Voilà, je suis arrivé à Zagreb, en Croatie, 4° pays de mon voyage après mon passage en Italie, au Vatican et en Slovénie. Je ressens bien ce glissement depuis l'Italie, en regardant les gens, les maisons, les voitures, les magasins, les repas : je bouge, je voyage. Les montagnes succèdent aux vallées, et je peux enfin aller voir de l'autre côté de la ligne d'horizon. J'étais très excité en prenant le train tout à l'heure à Ljubljana, accompagné à la gare par Maja, du Forum Slovaque pour l'Environnement.


En faisant le montage de la vidéo sur les gitans hier (toujours pas possible de la lire pour le moment, le site dailymotion doit peiner un peu), je me suis rendu compte que j'en suis à 7 morts. Je m'explique : Laurenzo explique qu'une gitane est morte devant Castelo Romano à Rome en essayant de traverser l'autoroute qui passe devant le camp pour retrouver sa fille de l'autre côté. Ce camp de concentration est sous les feux des projecteurs en Italie et en Europe, avec 1200 personnes rassemblées là-bas. En Slovénie, d'après Mme Bogataj, ce sont 6 personnes qui seraient mortes en 2005 lors des orages de septembre qui ont surpris tout le monde. Les crues qui ont suivies ont été dévastatrices.

J'ai lu un article que m'a transmis Vida, d'Uman Tera : 'Enjoy life while you can', une interview de James Lovelock, le savant fou qui est notamment à l'origine du concept de Gaïa (la terre est une entité en constante recherche d'auto-équilibre). Grosso modo, nous ne pouvons plus agir qu'à la marge pour lutter contre le changement climatique. Nous devons le faire d'autant plus rapidement et fortement. Une autre partie de son message est d'apprécier la vie maintenant, de profiter de l'environnement que nous avons encore. Ça tombe bien, l'hôtel où je suis actuellement s'appelle Carpe Diem.

Une autre partie de son message me fait plus réfléchir : il conviendrait d'ajouter à la liste des sujets d'adaptations au changement climatique les techniques de survie. Que faire sans pétrole, quand une partie des usines de production d'électricité ne pourront plus fonctionner car il n'y aura plus assez d'eau dans les rivières pour faire fonctionner les systèmes de refroidissement ? Comment produire sa nourriture, alors que notre environnement sera complètement modifié ? Mme Sucnik, de l'agence nationale pour l'environnement de Slovénie m'a fait part de ses inquiétudes sur ces deux points, même si elle ne les a pas exprimé de cette façon.

Mon parcours ne fait que commencer. Je suis très content de rencontrer toutes ces personnes motivées et engagées à tous les niveaux. Mais je suis toujours aussi pessimiste pour notre avenir immédiat. Je vous laisse pour aller profiter des mes premiers moments à Zagreb, les jambes me démangent.