Je pars en fin d'après-midi pour Paris. La levée est difficile, il fait -6°C ou -7°C. Les arbres sont blanc de givres et les vaches vont commencer à rentrer au chaud. Je vais passer ma journée à faire mon sac et terminer 2-3 choses en vitesse, en regardant par la fenêtre le soleil jouer avec les prés gelés...



La journée d'hier a été dur. J'ai entendu à la radio lors de mon petit dèj' que Bombay était attaqué. J'ai sauté sur twitter pour suivre tout ça. Toute la matinée, les tweets (messages) se sont succédés, décrivant l'activité de la police et des terroristes. Des personnes dans le quartier de Colaba ou dans la rues devaient twitter en direct depuis un téléphone ou un ordi portable, bien avant les médias traditionnels. Les photos de Vinu sur Flickr ont été parmi les premières a montré le massacre et ont fait le tour du monde.

Vers 11H, les principaux twitters (internautes utilisant twitter) ont fait circuler le messages d'arrêter de donner des infos stratégiques. Les terroristes sont suffisamment équipés et organisé pour suivre twitter (outil de communication entre messagerie instantanée et blog) eux aussi. Deux sites ont circulé pour relayer les infos d'urgence : http://helpmumbai.pinstorm.com/ et http://mumbaihelp.blogspot.com/ et une page wikipedia a été aussi créé : http://en.wikipedia.org/wiki/November_2008_Mumbai_attacks. Dans l'après-midi, un journaliste du Mouv' m'appelle pour comprendre twitter et faire une interview. Je ne suis pas sûr qu'il l'ai diffusé. Vers 16, les tweets reprennent pour décrire l'attaque de l'Oberai ou l'arrivée des services israéliens pour les juifs prix en otages, encore une fois en direct, mais les TV sont aussi présentes.

Que dire au final de cette expérience ?

Twitter était déjà confirmé comme un média social très rapide et réactif, depuis l'élection américaine ou celle du PS. J'avais lu aussi un article du Monde 2 sur le mode "twitter en cas d'urgence". La couverture des attaques de Bombay n'est donc pas une nouveauté pour ce média. On retrouve toujours une réactivité plus importante que les médias traditionnel, radio-TV-journaux, et il me semble aussi pour les sites internet. Mais au fur et à mesure de la journée, les infos de twitter et des autres m'ont semblé arriver en même temps. Durant une période, ce sont même les infos des TV qui étaient retransmises sur twitter, lorsque plus personnes ne pouvaient être un témoins direct.

Twitter est aussi un outils social, qui permet de discuter par-delà les continents, mon twitterank a plus que doublé en une journée par exemple. Le flot d'infos est tout de même très élevés et ne permet pas une discussion de type IRC. Il y avait des dizaines de messages à chaque minute. J'ai sélectionné peu à peu les indiens qui envoyaient leur propres infos, ils étaient une demi-douzaine et leur followers (suiveurs) ont dépassé le millier dans la journée.

Enfin, j'ai ressenti un choc en étant connecté pendant plusieurs heures à twitter. Certains indiens ont dépassé les 40h de connections. Les photos, vidéos, témoignages, messages de solidarités, cartographies, ont déboulés sur mon écran. C'est sans commune mesure avec les infos que j'ai l'habitude de suivre sur les autres médias. Sans passer par le biais du journalisme, les mots sont plus direct. Les infos doivent également être prises avec des pincettes.

J'ai eu Purvi au téléphone à Bandra (quartier nord de Bombay, plus tranquille que Colaba) hier matin au moment de me connecter à twitter. Elle a juste pu me dire que tout le monde était sauf. Je pense qu'elle était sous le choc, tout comme Bombay, fier de sa multiculturalité, où le poids des castes se fait moins sentir également. Depuis le nouveau siècle, c'est le 3° attentat pour cette mégapole de 15 millions. Souhaitons que ce "11 septembre à l'indienne" soit le dernier.

attack bombay
http://en.wikipedia.org/wiki/November_2008_Mumbai_attacks