J'ai laissé ma 10°photocopie de passeport au dernier contrôle de police avant Nouakchott. On s'arrête pour manger vers 13h dans un resto au bord de la route et on demande à quelqu'un dans la rue si c'est possible de faire réparer le retro gauche qui a été fracassé en croisant un camping-car il y a 3 jours. On se retrouve dans un garage (4 murs de moellons, des épaves, un treuil pour sortir les moteurs, 2 cabanes en bois pour les apprentis et 5 ou 6 chèvres). Le chef nous montre un problème de masse sur la batterie : à chaque démarrage ça fait des étincelles. Un coup de clé et c'est bon, mais on en profite pour essayer de trouver une pompe à vide car il n'y a plus d'assistance au freinage depuis hier.

Les réparations prennent du temps et du coup on reste ici pour la nuit. Je pars dans une auberge, fais un peu de lessive à la main, puis part avec 2 suisses et leur "guide" (un jeune qu'ils ont prit sous leur ailes et connait un peu la ville) au port de pêche. Des centaines de pirogues longues d'une dizaines de mètres sont en train de rentrer après une journée en mer. Elles affrontent les rouleaux devant la plage, mais beaucoup se retournent à quelques mètres du bord. Des hordes de jeunes et moins jeunes court chercher le poisson. Les pêcheurs sont sénégalais, les vendeurs mauritaniens. Beaucoup de couleur et de bruit, comme les chants des pécheurs qui poussent à la main leur barque énorme pour les échouer.

Demain départ à 7h, à nouveau du désert, passage de la frontière à Rosso pour le Sénégal, un poste-frontière connus pour ses intermédiaires et ses bakchichs : ça va pas être facile. En plus on arrive un dimanche, ça va être long. On verre où on arrivera demain soir...