Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique

Dimanche 7 décembre 2008

Notre futur à rendez-vous à Poznan



Je suis à Poznan, Pologne. Nous sommes en hiver et la ville sent le charbon : c’est l’une des seules sources d’énergie pour le chauffage. Je participe à la COP14 dans le cadre de l’UNFCCC. Vous êtes perdu ? Vous n’êtes pas les seuls. La 14ème conférence des parties est une réunion de la convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique. C’est là que les pays se retrouvent une fois par an pour discuter de l’application du protocole de Kyoto pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Chose rare dans ce type de réunions internationales, certaines négociations sont ouvertes aux organisations non gouvernementales (les associations). Plus de 10 000 personnes participent donc à l’évènement au sein d’un complexe de 6 bâtiments sur plusieurs niveaux, reliés entre eux par des galeries remplies de dessins d’enfants du monde entier. L’anglais est omniprésent, plus ou moins teintés des accents du monde entier.

Du 1er au 12 décembre, des dizaines de réunions ont lieu. Certaines sont liés à la discussion pour adopter un programme de travail jusqu’à la prochaine réunion annuelle, où chaque mots et signes de ponctuation sont amendés. D’autres réunions de préparation réunissent les groupes de pays. Celui des états iliens est particulier : malgré le faible poids de sa population, il arrive à faire entendre sa voix. Ce sont les premiers pays qui seront rayés de la carte à cause de la hausse du niveau de la mer.

Les associations effectuent un travail de lobbying en réseau. Un pays s’oppose à un type de projet ? Le réseau repère la personne clés de la délégation de ce pays, trouve un associatif expert dans le domaine ciblés, et organise une rencontre dans un couloir ou lors d’une réunion de travail. Explications après explications, le travail avance doucement. Vous pouvez suivre mon parcours durant la COP14 sur mon site http://avenirclimat.info.

Conseil de la semaine.
Vous voulez offrir un cadeau de noël original et sans déchet : pourquoi ne pas participer à la protection d’une forêt ? Vous pouvez rejoindre les personnes qui font partie du Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan. Renseignement auprès d’Autun Morvan Ecologie au 03 85 86 26 02.

Dimanche 30 novembre 2008

De retours sur la route. Direction : la Pologne

Je suis rentré de la première partie de mon voyage fin août. Durant 7 mois j'ai recueilli une cinquantaine de témoignages en Europe et au Moyen Orient.



Je me suis rendu compte que des personnes sont actives dans chaque pays pour lutter contre le changement climatique, en développant la sensibilisation des habitants ou en conseillant leur gouvernement. Bien souvent, une catastrophe naturelle très médiatisée est nécessaire pour que tout un pays prenne conscience de l'impact du changement climatique et décide d'agir. Malheureusement, les programmes d'actions n'ont pas encore l'ampleur nécessaire. Il est nécessaire d'agir tous ensemble ! Je pars aujourd'hui pour 4 semaines en Pologne. Ma première étape est Poznan. Je vais participer à la réunion de négociation des Nations Unies pour le protocole de Kyoto. Au sein de la délégation d'une association, je vais filmer certains de leur membre venant d'Afghanistan, de l'Inde, du Népal, du Cambodge mais aussi du Maroc. Mon but est d'observer leur découverte de ce moment particulier où 6 000 personnes du monde entier, et autant de journaliste, viennent préparer le futur de notre climat. J'ai prévu ensuite de pénétrer au cœur de la forêt de Bielowieca, la plus ancienne forêt encore naturel d'Europe. C'est un parc unique au monde avec les derniers bisons en liberté. Je devrais avoir la chance de pénétrer au cœur de la zone protégé ou seuls les scientifiques ont l'autorisation de circuler. C'est pour moi un pas vers l'inconnu : comment vit une forêt que l'homme n'a jamais exploitée ?

Je suis de retour en France en janvier, le temps d'obtenir mes visas pour partir vers l'Asie, la deuxième partie de mon voyage. Au programme : 17 nouveaux pays, près d'un an pour recueillir de nouveau témoignages et plus de 35 000 km. Toujours en me déplaçant sans avion pour limiter mes émissions de gaz à effet de serre et pour profiter au maximum des différentes cultures que je rencontrerai.

Dimanche 24 août 2008

Agrocarburants, la fausse solution

Je suis de retour en France après 200 jours de voyage.

J'ai rencontré Morgane ODY à Hamburg en début de semaine. Elle travaille pour Via Campesina, une organisation internationale de paysans auquel adhère la confédération paysanne en France. Elle était à Bali en Indonésie en décembre 2007 lors de la convention de l'ONU sur le changement climatique. À cette occasion, elle a rencontré les adhérents locaux de son organisation qui lui ont fait part de leur problème. Les communautés paysannes vivent sur des terres coutumières sans droits de propriété. Le gouvernement indonésien les a chassés pour louer les terres à une entreprise privée qui va déforester le terrain puis planter des palmiers à huiles qui serviront à produire des agrocarburants. Ce système de confiscation des terres puis de déforestation pour produire des agrocarburants a propulsé en quelques années seulement l'Indonésie en tête des pays émetteurs de gaz à effet de serre.

Les paysans ont expliqué que dépossédé de leurs terres, ils sont forcés de fuir en ville pour essayer de trouver un revenu pour se nourrir. Ils perdent le rapport à la terre, sont séparé de leur communauté et dépendent des autres pour se nourrir, ce qui est un changement complet de leur mode de vies. Certaines familles sont forcées d'envoyer une de leur fille au Moyen Orient comme domestique pour nourrir la famille.

Pour Morgane, les agrocarburants sont une des fausses solutions pour le climat. Elle ne comprend pas que l'on puisse préférer nourrir une voiture européenne plutôt qu'une famille indonésienne. C'est également selon elle une forme d'agriculture dangereuse pour le climat qui est exporté du modèle Européen. Le modèle européen conduit selon elle à une surproduction et à une surconsommation d'eau et d'énergie, car les paysans sont devenus des exploitants agricoles, obligeant la terre à produire plus qu'elle ne peut le faire naturellement.

Dimanche 17 août 2008

En Bavière, un mode de vie plus écologique

J’ai passé ma semaine à Augsburg, une ville du Sud de la Bavière. Les rues de la ville me semblent riches, remplies des modèles de luxe des voitures de marque allemande. Quel contraste avec les villes que j’ai visité précédemment ! Mais le vélo est également très répandu. J’ai rencontré Benjamin, étudiant. Il m’explique que le vélo est pour lui le meilleur moyen de transport. Les places de parking sont rares et chères, et quatre roues ne permettent pas de circuler plus vite que deux. « De toute façon, pour les courtes distances, rien ne sert d’utiliser la voiture » : il parle des 3 km qui séparent son appartement de l’université.

Les problèmes mécaniques ne l’ennuient pas beaucoup : « je fais du vélo depuis tout petit avec mes parents, et j’ai appris à réparer mon vélo. Sinon, vous pouvez faire réparer votre vélo pour très peu cher ». Je rencontre toutes sortes de vélo, mais mon préféré est celui des parents qui transportent leur bébé dans une petite remorque. La ville est assez plate, et il n’y est pas difficile de pédaler. Il me semble que les pistes cyclables sont nombreuses, et les barres pour fixer un vélo pullulent sur les trottoirs, mais ce n’est pas suffisant pour Benjamin, qui regrettent un retard dans l’équipement de sa ville.

Lorsque je prends le train régional, je passe devant des wagons à moitié vides. Des strapontins et des espèces de ceintures de sécurités équipent les murs. Ces dernières servent à attacher les vélos, leur propriétaire pouvant s’asseoir à côté s’il le souhaite.

Je n’ai pas eu le temps de faire une étude complète sur le bilan écologique de la Bavière, mais ses habitants semblent au moins intégrer un mode de vie écologique impressionnant, et je n’ai pas la place pour parler des panneaux solaires, du tri sélectif des déchets ou des nombreux magasins bio. ben@avenirclimat.info

Conseil de la semaine : triez le métal. Si vous buvez des boissons dans des cannetes en aluminium, il faut en recycler 670 pour de fabriquer le cadre d’un vélo. Préférez quand même les jus de fruit fait maison : ils ne nécessitent pas d’emballage et moins de transport.

Dimanche 10 août 2008

Les enfants ne jouent plus dans la neige à Prague

Jessy est canadienne. Elle est venue travailler comme professeur d’anglais à Prague il y a deux ans. Elle trouve les transports en communs très pratique ici, comparé à la ville d’Ottawa d’où elle est originaire. Les métros, tramway et bus quadrillent la ville, les arrêts sont fréquents et le service fonctionne toute la nuit. Elle aime voir le mélange des styles lorsqu’elle rentre d’une soirée : jeunes à casquettes se mélangent aux smokings venant de l’opéra. Les voitures ne sont pas nombreuses dans la ville, en dehors de quelques grands axes de circulations : les rues historiques n’étaient pas prévues pour les voitures, puis l’époque communiste a favorisé les transports en commun, seul un quart des tchécoslovaques ayant une voiture.

Même si les transports en commun sont nombreux, il reste beaucoup à faire pour lutter contre le changement climatique.

Carolina est une amie de Jessy. Elle habitait avec ses parents à côté de Vaclavske Namesti, une très longue place entourée d’une avenue qui descend du musée national vers la vielle ville. Elle se souvient que sa mère l’emmenait faire de la luge sur la place tous les hivers. La neige était alors suffisamment épaisse pour permettre aux enfants de jouer en plein centre ville. Malheureusement depuis deux ans qu’elle est à Prague, et bien qu’elle n’ait plus vraiment l’âge de faire de la luge, Jessy n’a pas vu plus de trois jours de neige par an, et elle n’a jamais été suffisamment épaisse pour permettre à une luge de glisser…

Un français expatrié à Berlin m’avait également dit que les brise-glaces de la Spree, le fleuve qui traverse la ville et démarquait par endroit Berlin ouest et est, n’étaient plus utile. Il ne fait plus assez froid pour que la circulation soient rendus impossible en hiver. En Tchéquie comme en Allemagne, les années sont de plus en plus chaudes.

  • Conseil de la semaine : Triez le papier chez vous, à votre travail ou dans votre association. 1 tonne de papier trié produira 600 kilos de papier recyclé, tout en consommant jusqu’à 4 fois moins d’énergie. Renseignez vous auprès de votre commune ou de l’ambassadeur du tri pour connaître le point de dépôt le plus proche de chez vous.

Dimanche 3 août 2008

Pour une justice climatique

Je rencontre Enes et Tad à Berlin cette semaine. Ils font partie du groupe « media et presse » au sien d’un réseau d’association qui organise un camp sur la thématique du climat à Hamburg à partir du 15 août.

Ce réseau s’inspire d’un camp identique qui existe depuis trois étés dans la banlieue de Londres. Le mouvement altermondialiste en Allemagne est aussi dynamisé depuis la mobilisation d’environ 150 000 personnes l’an dernier à Heiligendamm, où se réunissait le G8.

Le réseau allemand réunis des associations du milieu écologique et social pour développer de nouvelles positions et stratégies afin de « résister à une économie qui se développe en produisant des gaz à effet de serre ».

L’un des thèmes abordés durant le camp sera la lutte contre le racisme et les discriminations. Selon Enes et Tad, l’Union Européenne est l’un des principale responsable des émissions de gaz à effet de serre et donc du changement climatique. Les politiques actuelles ne permettraient pas de limiter à moins de 2°C la hausse des températures sur notre planète d’ici 2050, ce qui aura pour conséquences de modifier les écosystèmes.

Les terres cultivables peuvent êtres inondées par la mer ou des pluies torrentiels, dans d’autres endroits les déserts vont s’étendre, chassant des millions de personnes de leur lieu de vie. Ces réfugiés climatiques existent déjà et devraient être 100 millions à la fin du siècle selon une estimation de l’ONU. Cela représente la plus grande migration de toute l’histoire de l’humanité.

Enes et Tas dénoncent également un ensemble de lois prises par l’Union Européenne pour protéger ses frontières. Ils iront manifester devant le centre de détention provisoire d’Hamburg pour dénoncer d’une part le manque d’entraide avec les populations victimes du changement climatiques et d’autre part la répression contre les sans-papiers en Europe.

  • Conseil de la semaine : les halocarbures représentent 10 % des émissions de gaz a effet de serres et proviennent notamment des climatisations. N'utilisez pas de climatisation a la maison mais isolez et utilisez stores extérieur, brises soleil, volets... pour empêcher le soleil de rentrer dans vos pièces. Plantez des végétaux a feuilles caduques qui vous protègeront des rayons du soleil en été et laisseront passer la lumière et la chaleur en hiver.

Dimanche 27 juillet 2008

En Bavière, on prépare le changement.

J’arrive Jeudi à Hof, une petite ville allemande de 40 000 habitants. Je suis étonné par les maisons, les voitures et les rues qui me semblent très moderne et en bon état après mon passage en Europ de l’Est. L’Allemagne est un état fédéral où les Lander ont des pouvoirs plus étendus que les régions françaises. Je rencontre Pablo SCHINDELMANN au Bayerisches Landesamt für Umwelt, l’institut pour l’environnement du Lan de Bavière, qui a été délocalisé pour que ses 350 employés participent à la dynamisation de la région, à 20 km de l’ancienne Allemagne de l’Est.

L’institut travaille sur la collecte et la diffusion des données sur l’environnement, mais à aussi un rôle de conseils pour les politiques locales. Pablo travaille dans une unité de 3 personnes dont le rôle est à la fois d’amener les différents services à se réorganiser et à conseiller les élus locaux pour qu’ils puissent adapter leurs actions pour lutter ensemble contre le changement climatique. Comme il aime à plaisanter, il « aide les bataillons à se mettre en ordre de marche pour le combat ».

Le métier exact de Pablo est « consultant en changement ». L’institut a établis que le Land de Bavière devra faire face à une hausse des températures moyennes en hiver de plus de 2°C en 2050 par rapport à la moyenne de 1971-2000. Pour que les températures n’augmentent pas plus dramatiquement, il faut modifier les comportements et les transformer les activités qui émettent les gaz à effet de serre.

Pablo anime les réunions internes de l’institut pour que les services comprennent les enjeux et proposent eux-mêmes les scénarios d’études et de conseils qui seront efficace, par exemple pour comprendre l’impact des pluies d’orages sur l’érosion, l’un des risques naturels qui augmentera dans les années à venir. Il faudra ensuite cartographier les risques et qu’il anime des réunions locales pour que les habitants et les élus locaux décident des actions à mener.

  • Conseil de la semaine : Participer aux réunions des structures de concertations locales, avec votre mairie ou une association. Comprenez les enjeux et si le climat n’en fait pas partie, demandez pourquoi. Vous pourrez ensuite réfléchir à son impact sur le projet et proposer des moyens de lutter. L’agence régionale pour l’environnement et le développement soutenable en Bourgogne, ALTERRE Bourgogne, propose des documents pour le public sur plusieurs thèmes. http:// http://www.alterre-bourgogne.fr

Dimanche 20 juillet 2008

14 000 km en transport en commun avec Avenir climat

Je passe ma troisième semaine en Pologne. Je voyage depuis plus de 160 jours et j’ai plus de 14 000 km au compteur. J’ai utilisé la voiture (en covoiturage uniquement), le camping car à Rome, le ferry en Grèce, le bateau de pêche à Venise, le bus un peu partout et notamment dans le désert en Jordanie, le taxi-limousine à Bethléem, les trains de nuits, les minibus déglingués des Balkans, le tram de Sofia, le métro de Bucarest et l’autostop en Pologne : rien que des transports en communs accessible à tous.

J’ai pu traverser 18 pays et j’ai dormis dans 48 villes ou villages dans des hôtels, chez des amis ou des personnes rencontrés sur la route. J’ai rencontré des centaines de personnes parlant des dizaines de langues et écrivant avec l’alphabet latin, hébreu, grec, arabe ou cyrillique. Heureusement, avec un peu d’anglais et quelques mots d’allemands j’ai pu me faire comprendre partout. Il reste tout de même les menus des petits restaurants en dehors des zones touristiques, ils ne sont pas traduits et les plats qui arrivent sont souvent une surprise. J’ai eu une soupe de tripes en Bulgarie qui était en fait très bonne.

J’ai passé quelques moments sous le niveau de la mer morte à – 400 mètres, et le point culminant doit être à 1 952 m avec le Mont Olympe sur l’île de Chypre. J’ai parcourus deux continents entre l’Europe et l’Asie (avec le Moyen Orient) et nagé dans 3 mers : la mer méditerranée, la mer rouge puis la mer baltique. Les emballages plastiques sont la principale pollution, ils sont visibles partout. Il est vraiment nécessaire d’en acheter moins et de ne pas les jeter dans la nature.

J’ai pu réaliser plus de 55 reportages sur le changement climatique, dont 25 vidéos sont déjà en ligne. La consommation d’énergie et le transport sont les principaux sujets abordés car ce sont les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre et responsables du changement climatique. Les témoignages sont sur le site web du projet http://avenirclimat.info

  • Conseil de la semaine : Les lingettes produisent 3 à 6 fois plus de déchets que les produits traditionnels comme une éponges ou un torchon et coutent plus cher. Les objets jetables ne sont en général pas très écologique, préférez ceux qui durent.

Dimanche 13 juillet 2008

Zakopane, une station de montagne traditionnelle.

Je continue mon voyage à Zakopane, une ville du Sud de la Pologne. Elle est la capitale des Tatra, les montagnes les plus hautes du pays et qui font partie de la chaîne des Carpates, à la frontière avec la Slovaquie

Sa situation est un argument touristique depuis plus de 150 ans. Un prête a conseillé aux paysans d'aménager une partie de leur grange en pension, avant que Tytus CHALUBINSKI, un médecin, recommande la région aux malades de la tuberculose et incite les musiciens traditionnels à animer les restaurants. Au début du 20° siècle, Stanislaw WITKIEWICZ est l'homme qui a marqué Zakopane. Cet écrivain voulait faire face au développement régulier de la région et éviter qu'elle ne perde son identité.

Il s'oppose à un style de construction inspiré du Tyrol ou de la Suisse et propose ce qui devient le « style Zakopane» ». Il adapte l'architecture locale pour des maisons à étages, avec des toits pointus et des rebords au-dessus de chaque rangée de fenêtres. Les huisseries, les poutres et les balcons peuvent êtres sculptées. Chapelle de Jaszczurówce est construite dans ce style qui donne un cachet unique à cette station de montagne qui utilise avec bonheur le bois, une ressource locale et écologique, pour son développement. Depuis les années 1990, la géothermie est encouragée par la municipalité pour remplacer le charbon grâce à des prêts à taux zéro.

Le parc qui s'ouvre à la sortie de la ville est lié à l'histoire locale. La chasse aux marmottes et aux chevreuils est interdite à partir de 1869 : les touristes s'ajoutent à la chasse vivrière et menacent l'écosystème. L'idée de préserver les forêts autour de Zakopane est née en 1885 mais il faut attendre 1947 pour que le parc naturel des Tatra soit créé. Les voitures sont interdites dans le parc. Une carriole à cheval, encore coutante dans la région, est menée par un conducteur en tenue traditionnelle et permet de relier les départs des randonnées.

  • Conseil de la semaine : Le bois est un matériau naturel qui permet de stocker du carbone et de limiter le changement climatique, contrairement à d'autres matériaux de construction. Choisissez de préférence des essences locales, sinon exigez un label FSC, qui garantit que la forêt est gérée avec une méthode proche de la nature. Ce label est soutenu par les associations de défense de l'environnement.

Dimanche 6 juillet 2008

Avenir climat, un projet Franco-indien

Depuis samedi dernier, le projet Avenir climat s’est internationalisé avec l’arrivée à Varsovie de Purvi MAKWANA, une indienne de 25 ans habitant Bombay. J’ai connu Purvi en 2004, lors de mon premier voyage en Inde. Elle travaillait à Dahannu, au nord de Bombay, avec des communautés de pécheurs, agriculteurs et les habitants d’un bidonville pour demander la fermeture d’une centrale à charbon implantée dans une zone naturelle.

Nous sommes restés en contact grâce à Internet et lorsque j’ai eu l’idée de voyager pendant plus d’un an pour rencontrer les témoins du climat en Europe et en Asie, je lui ai demandé si elle souhaitait participer. Notre idée est de comparer nos points de vue et nos expériences pour mener un vrai projet de coopération entre Nord et Sud.

Les pays du Sud sont souvent des ex-colonies qui doivent faire face aux multiples problèmes d’accès à l’éducation, à l’alimentation et à la santé pour une large partie de leur population. C’est la première fois que Purvi quitte son pays. Venant d’une grande ville comme Bombay, elle ne ressent pas de choc culturel, même si les rues lui semblent incroyablement vides. Il y a par contre une grande différence entre les campagnes européennes et indiennes. Ici, tout lui semble propre et bien organisé, et les gens sont polis et bien élevés.

La différence vient plus de la solidarité, les européens lui semblent individualistes et superficiels par rapport à la solidarité des indiens. Cela se traduit selon elles dans les politiques misent en place au niveau européen, qui visent plus à développer la compétition économique qu’à aider les pays pauvres.

L’Inde, tout comme l’Union Européenne, doit faire face à ses responsabilités pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Elle est fière de la constitution indienne, mais la corruption est un problème. En appliquant la loi et en garantissant les besoins vitaux de la population, son pays pourrait éviter un développement inégal et polluant.

Nous serons en France, et notamment en Bourgogne, à la mi-septembre, sa dernière étape avant de regagner l’Inde. Il est incomparablement plus facile d’obtenir des visas si vous êtes porteur d’un passeport européen plutôt qu’indien. Notre coopération d’un an est pour le moment réduite à ces 3 mois en Europe. Purvi m’aidera pendant cette durée à éditer des vidéos et à tenir un carnet de route en anglais sur le site internet http://avenirclimat.info.

  • Conseil de la semaine : Vous partez en vacances ? Prenez le temps de voyager et éviter l’avion, le véhicule le plus polluant par passager transporté. Si vous ne pouvez pas faire autrement, compenser vos émissions de gaz à effet de serre. Vous pouvez faire un don à une association spécialisé qui financera un projet écologique : http://www.co2solidaire.org/

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