Une info paru sur la liste de diffusion du Réseau Action Climat :

Selon des scientifiques russes et américains1, le lac Baïkal s’est réchauffé beaucoup plus rapidement que la planète, lors des 60 dernières années, mettant en péril une faune unique. En raison du changement climatique, la température du lac a augmenté de 1,21 °C depuis 1946, ce qui représente 3 fois plus que le réchauffement planétaire pendant cette même période. Selon Marianne Moore, biologiste au Wellesley College (Massachussets) et l’une des auteurs de l’étude à paraître le mois prochain2, l’ensemble de la chaîne alimentaire pourrait subir d’importants bouleversements. Ce lac glacial, situé en Sibérie et le plus grand du monde, représente 20% des réserves mondiales d’eau douce, et héberge 2500 espèces animales dont la plupart sont endémiques, comme le phoque d’eau douce. La durée annuelle du gel de la surface du lac, s’est réduite d’environ 18 jours durant les cent dernières années et pourrait encore baisser de 2 semaines à 2 mois avant la fin du siècle, menaçant la survie du phoque du Baïkal. Ce mammifère élève ses petits sur la banquise, pour éviter les nombreux prédateurs vivant sur la terre ferme. La fonte précoce des niches enneigées des bébés phoques, facilitera l’attaque des corneilles. La concentration en zooplancton multicellulaire, hôte habituel des eaux chaudes, s’est accrue de 335 % depuis 1946, et celle de la chlorophylle de 300% depuis 1979. Enfin, la concentration en diatomées, qui vivent sous la glace et meurent pour devenir la nourriture d’organisme minuscules vivant dans les profondeurs du lac, pourrait s’effondrer.

Selon Moore, « la récession de la calotte glaciaire pourrait avoir plus de conséquences que le réchauffement des eaux. »

1World’s Largest Lake Warming Rapidly- Scientists. Timothy Gardner. Reuters
http://www.planetark.com/dailynewsstory.cfm?newsid=48179&newsdate=01-May-2008
2 Etude à paraître dans la revue « Global Change Biology »