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  • La deuxième partie présente 3 initiatives recueillis en 2008 au Liban avec une activiste, en Allemagne avec un paysan de Côte d'ivoire et en Slovénie avec une scientifique du GIEC. La suite sera publié par épisode jusqu'à samedi.
  • La première partie de l'interview présente le projet Avenir climat et fait le point après 1 an et demi de voyage.

Comment liez-vous vos interrogations sur la question du réchauffement climatique de la question sociale et économique ?

Les deux aspects sont intimement liés. Le changement climatique est du au rejet de tonnes de carbone dans l'atmosphère, à partir de la période de la révolution industrielle, mais surtout à partir des années 1970, date à laquelle le réchauffement de la Terre n'est explicable que par les activités humaines. La prise de pouvoir de l'économie capitaliste sur les autres (économie socialiste, économies sociales et solidaires...) a complètement modifié l'organisation de la société et son mode de réflexion. La domination d'un petit groupe de privilégiés sur le reste du monde semble naturelle. Le rêve d'une croissance continue semble possible à cette minorité qui pille les ressources de la planète et réduit en quasi-esclavage une grande part de la population, en s'appuyant sur des outils de contrôle de plus en plus complexe utilisant les médias, l'argent, les armes...

La solution au changement climatique ne peut pas se trouver avec une logique capitaliste. Il faut stopper le rapport consommation-croissance et développer une nouvelle forme de démocratie.

Est-ce que la problématique du réchauffement climatique se pose de la même façon en Occident et dans les pays que vous avez traversés ?

Les impacts du changement climatiques sont comparables d'un pays à l'autre, même s'ils surviennent sous des formes différentes : inondation ou sécheresse, érosion des côtes, fontes des pergisols ou des glaces, invasion d'espèces parasites, modification des écosystèmes... Ces impacts sont par contre vécus différemment en fonction du niveau de développement du pays. En cas de tempêtes, les français disposent d'un réseau de surveillance, d'alerte, de secours et d'assurance totalement inconnus dans un pays du Sud. Notre vie d'occidentale nous permet d'appréhender avec un certain confort les impacts du changement climatique.

Pour des pays en plein essor comme l'Europe de l'Est, ces problèmes sont difficilement gérables. Les dirigeants et une bonne part de la population sont aveuglés par les lumières du luxe de notre mode de vie et veulent nous rejoindre le plus rapidement possible. En Roumanie ou en Albanie, les déchets plastiques envahissent le pays qui n'est pas équipé pour traiter ce trop plein de la société de consommation. Au Moyen-orient, les déséquilibres du changement climatique se rajoutent aux problèmes politiques et rendent les solutions de paix encore plus hypothétiques.

La lutte contre le changement climatique est trop souvent vue en France comme une action individuelle visant à créer un meilleur environnement, alors qu'il s'agit de survie pour d'autres pays. Il manque un modèle de développement alternatif à celui de notre société occidentale pour éviter la reproduction de nos erreurs.