Tanger, je connais un peu. J'y suis passé lors de mon précédant voyage. J'en avais retenu :

  • les récits de Paul Bowles
  • une page d'histoire quand la ville était une cité internationale
  • une arnaque de guide dans la médina
  • une soupe de pois chiche testé en petit déj (vite remplacé par une crepe au miel dans la boutique d'à côté)
  • et surtout les hordes de jeunes qui tentaient de passer la douane pour rentrer dans le ferry.


Je n'avais pas spécialement aimé mon voyage au Maroc. En 3 semaines j'avais voulu faire le tour du pays, c'est trop rapide pour me sentir bien. J'avais le sentiment d'être devenu un porte-monnaie ambulant : trop de déplacement et pas le temps de rencontrer du monde autre que les commerçants qui te nourrissent, t'hébergent ou te transportent.
J'avais aussi ressenti pour la première fois cette envie généralisé chez les jeunes de quitter leur pays pour venir en Europe, traverser ces quelques kilomètres de mer qui les séparaient d'un semblant de futur. Je le verrai d'une autre manière en Europe de l'Est, la volonté est moins pressante mais existe tout autant. Au Maroc, et à Tanger en particulier, j'avais l'impression de voir le continent africains pousser vers le Nord : avec un peu de chance il pourrait recoler les continents, à l'heure où les No Border de Calais se font fermer une fois de plus leur hangar, ou des logements sont détruits au buldozer (lire les infos sur le mic-mac communisto-préfectoral à Bagnolet), où ont expulse des personnes vers des pays en guerre (Afghanistan, en charter européen en plus), ou des militants des droits de l'homme se font contrôler par les services anti-terroristes (GAV de militants RESF à Paris le 15/02)...

Je vais donc passer 4 mois sur le continent noir. Je m'attends à un choc culturel et climatique. Avec mon expérience de bac+5 et de militant bénévole à plein temps, je vais me retrouver dans des pays ou l'éducation n'est pas au top, et où militer est sans doute une activité de riches, qui ont du temps et suffisamment d'argent pour s'en occuper. La religions (ou les sectes) et les croyances sont encore très présentes, j'ai lu dans le courrier internationale un article où les malheurs du Togo (accident de bus sur une routes défoncé, match de foot perdu par l'équipe nationale, économie nationale catastrophique) étaient rejetés sur le Président qui n'avaient pas observé un rite d'exorcisme...
D'un autre côté, en quelques semaines, j'ai reçu un paquet de mails d'associations, de syndicalistes, de politiques, de scientifiques, de voyageurs ou d'étudiants. je n'ai pas calculé la proportion, mais je dirai environ la moitié de France et la moitié d'Afrique. En essayant d'en faire une rapide analyse, le Mali et le Burkina sont très fréquenté par les ONG française qui font les services de base d'un service public : eau, alphabétisation, énergie, conseil agricole. Je serai en principe en avril à Bamako pour le Forum Social du Burkina. Au Togo, j'ai reçu plusieurs mails de jeunes togolais engagés dans des associations, la jeunesse du pays me semble très active vu d'ici.