J'ai passé mon dimanche avec Jérôme ROGUEZ, et ce fut certainement une des meilleures journées de mon projet depuis que j'ai décidé de partir, vers le mois de novembre 2006. J'ai été écouté et conseillé par un pro du film, un gars pleins d'expériences, qui est motivé par mon projet et m'encourage à l'améliorer toujours et encore.
C'est une journée un peu comme en avril 2007 quand j'ai pris un café avec Vitale De Stefano, le graphiste qui me suit. Il m'avait conseillé de remettre à plus tard mon départ initialement prévu en juillet 2007, le temps de trouver d'autres partenaires et de pouvoir échanger autour de mon voyage.

joinville

J'ai rejoins Jérôme dans un café de Bastille, face à la colonne et à l'opéra. Nous quittons le lieu à 11h lorsqu'un café philo démarre sur le thème de l'avortement... Direction le port de Joinville ou une péniche nous attends pour continuer le boulot. Après une pause moule-frite dans un resto au bord de l'eau, nous rejoignons une fine équipe mi-ciné, mi-marin d'eau douce sur une autre péniche. Le bateau vient de rentrer à quai et le repas ne fait que commencer ! Je me laisse tenter par un petit bout de gigot d'agneau et de gratins dauphinois, juste pour laisser un peu de place à la tarte au chocolat qui arrive après.

Entre canon de rouge et café, nous sommes une dizaine à papoter. Le poêle à bois (qui vient de Vincennes) réchauffe aussi l'atmosphère. Une pluie dru succède à quelques flocons de neige. Nous sommes assis sur nos tabourets ou effondré dans les canapés, au chaud et confortable. Quelques bateaux passent tranquillement sur la Marne. Nous avons un panorama de nature tout autour de nous à quelques minutes du périphérique. J'oublie le monde extérieur et je repars en voyage avec ces personnages qui ont fait le tour du monde comme plongeur sur des plates-formes pétrolières, en bateau ou caméra au point.

Joinville 2

Après une petite sieste dans une autre péniche de cette communauté, je rejoins Jérôme. Ce matin, il a critiqué mon synopsis, à midi le scénario et maintenant le tournage/montage.

Synopsis


L'intro est bonne, mais le 2° paragraphe est mal placé et construit. Si le titre est "L'homme du bois" (un bon titre), il faut axer sur l'homme et amener le héros tout de suite dans le synopsis. Il faut laisser apparaitre le fil rouge du synopsis jusqu'à la conclusion, et se tenir à la règle 1 idée / 1 paragraphe / 1 séquence. La suite du texte doit dérouler la problématique du film : Comment l'industrialisation de l'exploitation forestière a-t' elle un impact sur une scierie familiale dans le village ? La conclusion arrive en fin, éventuellement avec la traditionnel question d'ouverture : La scierie a su s'adapter à l'industrialisation, mais le changement climatique est un nouveau défi.

Bref, c'est un exercice de texte comme au lycée et j'ai oublié les règles de bases. A ma décharge, je me suis vite lancé dans le projet, avec un rythme de production d'un élément par jour entre lundi et jeudi.

Scénario


Le document est bien présenté, avec les dessins fait sur ordi, les textes en face et le minutage.

Le découpage est trop court. Il faut dessiner plus de plans et indiquer les numéro de plans. Il faut toujours jouer sur l'enchainement plan large / moyen / serré et utliser la règle des 60° : un plan à 30° à droite du sujet, le second à 30° à gauche puis un plan serré de nouveau à 30° à droite. Le texte et l'image ne colle pas non plus : le plan 1 parle de la foret et la vue décrit la scierie. Il faut plus aérer les textes et leur donner plus d'images. Il faut alterner les voix off, interviews et commentaires : je peux introduire le sujet et le conclure en me mettant en scène, introduire le héros avec son image et sa voix, puis continuer avec une interview ou voix off sur d'autres images.

Tournage / montage



On retrouve les défauts du scénario : l'image ne colle pas au texte, il n'y a pas la dynamique plan large/moyen/serré. Lors du tournage, toujours faire les 3 plans pour les avoirs à disposition pour le montage. Le travail du montage son et images séparé, imposé par les conditions de tournage, est un très bon exercice. La séquence du travail de la poutre puis de l'arrivée du menuisier passe bien (ouf, au moins une !). Le travelling léger sur les troncs de chênes et de merisier est bon.

SON : Ne jamais débuté une vidéo sur la voix directement, laissé le temps au spectateur d'entrer dans le film. Mettre une musique facile en introduction, baissé le son et enchaîner avec la voix. Il faut également aéré les voix, en laissant des temps de pause de 2 secondes, pour que le spectateur se souvienne du discours.Il y a aussi le défaut de l'interview qui n'est jamais en IN. Ne jamais coupé le parole d'une personne, sauf pour enlever des baffouillements importants ou des longs silences. Les commentaires en OFF sont ternes, autant les laisser dire par un comédien.

IMAGES : J'ai tourné sans pied et l'image n'est jamais stable. Le panoramique en diagonale n'est pas bon, il faut caler le pied, bloquer les mouvements horizontaux et faire le panoramique vertical. Le zoom entre les plots est bon, mais n'ai pas justifié dans cette séquence. Il ne faut pas faire de fondu au noir, réservé aux ellipses temporelles. Les fondus sont à éviter, c'est des cache-misères. Ne pas rajouter des images bouche-trous pour atteindre les 3 minutes imposées (surtout que j'étais court en rush). Ne pas arrêter un mouvement en l'air, le laisser se faire en entier : personnage en marche, au travail...