Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

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samedi 24 octobre 2009

350 : un bon cirque médiatique ?

Aujourd’hui 24 septembre, une organisation américaine appelle à une journée mondiale d’action pour le climat. Il ne s’agit pas de bloquer les aéroports ou les centrales de charbon, les principaux symboles et sources d’émission de gaz à effet de serre. Le 24 septembre, il s’agit de se rassembler avec ses amis et de sourire pour se faire prendre en photo avec le chiffre « 350 » bien en vue dans l’objectif. Cette opération est censée faire trembler les gouvernements, mais on ne parle pas des autres capitalises de tout poils qui ont créé ce système qui a pour conséquence le changement climatique.

350, ça permet de s'amuser 5 minutes et pour certains ce sera sans doute leur point de démarrage dans le militantisme. Bien, mais il faudra aller plus loin que ces shows multimédia équivalent à Live Earth, ce concert énergivore supporté par Al Gore, que tous les Earth Hour du WWF ne pourront jamais compenser.
350.org a un bon rôle pour mettre le débat sur la concentration de gaz à effet de serre dans les négociations de l’ONU : Al Gore s’en est fait l’écho à Poznan l’an dernier pour la COP14, soulevant une ovation. Mais lorsqu’il s’agit de le mettre en pratique, ça ne passe pas. Les négociations de Copenhague en décembre pour la suite du protocole de Kyoto n'apportent aucun espoir pour réduire effectivement les émissions de gaz à effet. Les gouvernements discutent de réduction au mieux deux fois inférieures à ce que préconisent les scientifiques, et ces réductions seraient en plus effectuées en utilisant un système capitaliste de marché carbone qui n'est pas effectif et déjà corrompus !

J’ai côtoyé 350.org cet été à Bonn pour une réunion préparatoire de l’UNFCCC puis à Berlin lorsque je participai à Action Factory d’une autre association américaine, AVAAZ (voir aussi mon billet du 14/08/10 : c'est quoi AVAAZ ?). J’ai donc demandé à 350.org de me prendre dans son équipe pour bosser sur la COP15, je devais même tester leur système interne d’accréditation par Internet mais tout s'est bloqué quand je leur ai annoncé que j’allais aussi participer aux manifestations hors du centre de conférence, notamment Reclaim Power ! qui a pour but d’imposer un agenda alternatif à cette réunion de costume-cravate et d’aborder des sujets comme la justice climatique.

(Précisions apportées le 25/10 dans ce paragraphe) Pour 350.org, j'en suis venu à l'idée qu'il suffit pour eux de demander poliment aux politiciens d’agir en créant une pression qui passe par un intermédiaire obligatoire, les médias. Ces mêmes médias qui rythment leur campagne électoral, ces mêmes médias qui servent à mettre une belle peinture verte sur les multinationales qui pillent et tuent à tour de bras... Le 24 octobre n'est pas une journée d'actions directes, mais une opération de communication mondiale.

Un dernier truc que je n'ai pas aimé. Dans une de leurs vidéos de teasing je vois des tribus africaines ou des moines bouddhistes brandir des pancartes en anglais qu'ils ne comprennent certainement pas. A Montpellier, j’ai vu des jeunes diffuser des tracts traduits dans un français incompréhensible (presque autant que mes articles bourrés de fautes d'orthographes...) .
Cette campagne développée à l’ère d’Internet et sans un fond politique suffisamment net se fait sans beaucoup d’appuis organisé sur place : en France, ni l’appel Ultimatum Climatique ni le collectif Urgence Climatique, Justice Climatique ne soutiennent 350 officiellement, même si elles utilisent la médiatisation pour leur propre évènement. A Malmö où j'ai participé à l'évènement, la principale bannière visible reprenais les slogans des Amis de la Terre, avec seulement un logo de 350.org à côté de celui des Amis de la Terre. Une autre alternative est de faire un évènement parallèle comme http://www.350reasons.org contre le marché carbone.

Lundi 2 juin 2008

Campagne arabe contre le changement climatique

Rencontre avec Dalia OBEID, chargé de mission Climat pour l'association IndyAct, basé à Bayrouth, Liban. Dans un pays souvent en guerre, la lutte contre le changement climatique prend tous son sens : comment imaginer la paix si le pays doit subir les conséquences du changement climatique : montée du niveau de la mer, hausse des températures, baisse des réserves en eau. Au moyen-orient, comme en en Europe ou ailleurs, lutter contre le changement climatique équivaut à rechercher la paix.