L'Asie, décidément si lointaine

Après les problèmes de sécurité pour traverser l'Iran et la Pakistan, j'avais abandonné l'idée de voyager dans le sous-continent indien. J'aurais pu aller voir sur place, mais les médias et les témoignages de voyageurs que j'ai reçu ne m'ont pas incité à tenter le coup. Je suis un peu trouillard sur ce point et je n'ai pas envie de voir à quoi ressemble un bus escorté par l'armée iranienne qui vous amène au poste frontière pakistanais dans une zone tribale (où l'une des spécialités artisanales est la copie de Kalachnikov faite sur mesure) dans un désert et pas loin de la frontière afghane...

Pour atteindre l'Asie facilement, il me restait le transsibérien pour arriver en Chine, mais il me fallait des réservations d'hôtels, confirmé par le ministère du tourisme du pays et faxé à une agence en France avant d'aller à l'ambassade avec les dates au jour près de mon séjour et 2 ou 3 trucs en plus. Pas insurmontable comme démarche, il suffit de s'y prendre à l'avance mais je n'avais pas prévus le coup. Les agences de voyages ou de visas m'ont annoncé des délais de 2 mois pour obtenir mes visas, sans être sûr de pouvoir faire elle-même toutes les démarches. Je ne voulais pas partir fin mars et dépenser des centaines d'euros juste pour des papiers. Adieu donc à l'autre pays des baguettes et je n'aurais pas le plaisir de traverser la Sibérie en plein hiver pour déguster de la vodka bien fraiche !

L'Afrique : 50% chrétien, 50% musulman et 100% animiste

Un ami me résumait en blaguant l'Afrique avec cette équation. Je ne connais pas ce continent, mis à part 3 semaines passées à faire le tour du Maroc en décembre il y a quelques années. J'ai surtout des clichés en tête qui ont besoin d'être nettoyé directement sur place : les ravages du paludisme et du sida, les rythmes des percussions et des griots, une histoire qui semble mystérieusement absente avant la période coloniale, un continent abandonnés, aux forêts sur-exploités, disparaissant peu à peu sous le sable du désert et envahis de commerçant chinois, des ONG prenant le pas sur les Etats pour organiser la vie des villages, les convois de 4L, 2CH et 4x4 qui descendent une pompe à eau, un panneau photovoltaïque ou une caisse de livre sans faire de suivi, nos déchets de poulets ou de vieux habits exportés par charité chrétienne et qui font disparaitre des pans entiers de l'économie locale...

D'un autre côté je suis curieux de voir comment les blancs sont perçus, surtout dans cette zone d'Afrique de l'ouest qui a été colonisé par la France et qui continue à entretenir ses réseaux mafieux avec le système de la Francafrique (lire http://fr.wikipedia.org/wiki/Françafrique_(livre)). Les ressources naturelles de l'Afrique ont permis à une partie de le population européenne d'atteindre un niveau de vie inégalé (mais pas généralisé). Les pays du Nord ainsi développé ont émis des tonnes de CO2 dans l'atmosphère qui entraine un changement du climat. Les pays africains exploités, endettés et sous-développés subissent cette crise climatique comme une double-peine. Les pays comme la France se refusent toujours à payer leur dette écologique ce qui empêchent la population de s'adapter et lutter contre les catastrophes naturelles.

Avenir climat : s'organiser au-delà des écogestes pour lutter contre la crise climatique

Je vais continuer durant ces 4 mois en Afrique ce que j'ai fais depuis 2 ans en Europe et eu Moyen-Orient : voyager sans avion, utiliser les transports en commun locaux, essayer d'habiter avec les amis des amis, rencontrer celles et ceux qui luttent au niveau local, national ou international contre la crise climatique, faire des reportages en vidéos, photos, sons et textes... J'aimerai aussi continuer ma chronique dans le Journal de Saône-et-Loire, vous pouvez écrire au rédacteur en chef pour lui dire combien vous aimez lire mon carnet de route dans son journal : mmekki@lejsl.fr ou à toute-edition@lejsl.fr

Le voyage m'a semblé pour le moment simple à organiser car les visas s'obtiennent à la frontière ou dans la capitale du pays précédant. J'ai des amis au Togo et je connais des voyageurs qui ont traversé le continent du Nord ou Sud en 2008. Je compte aussi sur le réseau des jeunes africains qui suivent les négociations de l'ONU sur le climat... Bref, pas mal de sujets potentiels. Je vois aussi mieux les expo et présentation que je vais faire à mon retour, ça va m'aider pour construire les reportages. Mon but est de présenter des initiatives de réseaux, d'organisations, de regroupements pour lutter plus efficacement contre la crise climatique : les écogestes ne suffisent pas.

Pour ceux qui sont sur Facebook, notez la soirée photos du mardi 6 juillet : http://www.facebook.com/event.php?eid=290863118990