de 10 permanents).

Si vous avez plus d'info que moi, merci de me les communiquer.

Le travail fait en Italie

L'une des 2 actions d'Action Factory étaient un striptease sur les escaliers de la place d'Espagne à Rome. Vous pouvez voir les photos et les articles dans les médias ici : http://www.flickr.com/photos/europeactionfactory et https://sites.google.com/a/actionfactories.org/eu-actionfactory/Home/media

Je pense que l'impact en dehors des articles dans la presse est quasiment nul. Suite à cette action, puisque je tenais la bannière, la police a contrôlé mon identité durant 2h, dan la rue puis au poste de police. 2 autres personnes ont été contrôlé avec moi. En principe, rien de devrait nous arriver, il nous est juste reproché de ne pas avoir demandé d'autorisation.

Mes photos de la ballade à Rome est aussi en ligne, ainsi que le trajet de Berlin à Rome en passant par Innsbruck car j'ai conduis le van de matériel du groupe. http://www.flickr.com/photos/benkamorvan

Dernier lien : http://radiosterni.qsdf.org/, une webradio avec une émission spécial climat avec Avenir Climat le jeudi 23 juillet à partir de 20h30

Merci à tous de me suivre !

vendredi 3 juillet 2009

We have grown up but the future is still ours….See you in L’Aquila

8 years have gone by since 2001 Genoa G8 summit. Some of us were there, some of us were little more than kids. But no-one has forgotten those three hundred thousand people come from all over the world to demonstrate for a better possible world, for freedom from the slavery of profit, for justice and peace. No one has forgotten the murder of Carlo, the massacre of thousands of protesters, the tortures in Bolzaneto, the high school Diaz turned into a slaughterhouse, nor the sadism of the guards. The abuse of power being absolved, the comrades unfairly persecuted and condemned.

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G8 2009. From Rome, looking at L'Aquila and the World.

“Seven winds in the lower calendars and geographies: first wind, a worthy and angry youth”. (Subcomandante Marcos, Ezln, Chiapas, Mexico. Message to the greek rebels on december 2008.

On July 8th, 9th and 10th the president-master of the italian government, Silvio Berlusconi, will host the summit of the “Big Eight” of the Planet. The summit will take place in the fortress of a State Police Corps, in Coppito, a town close to L'Aquila, a city where people and land are still devasted by the earthquake of the 6th of April 2009. The president moved there the summit from its original destination: a luxury liner off the sardinian coast of La Maddalena.

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Dimanche 23 mars 2008

Roms de Rome


Roms de Rome
envoyé par benkamorvan.

samedi 8 mars 2008

Pour une ville ouverte


Pour une ville ouverte...
envoyé par benkamorvan. - L'actualité du moment en vidéo.

Je rencontre Laurenzo ROMITO à Rome avant qu'il ne parte avec un groupe d'étudiant en architecture d'Italie et des Pays Bas à la rencontre des gitans vivant dans différents camps autour de Rome. Pendant 5 jours je les accompagne au sein de la caravane des 9 camping cars qui passe de jours en jours dans les différents camps, essayant de comprendre comment les habitations sont construites, qu'elles sont les origines des personnes qui y habitent et comment les communautés s'organise.

Première publication : 8 mars 2008.

Dimanche 17 février 2008

Article du JSL sur les Roms à Rome.

J’arrive à Rome par un bus de nuit depuis Turin le samedi 9 février. Après avoir pris un cappuccino pour le petit-déjeuner, je cherche un hôtel pour backpacker. Partout dans le monde, ces hôtels bon marché accueillent les voyageurs comme moi avec leur sac à dos et leur offrent pleins de services : internet, casier pour ranger ces objets de valeurs, laverie… C’est un moyen de rencontrer des jeunes du monde entier, enfin, surtout des pays riches du Nord…

JSLrome

Je passe quelques jours à découvrir la ville éternelle avant de rencontrer des professeurs italiens en architecture. Je me retrouve embarqué mercredi soir dans un convoi de 9 caravanes qui vont parcourir durant 3 jours les franges de l’agglomération romaine à la rencontre des communautés gitanes.
Les premiers gitans seraient arrivés au XV° siècle, mais n’étant pas catholique ils ont été persécutés. Sans cesse expulsé, la communauté que j’ai rencontrée jeudi matin a quitté la Roumanie au début du siècle. Ils ont travaillé dans une zone industrielle de Belgrade avant d’être de nouveau obligé de se déplacer après la deuxième guerre mondiale et ils arrivent en Italie, où certains membres de leur famille étaient déjà installé.
L’an dernier, les professeurs et leurs étudiants ont relevé une soixantaine de camps à moins d’une heure du centre de la capitale. Vivant en communauté, avec un modèle économique d’artisanat basé sur la récupération, avec parfois 6 à 10 enfants par famille, leur mode de vie atypique ne rentre pas dans les schémas urbains des autorités.
La ville de demain devra prendre de plus en plus en compte les modes de vie des personnes déplacées à cause des catastrophes climatiques : un enjeu de taille pour les urbanistes du monde entier.

Conseil de la semaine : favoriser l’emploi. Les souvenirs à rapporter de vacances sont de préférence ceux qui participent à l’équilibre économique des communautés locales concernées.
Roms

mercredi 13 février 2008

Roma, 28 siècles d'histoire et ses camps de Roms

Je suis à Rome depuis samedi, et comme il fallait si attendre, le rythme de la grande ville est rien moins que calme. Il n'y a pas ici la précipitation de Paris, nous sommes dans le Sud quand même, et il faut prendre le temps de boire le café. Les heures de RDV peuvent être souples, avec 1 à 2 h de décalage...

Après la manif de samedi contre le pouvoir du Vatican sur le gouvernement italien et aussi contre ses positions homophobe ou machiste, j'ai du m'organiser pour trouver un hôtel calme et pratique pour travailler : nettoyer mon ordinateur des fichiers désormais inutiles, trier mes photos, répondre aux questions des lycéens sur le forum...

J'ai aussi fait un peu de tourisme lundi et mardi.
J'ai pris un bus lundi après-midi pour faire le tour de la ville et je suis descendu à la nécropole de Saint-Paul, où le disciple serait enterré. Au même moment, un groupe de pèlerins est arrivé en chantant, et a traversé en procession l'immense nef, accompagnés de guitare et précédés par une demi-douzaine de prêtes en habits. J' ai une vidéo que j'espère pouvoir mettre en ligne.
Mardi, j ai parcouru le Colisée et le Palatina, qui a été il y a 28 siècles le premier établissement romain, face au Tibre et aux étrusques, le peuple qui occupait l'autre rive. J'ai de belles photos à mettre sur flickR.

ces 2 jours m'ont servi à prendre contact avec le "centre pour une autre économie" géré par une quarantaine d'associations. J'ai été ce matin pour faire une interview, mais le projet est trop loin du thème du changement climatique pour faire une vidéo intéressante. J'en profiterai quand même pour faire un billet car l'initiative, dans son mode organisationnel et sa relation avec la conmune de Rome est intéressante.

En fait, je suis très content d'une rencontre faite après l'interview. En prenant un café, je commence une discussion avec Peter Lang, architecte et enseignant à Padoue, membre du groupe STALKER. Il fait parti d'un réseau, italien et européen, qui travaille sur la place des Roms et des nomades : osservatorio nomade.

Selon une de leur brochure, l'Italie a été rappelée à l'ordre par Bruxelles pour ne pas respecter les droits des Roms et des nomades. Des camps sont détruits sans que des logements ne soient proposés à des populations originaires de Roumanie (ou de Yougoslavie, depuis 1992). Le collectif dénonce aussi le rapprochement fait entre "nomade" et "camp".
Les personnes classées sous l'étiquette nomade sont en fait celles qui ne rentrent pas dans la catégorie sociale majoritaire des "sédentaires" et regroupent une multitude de situation. Un mode de vie fixe, souvent situé en intérieur pour dormir, manger, travailler, etc. n'est pas celui de plusieurs groupes sociaux en Europe, qui se retrouvent en marge de la société, sont discriminés, n'ont pas accès aux services publics...
Les camps sont alors une réponse simpliste et unique de la part des pouvoirs locaux et nationaux, qui créent un ensemble de règlements depuis le début du XIX° s et qui deviennent de plus en plus restrictifs. Constitué au départ comme une aide à la population non sédentaire, elle devient un arsenal juridique utilisé pour contrôler et surveiller certains roms, faisant des parallèles avec les systèmes de contrôle nazi dont ils ont été l'objet dans les années 40.

Les camps ont , pour certains, pour but de stopper une population de nomades et non de les aider. Le groupe STAKLER travaille avec des fonds de l'Union Européenne et des universités de différentes villes européennes. Depuis 3 ans sur Rome, Belgrade et Bombai, ils constituent une cartographie des camps et établissent des liens entre les roms et les pouvoirs publiques. Cette cartographie dynamique et sociale a pour but de mieux identifier l'identité des nomades, leurs relations inter-groupes, leurs situations, les services dont ils peuvent disposer (éducation, eau, énergie, travail, santé...).
D'après ce que j'ai compris, il y a une massification des camps nomades autour de Rome, mis en parallèle avec les centre sociaux squattés, les immeubles investis par des groupes de sans-logis, etc. Ce mouvement informe et évolutif traduit l'une des forme de l'identité urbaine de la Rome actuelle.

Je rejoins ce soir un groupe de 50 personnes (des italiens et des hollandais). Un repas est préparé par une communauté kurde qui squatte un bâtiment à côté du centre pour une autre économie et du Villagio Globale où j'ai dormi samedi soir. La mairie a coupé l'eau depuis un mois au groupe kurde, mais ils préparent tout de même un repas pour ce soir. Un groupe de 9 caravanes est en train de se constituer par des étudiants, des enseignants, des architectes, des écrivains, et nous allons pendant 3 jours rencontrer des communautés établies à la périphérie de Rome, du 14 au 16 février.

Je vais les suivre car :

  • Ce projet semble important, 4 journaux de Rome et d'Italie ont fait un article aujourd'hui sur le projet.
  • Je souhaite aussi comprendre un peu le système des migrations en Italie, pour essayer de mieux comprendre ensuite ce que peut représenter les enjeux liés aux réfugiés climatiques.
  • Je n'arrive pas à contacter pour l'instant les ong membre du climate action network à Rome
  • Stakler répond en ce moment à un projet de la biennale de Milan. Un concours international d'architecture a été lancé pour construite la "maison de tous", Jean Nouvel est par exemple dans la liste des participants. Stakler, fort de sa connaissance des camps Roms, propose un modèle écologique et autosuffisant, ouvert sur l'extérieur et connecté à ses voisins. Un modèle pérenne sera réalisé dans un camp Rom et un autre dans le musée de Milan qui organise le concours.



Je suis donc à partir de ce soir avec le groupe, retour le 16 au soir en principe. Je vais sans doute adapter ma route ensuite : Venise, Belgrade, Athènes... Le groupe est connecté avec plusieurs organisations autour des Balkans. A voir si je peux trouver des liens suffisamment fort avec le changement climatique pour continuer cette piste.