Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

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Dimanche 15 juin 2008

Veliko Tarnovo, la capitale médiévale de la Bulgarie

Je continue cette semaine de visiter la Bulgarie, je suis arrivé à Veliko Tarnovo. Cette ville étudiante de 15 000 habitants est surtout connue pour avoir été la capitale du second empire bulgare (1185 – 1422).

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L’histoire débute par une rébellion contre un nouvel impôt pour payer le mariage de la fille du roi Bela III de Hongrie. La population des Balkans refuse de payer et les frères Asen et Pierre construisent à Tarnovo une chapelle dédiée à Saint Dimitri pour fédérer la révolte. Après leur victoire, la ville devient la capitale d’un nouvel empire mettant fin à la domination de l’empire byzantin.
La forteresse de Tsarevets a accueillis le siège de l’empire. Le site est entouré par la rivière Yantra et est habité depuis 2000 ans avant JC. Elle abrite 22 églises et 4 monastères durant l’empire et est comparée à Rome. Après un siège de 3 mois, la forteresse tombe face à l’empire Ottomans. En 1876, au moment de la révolte d’avril, la ville devient le siège de l’église nationale bulgare (chrétien orthodoxe). La ville perd de son importance en 1879, lorsque la constitution du nouvel état bulgare est déclaré et la capitale transférée à Sofia.

Moins peuplés, les environs de la ville sont gagnés à nouveau par la forêt qui avait pratiquement disparu. Le tremblement de terre de 1913 à beaucoup détruit la ville, secoué par des répliques pendant près de 2 semaines. Les usines modernes sont situées près de la rivière, et le paysage est préservé.
La ville est maintenant l’une des principales destinations pour tous les types de touristes. Des tours operateurs amènent des groupes d’Europe de l’ouest qui regardent le son et lumière animant tout le site de la forteresse. Des voyageurs indépendants, voyageant sac au dos comme moi, en profitent gratuitement depuis la rue. Ces derniers restent quelques jours ici, et continue leur route vers Bucarest en Roumanie, ou Istanbul en Turquie.

Dimanche 8 juin 2008

Koprivshtitsa, la Bulgarie du 19e siècle

Je suis arrivé jeudi à Koprivshtitsa, à une centaine de km de Sofia. En 3 heures, un vieux bus allemand a traversé villes et villages et grimpe doucement dans les Stara Planina. Ces « vieilles montagnes » traversent le pays jusqu'à la Mer Noire et sont visibles de partout.

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Au milieu des forêts de pin, le village tient une place particulière dans le cœur des bulgares. En 1876, le 20 avril exactement, une révolte contre les Ottomans marque le début d'un nationalisme et servira de point de départ à un mouvement d'indépendance. Le pont de pierre où le premier coup de pistolet aurait été tiré est l'un des monuments les plus visités du village.
Je suis venu faire étape pour quelques jours dans ce musée à ciel ouvert au rythme paisible. La majeure partie du village de 2 600 habitants a été préservée dans l'état où il devait être au 19e siècle. Les murs sont constitués des pierres charriées par les torrents et le bois de la forêt environnante est largement utilisé : immenses portails sculptés, murs des greniers et des maisons à étages, fenêtres…

Je suis hébergé chez une vieille dame qui me loue une chambre. Elle remplit son formulaire réglementaire et cherche en vain un visa bulgare dans mon passeport : nous sommes européens tous les deux. L'entrée de la Bulgarie dans l'Union européenne est visible, le drapeau bleu étoilé est presque aussi étendu que le drapeau national. Les panneaux officiels portent tous ce logo et je vois aussi des travaux cofinancés : maison traditionnelle, modernisation d'une usine…
En me baladant en direction du marché, je rencontre l'employé municipal qui balaie les rues en compagnie de son cheval, tirant la remorque. La traction animale est encore courante, j'en ai même vu une fois au centre de Sofia, servant au transport de tout type de marchandises. Il côtoie les véhicules fonctionnant au GPL, très répandu car moins cher que l'essence.

Dimanche 1 juin 2008

Un petit vélo dans la tête.

Mon arrivée à Sofia lundi soir marque mon retour en Europe. Je participe mardi à un colloque sur les nouvelles technologies de l’énergie pour lutter contre le changement climatique, ouvert par le ministre de l’industrie et l’ambassadeur d’Allemagne en Bulgarie. Les débats concernent en fait le pétrole, le charbon et le nucléaire, avec des représentants des universités, de la banque mondiale… Les présentations n’abordent pas le climat et je préfère présenter le travail de Yolanda Rienderhoff.



De nationalité hollandaise, elle habitait à Amsterdam et est venue travailler à Sofia sans vouloir quitter son vélo, en passant par le Portugal. Elle effectue ici un volontariat européen et doit organiser un trajet à vélo qui partira le 2 juillet de Sofia et arrivera un mois plus tard au festival ECOTOPIA en Turquie., au bord de le mer Noire.

Ce festival a débuté en 1989 en Allemagne et est organisé en alternance dans un pays d’Europe de l’est puis de l’ouest. Il rassemble entre 200 et 600 personnes, sans qu’une association particulière soit en charge de l’organisation : ce sont les participants qui construisent un camp pour 2 semaines avec toilettes sèches, garderie pour les enfants et cuisine de plein air. Une monnaie alternative est appliquée, calculée en fonction du niveau de vie de votre pays. L’un des thèmes des débats l’an dernier portait sur « la justice écologique et les migrations du à la déforestation ».

Si Yolanda est une habituée des voyages à vélo, ce n’est pas le cas de tout le monde. L’organisation du parcours permet à des débutants d’expérimenter ce mode de transports écologique, une centaine de personnes peut y participer. Le long du parcours, les étapes organisées permettent de rencontrer des associations et de participer à leurs actions locales.

  • Conseil de la semaine : consommez des produits locaux, de saison et bio. Ils ont nécessité moins de pétrole pour chauffer une serre, produire des phytocides ou pour traverser un continent. Des groupes de consommateurs existent, comme La maison du développement durable à Autun ou Le cabas bio au Creusot, et vous pouvez participer aux commandes groupées.



Retrouvez tous les articles sur mon compte FlickR, dans l'album Carnet de route.

vendredi 30 mai 2008

Depuis Sofia

J'ai quitté Istanbul lundi matin. il a fallu 1 heure pour quitter la ville de 12 millions d'habitants, l'autoroute traversant des quartiers entiers de nouvelles constructions : immeuble, pavillon, villa... Les constructions se font par lots, c'est impressionnant. Le passage à la frontière a été lent, surtout du côté turc, mais sans problème. Le bus à peine rempli d'une douzaine de personnes à mis 1 heure à passer, après avoir longé une file de 3 km de camion en attente pour rejoindre la Bulgarie.

Même si la transition c'est faite en douceur, j'arrive dans un pays vert, traversant des paysages de culture très reposants. A l'arrivée à Sophia je retrouve Stephan, un bulgare croisé dans mon hôtel du troodos, vers le mont Olympe, au somme de Chypre. Nous passons la porte des Lions, un pont gardé aux quatre angles par d'immenses sculptures, au-dessus d'un minable cours d'eau transformé en canalisation à ciel ouvert.

Les rues de Sofia sont vertes : il y a des arbres partout, ais-je l'impression. Nous déposons rapidement mon sac à l'hôtel, une vieille maison dans une vieille rue, avec des bâtiments qui sont en train de tomber en ruine, mais sous le soleil tout me semble joli. Le centre ville à deux pas est plein de monuments dont l'architecture européenne me fait sentir comme à la maison : je suis de retour en Europe.

Mon premier plat sera une chopska, une salade de légumes frais (concombre, tomates, salades...) avec du fromage râpé. Ça fait du bien, je n'ai rien mangé depuis la veille à midi, et j'ai fini mes lira turcs la veille au soir à la vodka avec l'équipe de mon hôtel à Istanbul...

Mardi, je vais à la sortie de la ville en bus, datant des années 80, mais qui déservent toute la ville et au-delà. Je passe devant des immeubles datant de la période communiste dans des quartiers qui n'ont pas changés, vieilles ladas, herbes folles et grandes avenues.

Je m'arrête au centre des congrès pour une conférence sur les technologies avancées de l'énergie contre le changement climatique, c'est la meilleure traduction que je peux faire. Discours d'ouverture du ministre de l'industrie qui insiste sur la croissance économique du pays, et allocution de l'ambassadeur allemand. Les 3 sessions de la journée sont principalement orientées sur le nucléaire, avec des intervenants de BNP Paribas, de l'agence international de l'énergie à Vienne, de la banque mondiale, sur les nouvelles centrales au fioul ou au "charbon propre". Des enseignants de l'université de technologie de Sofia interviennent aussi, avec des représentant des services de l'état et des experts indépendants.

Ce que j'ai retenu des 6 h de débat, c'est que l'Union Européenne à des objectifs d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable pour lutter contre le changement climatique, et que les industriels (ENEL, producteur d'énergie polluante d'Italie, est très présent et finance la conférence) cherche un moyen de s'adapter sans changer leur pratique. Du coup, je préfère rester à l'hôtel le lendemain et bosser avec mon portable que de retourner là-bas au milieu des pollueurs et "saigneurs".

Je vais me balader jeudi matin vers un lac au Sud de Sofia. Une conduite forcée donnant sur le lac sert à produire de l'énergie hydrolique pour la capitale. Le soir je rencontre Yo, une copine d'Amsterdam qui est arrivée en vélo à Sofia pour bosser comme Volontaire Européen. Lisez mon article de ce dimanche dans le Journal de Saône-et-Loire pour en savoir plus. Elle prépare le bike-tour pour rejoindre le festival Ecotopia qui aura lieu cette année en Turquie.

Yo m'héberge dans l'appart qu'un ami lui prête, et nous allons ce soir à une critical mass, une manifestation qui peut rassembler 500 cyclistes, pour réclamer moins de voitures et plus de place pour les vélos en ville. J'en avais déjà fait une à Rennes quand j'avais retrouvé Carole et Fabian, et une autre à Nicosie lors de mon passage à Chypre.

Sinon, j'ai fait un peu d'organisation sur le blog, avec l'aide de Franck. L'ancienne rubrique Presse a fait place à une rubrique Journal 71, dans le menu Témoignage. Vous pouvez y retrouver ma chronique hebdomadaire dans le Journal de Saône-et-Loire. Les autres articles sont maintenant dans la rubrique Presse du menu Soutenir. Vous y trouvez les articles des autres qui parlent du projet avenir climat, notamment mes passages dans les radios française et suisse.

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