Un voyage A travers l’Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique sur le theme du changement climatique - Mot-clé - togoAvenir climat : un voyage en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique à la rencontre du changement climatique, de celles et ceux qui luttent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.2023-12-05T22:33:31+01:00BenKaurn:md5:fc77b4aa9dc24bf48f40fbc0e7263612DotclearUn accord à Cancun, mais à quels prix ?urn:md5:873bdd265e2388ca83f7ef9dff5a89372010-12-13T11:00:00+01:002011-10-19T09:10:04+02:00benkamorvanInformationscancunCOP16CopenhaguejvemexiquetogoUNFCCC<p><em>Je n'ai pas été à <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Cancun">Cancun</a> pour la rencontre annuelle de l'<a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/UNFCCC">UNFCCC</a> de cette année, la COP16, mais j'ai reçu un mail de Sena Alouka, togolais et directeur international des<a href="http://www.ong-jve.org/"> Jeunes Volontaires de l'Environnement</a>. Il réagit aux communiqués de presse du<a href="http://www.climatenetwork.org/"> Climate Action Network</a> et à la décision finale de ce sommet mondial sur le climat. Un point de vue de militant africain pour la lutte contre le changement climatique et la solidarité internationale.</em></p>
<hr />
<p><img src="https://avenirclimat.info/blog/public/IMG/tof/sena.jpg" alt="sena.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="sena.jpg, août 2009" />Salut Camarades,</p>
<p>Pour une première, je viens exploiter ce podium, vous présenter toutes mes félicitations pour le travail formidable abattu. Ça a été un plaisir énorme de se rencontrer quotidiennement et de partager quelques minutes de rire ensemble, tellement l'environnement poussait à l'anxiété constante.</p>
<p>Ceci dit, j'apprécie le caractère EXTREMEMENT POSITIF de tous les communiqués de presse que je lis depuis hier. Pour la majorité de nos confrères anglo-saxons, et ceux de CAN (dont je maîtrise à présent le mécanisme), la majeure partie des communiqués a été préparée bien avant la fin de la COP.
Il a été décidé de fustiger essentiellement, comme vous l'avez également bien démontré, 'le spectre de l'éclatement du multilatéralisme', quelque soit l'accord final de Cancun, du moment que la Président finissait son intervention par une expression semblable à ' nous comprenons que nous ne respectons pas nos propres règlements intérieurs mais pour sauver la face de Cancun, nous adoptons le texte'.</p>
<p>Je suis outré de voir que parmi 15 communiqués que j'ai lus jusque là, aucun de l'arène des ONG accréditées, ne mentionne le véritable TOUR DE FORCE opéré par la Présidente et la soi-disante communauté internationale, juste pour faire passer un texte qui visiblement, n'émane pas d'un consensus, encore moins de consultations informées. Je suis désolé, ce sera toujours comme cela.</p>
<p>Le contenu peut être trouvé acceptable, du moment que cela permet d'espérer (oui, encore espérer) un accord à Durban (que tout le monde sait mathématiquement impossible). Ce contenu là, je suis désolé, offre le terrain favorable au développement de mécanisme de marchés, exclusivement profitable aux forts et à leurs acolytes. Avec une référence au Captage et à la Séquestration du carbone, admis comme projet MDP, c'est donc la totalité des crédits de réduction qui s'envolent vers les pays pétroliers (en tout cas, j'espère que le Ghana à côté de moi, en profitera et m'enverra quelques dividendes, si cela se confirmait, leur forte envie pétrolière). Soit.</p> <p>Comment expliquer qu'on met en place un fonds, sans provision ni mécanisme de fonctionnement (par ce que, je comprends qu'on peut pas tout y fourrer), mais qu'on arrive à trouver des paragraphes entiers pour AFFIRMER le rôle indiscutable de la Banque Mondiale dans sa gestion, alors que visiblement aucun pays Africain appuyé par des dizaines d'autres, rejette en principe, le rôle de la BM.</p>
<p>Comment expliquer que les pays de l'Annexe I, sont arrivés à rejeter tout engagement au titre de la deuxième boucle du Protocole de Kyoto au delà de 2012, alors que de façon subtile et 'cleverly crafted', ils sont arrivés à obtenir la continuité du marché carbone, pour des temps indéfinis (c'est moi qui exagère). La <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention-cadre_des_Nations_unies_sur_les_changements_climatiques">CCNUCC</a> ne serait-elle pas devenue par hasard comme le soupçonne bien certains, l'OMC du Ciel?</p>
<p>Cela n'est sans surprise, si on prend en compte les <a href="http://www.guardian.co.uk/environment/2010/dec/03/wikileaks-us-manipulated-climate-accord">révélations du Wikileaks</a> publiées par le Guardian, la semaine dernière.</p>
<p>Comment comprendre que malgré les objections répétées et clairement exprimées de la Bolivie (le pauvre, abandonnée à lui seul par les pays <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alternative_bolivarienne_pour_les_Am%C3%A9riques">ALBA</a>, devenus étonnamment muets), la présidente soutenue par une équipe du Secrétariat qui n'a aucun intérêt à gâcher la première année de <a href="http://unfccc.int/secretariat/executive_secretary/items/1200.php">Figueres</a>, une administration nationale qui veut sauver la renommée de Cancun à tout prix et des négociateurs visiblement exténués et avides de retrouver leur lit ou l'aéroport? La Bolivie devenait 'boring' pour tout le monde dans la salle. Il fallait s'en débarrasser au plus vite aller de l'avant.</p>
<p>Oui, je suis entièrement d'accord qu'il faille aller de l'avant mais que les gars ne briment pas la voix des tout-petits. Je me demande qu'est ce qui leur a pris de mettre comme principe régissant la prise de décision, le consensus. On l'aura compris ici et depuis <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Copenhague">Copenhague</a>, ce principe est gênant. L'<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Copenhagen_Accord">accord de Copenhague</a>, aura eu le mérite de s'en passer aisément. Le consensus- je suis pas juriste mais j'aime le passe-passe juridique- est-il devenue la majorité absolue ou relative? Le consensus est-il devenu la voix du Plus Fort?</p>
<p>Ah, j'oubliais, le Guatemala, appuyé par le délégué du Gabon, qui ne se présente plus - farouche promoteur de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/REDD">REDD</a>), a expliqué que le Consensus ne signifie pas l'Unanimité. Autrement dit, du moment qu'une décision requiert l'accord des plus forts, ça passe ou ça casse. Dites-moi, où est ce que je suis là? Non mais vraiment, quel monde! Vous avez bien dit, mes amis du RAC (joli nom, au demeurant), la CCNUCC a bien trouvé des 'couleurs'. Oui, le caméléonage propre aux politiciens du Togo, je connais bien, s'empare de ce système.</p>
<p>Cher Alpha, je respecte votre droit et désir à l'Espoir mais sachez que pour moi et ma délégation, il n y en a pas eu ici.
Je vous cite: 'Le sommet sur le climat à Cancún a dépassé toutes les attentes...' Ah bon? Je me passe de commentaires additionnels. Et par rapport à Kyoto 2, je suis outré de lire que vous compreniez la phrase du document 'les états devraient réduire leurs émissions dans le futur ', comme une consécration de Kyoto bis.</p>
<p>Sachez que c'est tout simplement le contraire. Sans me passer pour un éco-prophète, sachez que nous nous dirigeons tout droit vers un seul protocole (posez la question à M Sylla le chef de la délégation guinéenne). Allez chercher à savoir pourquoi la Chine et les USA ont décidé de passer sous silence leurs divergences, et 'sauver Cancun'. Le Protocole de Kyoto n'est pas du tout vivant, il est encore et bien plus, agonisant. Relisez le texte plus tard et dites-moi, ce qu'offre véritablement (mieux ce qu'ils perdent) les pays Annexe I?</p>
<p>Peut-être, n'avons-nous pas encore tous bien analysé le texte. Il ne fait aucune référence (même pas une seule fois dans le chapitre sur les engagements des pays développés). Pire, alors que le sous-chapitre relatif aux Engagement des pays en développement contient 19 articles bien clairs longs et détaillés, celui portant sur les engagements des pays développés ne contient exactement que 11 presque-flous articles. Relisez bien!</p>
<p>Sachez tout simplement que ce mouvement de pays N'A AUCUNE ENVIE ET NE SAUVERA PAS LE CLIMAT. J'ai parlé! Convainquez-moi du contraire. Oui, essayez! Voici 7 ans que se discute la deuxième période d'engagement et on n'est pas arrivé à progresser d'un iota à Cancun. Et personne n'ose le dire. Dommage.</p>
<p>Quand les pays industrialisés financent nos 'pays pauvres très endettés' et devant les yeux de tous rapatrient près de 75 % de ce montant (OCDE, 2005), appelez-vous cela du progrès. Appliquez le même scénario à Cancun et vous comprenez ce langage sur tous les lèvres de modestes progrès à Cancun. Certes, le multilatéralisme a triomphé (allez-y savoir), mais à quels prix? Au détriment de qui? Sans doute des sans-voix! Eh bien, c'est depuis le CM2 que mon maître m'a toujours martelé: la fin justifie les moyens. Comme il a raison, le monsieur!</p>
<p>C'est donc un véritable retour aux valeurs de l'ère Période Froide qu'on nous a fait avaler ici. Je le dis haut et fort. Ce document, ne représente rien pour les gens de mon village. Les autorités du <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Togo">Togo</a> (je veux taire les noms) ici présentes, étaient plus préoccupés par des miettes qui peuvent tomber sur leur sol que le climat mondial. On m'a clairement dit, je cite: 'moi je veux augmenter mon couvert forestier et j'ai besoin de dollar, combien la Bolivie m'enverra t-elle?. Comprenez ce que vous voulez?</p>
<p>Je suis d'accord avec tous que pour une dois, une poignée de pays ne s'est arrogé le devoir de parler au nom d'autres et c'est cela même qui justifie tout le débat contradictoire mais indispensable en démocratie, auquel on a assisté hier. Mais au fait, cela n'était juste qu'à la mésure des 'consultations dites participatives', qu'organise des cabinets et ONG lors de grands projets d'infrastructure en Afrique</p>
<p>C'est ouvert:
Tu participes
Il/elle participe
Mais, je décide</p>
<p>Cancun n'est-il pas devenu juste un Copenhague 2? Oh oui, vous avez raison, il exagère ce monsieur. Notez quand même que l'Accord de Cancun, n'a rien fait que copier et coller mot pour mot, les engagements minimalistes contenus dans le soi-disant accord de Copenhague. Pledge and review, 2°C, NAMA, CA et MRV pour les pays en développement, pas de peak etc....(pour les autres, désolé pour les abréviations)</p>
<p>Voilà, donc la fin d'une épisode. La suite va sans doute être plus dure qu'on le pensait. Car je peux imaginer que le jeu des intérêts va commencer à parler dans les prochaines semaines. Les promesses sous-tables offertes ici aux uns et aux autres devra être concrétisées.</p>
<p>La plus forte délégation est celle de la RDC (ne me demandez pas pourquoi?) et celle plus dynamique des nouveaux pays pétroliers africains doivent commencer à voir les fonds circuler. Ah, j'oublias, la Banque Mondiale est aussi et encore arrivé à monter de toute pièce, au dos des Africains, avec la complicité de la <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/African_Development_Bank">Banque AFricaine de Développement</a>, un soit-disant African Green Fund.</p>
<p>Cette affaire n'a emballé presque personne! On connaît toutes ces manœuvres, nous aussi. Que la Banque Mondiale, serve de Trustee (Administrateur, dépositaire, distributeur, sorte de distributeurs de billets quoi!) du Fonds Climat, ne l'arrange pas assez. Elle peut tout à fait à travers les initiatives telles celles du Green African Fund (qui se répéteront dans les autres régions du monde), pouvoir avoir main mise sur le milliard qui sera déboursé. Sans être vulgaire, il y a un adage dans mon village qui dit: agouda mefloua yovo o comprenez: albinos trompe pas blanc!</p>
<p>On a 50 ans en Afrique et cela suffit pour que des ONG/Réseaux réellement made in Africa, by them and for them, puissent s'exprimer et dénoncer, ce que Baudelaire appelle, 'les forces du mal'.</p>
<p>Je tiens, au nom de toute mon équipe à exprimer toute notre satisfaction pour la collaboration à succès que nous avons pu entretenir avec tous ici, quoique, une fois encore, nous sommes pas assez satisfaits du résultat. Il est clair que la réponse au problème climatique, risque fort de ne pas provenir de l'arène de ce système mais sans doute d'une coalition forte de forces sociales et de populations décidées à s'engager dans des actions concrètes réelles en faveur du Climat.</p>
<p>Comme ceux qui ont le pouvoir n'écoutent pas, il faut redonner le pouvoir à ceux qui écoutent, la masse.</p>
<p>Pour terminer, je répète la phrase d'un Diplomate Mexicain (je tais le nom) qui a dit: si on parvenait à un accord à Cancun, comment pourrions nous aller encore à Durban? Il a raison, nous autres Touristes Climatiques, se donnons rendez-vous, si vous le savez pas encore du 28 Novembre to 9 Décembre 2011 à Durban en Afrique du Sud. Vous l'aurez compris, d'une ville luxueuse (balnéaire, s'il en était) à une autre. Que vive le multélatéralisme, pour que vive notre Fraternité du Réseau des Amis du Climat !</p>
<p>Séna ALOUKA
depuis l'Hôtel tout-compris, tout pays, tout inclus du Crowne Paradise
Cancun</p>Road-movie : de France au Togourn:md5:51912188d360846ac88da44e36b5538b2010-06-15T12:50:00+02:002011-10-19T09:36:28+02:00benkamorvanCarnet de RouteBurkinafranceMaliMarocMauritanieSenegaltogovideo <p>J'ai réalisé une très longue vidéo (dans les 20 minutes) à partir de 700 photos prises sur la route entre la France et la Togo durant les 2 mois de voyage pour passer de la mer méditerranée à l'océan atlantique. Personne ne regarde une vidéo de plus de 3 minutes sur le web, alors si vous avez été suffisamment cinglés pour tout regarder, laissez moi un commentaire pour me dire ce que fait le camion jaune lors de mon arrivée au Togo...</p>
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Retour sur Copenhague depuis le Togourn:md5:4c7f58953aa363624c984af9375fb8da2010-06-15T00:06:00+02:002021-11-07T08:11:35+01:00benkamorvanRevue de presseCOP15CopenhagueLométogoUNFCCCvideo <p>J'ai retrouvé Sena de l'association<a href="https://jve-international.net"> Jeunes Volontaires pour l'Environnement</a> à Lomé au Togo. Il anime une émission de télé sur le climat chaque semaine suite au sommet de <a href="https://avenirclimat.info/index.php?post/Afrique-%3A-notre-survie-n-est-pas-n%C3%A9gociable">Copenhague</a>. J'ai participé à l'une de ses émissions lors de mon passage en Afrique. Comme je n'ai pas pu récupérer l'émission finale donc j'ai travaillé à partir des rushs que le cameraman m'a donné.</p>
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Sur togozine.com : "Benka, un globe trotter en mission"urn:md5:cd0f5ce53e1f8c7d8badace35c4cefcb2010-05-28T14:11:00+02:002011-10-19T08:58:15+02:00benkamorvanRevue de presseinterviewLomémoitextetogo<p>J'ai repondu par email a une interview pour le nouveau site togozine.com. Vous pouvez le lire a <a href="http://togozine.com/benka-un-globe-trotter-en-mission/">cette adresse</a>.</p> <p>Benka, un globe trotter en mission
http://togozine.com/benka-un-globe-trotter-en-mission/</p>
<p><em>Benka est un globe trotter en mission. Il a parcouru l’Europe pendant plusieurs mois pour collecter les témoignages de celles et ceux qui s’engagent contre le changement climatique. Tous les moyens de transport sont bons sauf l’avion car « celui-ci est le mode de déplacement le plus polluant par passager transporté ». Sa prochaine destination était l’Asie. C’est pourtant à Lomé qu’il était ces derniers jours. Il a accepté de répondre aux questions de Togozine.</em></p>
<p><strong>D’abord, pourquoi l’Afrique?</strong></p>
<p>J’ai choisi l’Afrique par défaut. Lorsque j’ai préparé mon voyage en 2007 l’idée était de parcourir l’Europe et l’Asie et comparer les réponses dans la lutte contre le changement climatique. Pour plusieurs raisons, je n’ai pas pu rejoindre l’Asie : passage par la route impossible au Pakistan, délais trop long pour obtenir les visas pour faire le trajet avec le Transsibérien. Au final, en janvier 2010, je me suis décidé pour continuer mon voyage vers un continent accessible par la route et où il est facile d’obtenir les visas : l’Afrique.</p>
<p><strong>Combien de pays avez-vous traversé depuis votre arrivée sur le continent?</strong></p>
<p>Je suis arrivé au Maroc, au Maghreb, même si la géographie nous dit que le pays est africain. J’ai ensuite traversé rapidement la Mauritanie et le Sénégal, je me suis posé un peu au Mali et au Burkina, et plus longuement au Togo où un ami français milite depuis plusieurs années. Je suis actuellement au Bénin et je voudrais aussi aller au Ghana.</p>
<p><strong>Aviez-vous des apriori ?</strong></p>
<p>Je ne pensais pas avant à l’Afrique car je n’avais pas d’attirance particulière, je voyais les africains (sans faire de différence entre les populations et les classes dirigeantes) comme dépendant des ex colons et attendant tout des blancs dominateurs. En bref, c’était pour moi des pays sans projets, sans identités propres, avec une histoire commençant avec l’esclavage, en train de mourir du SIDA, exploité par la mondialisation, en un mot sans avenir.</p>
<p>Au moment du départ, je rassemble mes idées et mes contacts, et découvre que d’autres voyageurs ont parcouru ces pays, que des ONG dynamiques essayent de se battre, que des solidarités se tissent pour lutter contre un capitalisme aussi dévastateur au Sud comme au Nord. Au final, quoi de mieux que d’aller sur place pour rencontrer directement les africains et comprendre un peu mieux les subtilités et différences de ce continent.</p>
<p><strong>Quels apriori sont tombés les premiers?</strong></p>
<p>Le premier apriori qui n’est pas tombé mais c’est confirmé, est qu’il fait chaud et que c’est dur de bouger tout simplement sous la chaleur. J’ai du affronter des températures de plus de 45° au Mali et au Burkina.</p>
<p>Quels apriori sont tombés ? Je ne trouve rien au premier abord. Je pense plutôt à des ONG remplis de projets qui restent au stade du papier, à des jeunes qui ne pensent qu’à immigrer en Europe, à la domination d’une classe dirigeante compromise avec les anciens colons, à une pauvreté généralisé, à un manque d’éducation qui rend difficile une discussion poussée.</p>
<p>Il existe des perles au milieu de cet océan, des hommes (et quelques femmes qui se sont battus encore plus) qui analysent clairement la situation de leur pays et arrivent à tisser un réseau de conscience plus ou moins tenu, quelques intellectuels (mais qui finissent toujours par citer des menaces plus ou moins lointaines).</p>
<p>Les différences me semblent tellement énormes que je ne me vois que comme un étranger. La meilleure chose que je puisse faire est de travailler de retour dans le Nord sur les causes de dominations, mais je ne me vois pas soutenir des projets humanitaires ou de développement tant la tâche est immense et qu’il est difficile de trouver un partenaire dans lequel ont puisse avoir confiance.</p>
<p><strong>Comment avez-vous entendu parlé du Togo pour la première fois?</strong></p>
<p>C’est un ami résistant, français marié à une togolaise, qui m’a fait connaitre le pays et surtout sa capitale. Son réseau de contacts m’a permis des rencontres intéressantes et son expérience de l’Afrique m’a donné des clés de lecture que j’aurais cherchées en vain sans lui.</p>
<p><strong>Au Togo, qu’est ce qui vous a le plus marqué par rapport aux autres pays d’Afrique que vous avez traversé ?</strong></p>
<p>J’ai trouvé que le Togo est dominé par la même famille depuis plus de 40 ans, et que les bains de sang commis dans cette miette de l’Afrique n’ont pas l’air de déranger les dirigeants français, sans doute parce qu’ils sont complices et qu’ils en tirent bénéfice.</p>
<p>En regardant à la surface, j’ai trouvé un calme bienfaisant dans les rues de Lomé, loin du tumulte de Ouagadougou ou de Bamako. Ce calme est sans doute du au déclin de l’activité après l’embargo qu’a connu le pays et suite aux élections truquées des derniers mois. Même si la situation méridionale de la ville est l’un des facteurs, l’émigration des togolais qui ont fuit les troubles et la pauvreté doit en être responsable tout autant.</p>
<p><strong>Est-ce que vous avez rencontré des acteurs de la lutte contre le changement climatique au Togo ?</strong></p>
<p>Franchement, j’ai vu peu de choses, pour plusieurs raisons :</p>
<ul>
<li>j’ai travaillé avec les jeunes du quartier Avedjivi sur un atelier vidéo qui m’a pris plus de temps que prévus.</li>
<li>je n’ai pas poussé les contacts que j’avais pour faire mes reportages</li>
<li>je n’ai pas trouvé de projets concrets et remarquables apriori</li>
<li>je suis resté tout le temps à Lomé sans bouger ailleurs dans le pays.</li>
</ul>
<p><strong>Est-ce que vous trouvé que les togolais sont assez concernés par le sujet?</strong></p>
<p>Les togolais sont bien sûr concernés, mais peu sont conscients. Ils sont concernés car les températures sont en hausse et les précipitations en baisse, ce qui à un impact sur l’agriculture. L’érosion de la côte est souvent citée en exemple également. Mais être conscient des actions à mener et de pouvoir les réaliser est un autre pari.</p>
<p>L’Afrique est soumise à une double peine :</p>
<ul>
<li>ses ressources humaines et naturelles ont été pillé par les colons du Nord et les classes dirigeantes, et continue de l’être avec l’aide des théories capitalistes. Cette exploitation du Sud par le Nord a permis le développement de mon pays par exemple, avec un productivisme qui a engendré les émissions de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique.</li>
<li>le changement climatique créé par le Nord a un impact mondial et touche en premier lieu les paysans africains dont la majeure partie est restée quasiment à l’âge de pierre. Le Nord continue à refuser de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre tout en refusant de financer l’aide à l’adaptation réclamée par les gouvernements africains.</li>
</ul>
<p>Les gouvernements devraient arrêter de payer leur dette extérieure et réclamer le paiement de la dette écologique du par les pays du Nord et les compagnies qui les ont exploités.</p>
<p><strong>Le récent livre Le Temps de l’Afrique écrit par Jean-Michel Severino et Olivier Ray, spécialistes du développement a été beaucoup commenté ces dernières semaines. L’article L’Afrique Noire serait-elle bien partie? publié dans Youphil souligne que « «Les deux auteurs sont convaincus que l’Afrique va connaître un essor très important dans les années à venir. A condition de savoir faire face à deux écueils: l’instabilité politique et la crise environnementale globale qui l’impactera fortement ». Qu’en pensez-vous ?</strong></p>
<p>Je n’ai pas pu lire l’article ni le livre, mais je vois peu d’espoir pour les africains dans les années à venir. Par contre, le système capitaliste, s’il n’est pas abattu, pourra certainement garantir de beaux revenus à une minorité qui profitera de cette zone de non-droit aux ressources naturelles immenses.</p>
<p>La crise environnementale ou sanitaire ne menace que ceux qui ne peuvent pas payer pour se protéger, et parler d’instabilité politique à la place de dictatures ne me semble pas honnête. Il faut changer de système politique, mais les alternatives démocratiques ne semblent pas nombreuses pour les remplacer.</p>
<p><strong>Comment avez-vous fêté le 27 avril dernier, le jour de l’indépendance ?</strong></p>
<p>Le samedi j’ai été à Agoué au centre des jésuites pour une fête de quartier, plusieurs centaines de personnes, quelques jeunes qui criaient au fond sans respecter le public et des numéros de playback plus quelques danses hip-hop dont certaines bien faites mais sans intérêt. Seuls quelques adultes m’ont semblé intéressants, avec des fables ou de l’humour, mais rien ne traitait de l’indépendance.</p>
<p>Le centre Mytro Nunya a organisé des débats sur 50 ans d’indépendance ou de néocolonialisme avec des archives sonores et vidéo qui ont rassemblés quelques dizaines de personnes. Je n’étais pas à cette soirée car je m’étais levé de bonne heure pour rencontrer des frères franciscains à Soviépé. Ils ont finalement refusé d’être filmés par les jeunes pour expliquer l’histoire de leur quartier sous de faux prétextes qui m’ont mis en colère. Des jeunes, que les religieux connaissent depuis leur enfance, se voit refuser la participation de personnes qu’ils respectent, alors qu’ils sont au chômage et ne font rien d’autre de leur journée.</p>
<p>J’ai ressenti ces fêtes comme une poudre aux yeux, une série de cérémonies (j’ai vu les communications depuis le Mali jusqu’au Togo) des riches pour éblouir les pauvres et leur faire oublier pendant un instant leur espoir de libération.</p>
<p><strong>Au final, est-ce que vous êtes content de ce voyage?</strong></p>
<p>Globalement je suis content d’être venu. Ca ne restera pas ma plus belle destination, mais c’est sans doute l’une des zones où j’ai appris le plus (même si je n’ai pas tout compris).</p>
<p>Benka, merci pour cet entretien et bonne continuation pour la suite de vos voyages que nous pouvons suivre sur avenirclimat.info</p>
<p>Propos recueillis par Yawa</p>La grande histoire d'Avedjivi, un quartier de Lomé.urn:md5:68343fbeea0a5df366b5b655f828f5212010-05-15T19:42:00+02:002011-10-19T09:08:18+02:00benkamorvanReportagesafriqueLométogovideo <p>La vidéo a été réalisé par, pour et avec les habitants du quartiers dans le cadre d'un atelier vidéo au centre Mytro Nunya.</p>
<object width="480" height="351"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdb1o1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdb1o1" width="480" height="351" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object>
Sous la plage, les pavésurn:md5:c60f50eabb68b5b39603cacb18e275502010-05-14T18:09:00+02:002011-10-19T09:36:29+02:00benkamorvanCarnet de RouteafriqueclandestinDakarimmigrationLoméSenegaltogo<p>L’africain est tout sourire. Une belle généralisation à très gros traits pour des personnes accueillantes au premier abord, sans que l’on sache vraiment si cela est dû à notre prestige de colonisateurs, de riches bourgeois du Nord, ou à une réelle curiosité et besoin d’échange.</p>
<p>Depuis quelques semaines j’ai rencontré certains d’entre eux qui m’ont confié leur histoire, celle-ci est loin d’être rose et autre cliché de long fleuve tranquille. Ce sont des histoires de survie, de bataille pour une vie meilleure, de souffrance et d’espérance. J’ai changé les prénoms car je n’ai pas demandé aux personnes si je pouvais publier leur histoire.</p> <p>Yaovi est électricien, avec ou sans formation, je ne sais pas. Il me montre très fier une maison qu’il a entièrement équipée. Il habite, lui, juste à quelques rues, dans la concession de son père polygame (deux femmes) et qui a quatre paires de jumeaux plus quelques frères et sœurs. L’immense maison où Yaovi a travaillé semble riche et est toujours inhabitée, d’autres maisons du quartier sont en construction depuis des années.</p>
<p>La concession du père de Yaovi a été construite quand il était chauffeur pour l’US AID. Il est maintenant au chômage, soi-disant pour causes médicales, mais peut-être parce que l’US AID a dû quitter le pays à une période instable et c’est séparé de son personnel.</p>
<p>Son salaire lui a permis d’acheter un terrain et de bâtir une maison mais il n’a toujours pas l’eau courante. Le matin, les femmes de la maison vont chercher de l’eau chez un voisin avec d’immenses bassines portées sur la tête pour remplir des jarres à moitié enterrées dans la cour. Personne ne travaille vraiment dans la maison. L’atelier de couture et le magasin d’alimentation général installés à la porte de la concession sont identiques à la dizaine de magasins du quartier et ne fonctionnent pas. La famille vie grâce à deux fils immigrés aux Etats-Unis et en Suisse.</p>
<p>Pour sortir de ce marasme et aider sa famille, Yaovi décide d’immigrer en Europe. Impossible d’avoir un visa : il n’a pas de famille sur place, parle difficilement français, n’a pas de formation reconnue, et pas d’argent pour faciliter les démarches. Il choisit donc la filière de l’immigration clandestine et part pour le Sénégal. Il travaille de petits boulots à Dakar. Il économise un peu d’argent qu’il envoie à sa famille et met de côté l’argent qui servira à payer son passeur. 4 ans d’économies sont nécessaires. Un beau matin (ou un grand soir) c’est le départ. Il monte à bord d’une de ces longues barques de pêche que les sénégalais utilisent sur toute la côte jusqu’en Mauritanie. Yaovi s’entasse avec des dizaines d’autres jeunes qui rêvent d’un monde meilleur et le passeur lance le moteur pour rejoindre les îles Canaries.</p>
<p>Ce confetti d’Espagne au large de la côte d’africaine est comme une porte interdimensionelle, une fois sur la plage de cette île, ils seront dans un autre monde, une autre galaxie, où tout le monde à des chaussures, où toutes les routes sont bitumées, chaque famille à un frigo pleins de nourriture, il n’y a pas de coupures de courant ni d’électricité, Internet est si rapide qu’on peut voir les vidéos de tous ses groupes de musique. Et l’argent est tellement facile à avoir, regarde ces blancs en Afrique qui payent leur moto-taxi sans marchander (pour une différence de 0,5 €), qui mangent deux fois par jour au restaurant (pour 1,5€ le plat) et qui ne travaillent pas (tu es touriste ou un cadre qui donne des ordres)… Et puis surtout, Dieu, Marie et Jésus sont blancs, c’est bien la preuve que le paradis est en Europe !</p>
<p>Yaovi à eu de la chance, il est arrivé vivant aux Canaries. Son bateau n’a pas été submergé par une vague, son passeur ne la pas jeté par-dessus bord au large pour éviter une patrouille de police, son bateau n’a pas été à cours d’essence et n’a pas dérivé vers le large…</p>
<p>Cueillis pas l’immigration espagnole, il a passé un examen, les plus chanceux ont été envoyé en Espagne sans qu’ils sachent sur quels critères. Yaovi n’a pas fait partis des élus. Il a été renvoyé à Dakar sans un sou. Il appelle sa famille qui lui envoie de quoi payer le bus Dakar – Bamako - Ouagadougou - Lomé (ça fait dans les 3 jours de voyage s’il n’y a pas de panne).</p>
<p>Que se passe-t’il de retour à Lomé ? Yaovi parle peu de sa tentative d’immigration. Les conditions ont été dures, l’espoir à disparu. Il n’a toujours pas de travail et ses sœurs qui ont grandi vont également être au chômage. Il n’y a pas de futur.</p>
<p>Mais ce voyage lui a permis de découvrir d’autres horizons. Les autres ne connaissent que leur quartier, le marché voisin, le village et les routes qui relient ses différents points. Au-delà c’est une terra incognita. Yaovi a vu, il a voyagé, il a parlé, il a vécu. Son regard n’est plus le même et il explique aux jeunes que l’immigration n’est pas facile ni une bonne chose. Pourquoi ? A cause des souffrances, sa réflexion ne va pas plus loin pour le moment.</p>
<p>Ses sœurs m’ont alpagué dès que je suis arrivé dans le quartier. « On se fait un boubou ? », une fausse question pour demander de manière détournée la fabrication du costume de mariage, l’étape juste avant de s’envoler en France. Leur seule vrai question : « est-ce qu’on voit les anges depuis les fenêtres de l’avion ? » C’est vrai que le paradis doit bien exister quelque part !</p>Géographie africaine : le Togourn:md5:c93fa8c6d59ddc7f6d2eae23b5fd91382010-05-08T20:34:00+02:002011-10-19T09:08:18+02:00benkamorvanReportagesafriquegéographieLométogovideo <p>Rencontre avec Honoré Bakouye, géographe, qui nous parle des frontières coloniales de son pays, et de son impact encore récent sur la constitution du quartier de Soviépé à l'est de Lomé. C'est la première vidéo que je peux mettre en ligne depuis mon voyage en Afrique débuté le 19 février ! Si la connexion reste bonne il y en aura d'autre les jours prochains.</p>
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Du lien entre moto-taxi, agriculture et climat en Afrique.urn:md5:c962faa5b2384c5c4fbec40831e6547f2010-04-23T12:51:00+02:002011-10-19T09:36:29+02:00benkamorvanCarnet de RouteafriqueagricultureclimatcolonialismeLométogotransport<p><a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Lom%C3%A9">Lomé</a> est la plus grande ville du <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Togo">Togo</a>. Elle est coincée à l’ouest par la frontière du Ghana et au sud par l’océan atlantique. Le dernier recensement date des années 80 donc on ne connait pas exactement la population actuelle, les estimations sont de l’ordre d’1 à 1,5 millions d’habitants sur une population totale de 6 millions.</p>
<p>Pour se déplacer en ville, le plus simple est de prendre une moto-taxi. Le trajet depuis l’endroit où j’habite, Agbalépédo, jusqu’au centre Mytro Nunya auquel je participe à Soviépé coûte 400 à 500 F CFA en fonction de ce que vous négociez avec le chauffeur et s’il connait le coin. Si vous n’avez pas d’argent vous devez marcher sans doute une bonne demi-heure. Si vous avez un gros sac il faut prendre un taxi qui est généralement un miracle roulant vu le nombre de bosses dont il est couvert.</p> <p>Avant de monter derrière le chauffeur, il vaut mieux lui préciser que vous n’êtes pas pressé et vérifier qu’il ne sent pas le sodabi (alcool blanc) ou le tchouc (bière de ?), que les rétro sont bien là et les pneus pas trop lisse. Tout ça pour limiter les risques d’accident dans un pays où il n’y a pas vraiment de service de médecine d’urgence. Quelques rares chauffeurs ont un casque (pour eux-même). Celui que j’ai pris hier soir pour rentrer de la journée de la Terre organisée par L’association Jeunes Volontaires pour l’Environnement au collège protestant avait un casque, mais j’ai négocié la course au tarif togolais et non yovo (blanc). Vexé, il a circulé sur le goudron à toute vitesse</p>
<p>Il y a deux routes pour rejoindre le centre Mytro Nunya : celle qui passe sur le goudron et l’autre. Seules les routes principales ou celles qui desservent les maisons du président sont recouvertes de goudron. Mis à part les nids de poule (ou d’autruche pour certains) elles sont pratiques pour circuler d’un bout de la ville à l’autre. Il y a ensuite les « pavées », de qualité intermédiaire et qui peuvent ressembler à une mer figée sur place avec un belle effet de vague du plus bel effet pour casser les amortisseurs ou se remplir d’eau lors des pluies. La dernière qualité de route est simplement une rue de terre. Il suffit qu’il y ait un peu de pente pour qu’une reproduction miniature du grand canyon se creuse devant votre porte. L’érosion peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres de haut. Le seuil des maisons se retrouve au bout de quelques années inaccessibles si des marches ne sont pas ajoutées.</p>
<p>Je commence à préférer les routes de terres, quelque fois agrémenté de banc de sable : je me dis que ça fait moins mal quand on tombe, et les motos y roulent moins vite. Un matin, après une nuit pluvieuse, mon chauffeur parfumé au sodabi et qui avait perdu sa poignée de frein lors d’un probable accrochage, a effectué un début de glissade sur le côté gauche accompagné d’une rotation de 90° en plein milieu du goudron pour éviter une autre moto qui voulait passer au premier rang alors que le feu passait au rouge. Plus de peur que de mal dans ce dérapage presque contrôlé, mais je fais un peu plus attention maintenant et je vérifie l’état de la route et de la circulation en même temps que mon chauffeur.</p>
<p>Moi qui rêvait de faire le Paris-Dakar (pour ceux qui me lise pour la 1ère fois : c’est une remarque ironique), je le pratique un peu tous les jours. Les rares voitures individuelles viennent du port et sont souvent des occasions. Je n’ai aperçu qu’un concessionnaire dans la ville, pour Citroën-Toyota et l’entreprise est un reste de société coloniale. Vu ce que coute une voiture individuelle à l’achat plus son entretien et l’essence, les rues sont surtout remplies de moto, scooter, camion et taxi. C’est assez dépaysant par rapport à l’Europe de l’ouest.</p>
<p>Le taux de change est de 656 F CFA pour 1 Euros. Le litre d’essence est autour de 600 F CFA soit presque autant que 2Kg de riz importé. Les petits boulots gagnent moins de 15 000 FCFA par mois, l’équivalent du SMIG (qui n’est pas appliqué) est à 30 000 F CFC. Une famille de 10 personnes peut manger pendant une semaine pour 10 000 F CFA. Une voiture d’occasion coute dans les 1 à 2 millions de F CFA. Comme en Europe de l’est, toutes proportions gardées, je retrouve l’organisation des transports collectifs. Quand il n’y a pas de voiture individuelle, le secteur privé organise un service (moto, taxi, bus) que le secteur public n’est pas en moyen d’offrir. Par contre je ne me souviens pas d’avoir vu autant de deux-roues au cours de mon voyage, c’est en Afrique que j’ai découvert ce phénomène.</p>
<p>Les associations togolaises écrivent comme nous leurs conseils pour les éco-gestes : régler son moteur, nettoyer les filtres, contrôler la climatisation, tant il est vrai qu’un riche, au Sud comme au Nord, est un pollueur en puissance. Mais le problème ne se situent pas sur les quelques milliers de véhicules individuels que compte le Togo. Les transports ont besoin d’être sécurisé dans tous les domaines.</p>
<p>Les routes sont en mauvais état, les camions de marchandise sont en surcharge afin de compenser les « cadeaux » à payer à tout se qui porte un uniforme ou représente un organisme officiel. Des camions qui sont par ailleurs en mauvais état, dont les freins ou les essieux peuvent casser à tout moment.</p>
<p>Autre problème majeur : la répartition des récoltes d’une région à l’autre. Le manque d’organisation empêche le transfert des surplus agricoles d’une région à l’autre. Ce manque d’intérêt des classes dirigeantes, l’analphabétisme des personnes, la corruption mais aussi l’héritage d’une économie colonialiste tournée vers l’exportation s’ajoute aux impacts du changement climatique. Voila le lien entre les motos et le climat.</p>
<p>La modification du climat en Afrique de l’ouest modifie le rythme des saisons. Les mois en langue vernaculaire sont liés aux travaux agricoles, mais les paysans ne peuvent plus s’y fier : le mois de la pluie peut être sec, celui de la plantation des ignames ne pas convenir, etc. Les jeunes au centre Mytro Nunya me racontent que les gens se tournent vers les esprits qui, forcément, doivent être fâchés pour les traiter de la sorte. Mais malgré les montagnes de poulets sacrifiés depuis quelques années, rien ne change. Les villages sont déboussolés et ne comprennent pas ce qui se passe.</p>
<p>La conséquence du changement climatique est la diminution des récoltes. Le problème ne serait pas important si les surplus d’autres régions agricoles pouvaient être acheminés, un programme gouvernemental existe mais ne fonctionne pas. Encore un exemple de la double peine : les paysans subissent le changement climatique et la désorganisation (ou colonisation) du pays empêche la mise en place d’une solution d’adaptation.</p>Climat : l'Afrique condamnée à la double peineurn:md5:8c76fac8badbf64b614d9d8f25dd0cf42010-04-19T14:05:00+02:002011-10-19T09:36:29+02:00benkamorvanCarnet de RouteafriqueCochabambacolonialismejusticeLométogo<p>Depuis mon arrivée au Maroc le 21 février je n'ai pas envoyé un seul article à un journal ou à un site web, j'ai même très peu écrit pour mon propre blog ou sur ma lettre d'info. Je ne suis pas concentré, j'ai du mal à prendre le temps d'écrire ou éditer mes vidéos. J'ai l'impression de laisser filer tout un tas de sensations et de remarques qui s'évanouissent aussitôt faute de ne pas avoir été enregistré sur mon disque dur ou sur un bout de papier.</p> <h3>Voyager en tant que militant en Afrique est particulier</h3>
<p>Mon passage à <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Lom%C3%A9">Lomé</a> au <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Togo">Togo</a> se passe plutôt bien, j'ai retrouvé Zoul qui vient d'ouvrir un centre de recherche et d'information sur les alternatives et nous organisons 2 jours sur le sommet pour le climat de Cochabamba : http://www.mytronunya.info/spip.php?article23. Le travail n’est quand même pas très simple quand on est habitué à Internet et que la connexion est lente : difficulté pour télécharger les documents, impossible de voir des vidéos ou d'écouter des sons... On doit avoir une garantie de notre fournisseur pour les 2 jours sur Cochabamba afin de suivre les streaming et pour échanger avec des militants qui seront sur place.</p>
<p>Mon premier départ de France pour le voyage Avenir Climat date de février 2008, plus de deux ans se sont écoulé maintenant. Je suis retourné quatre fois en France pour des pauses de 2 mois en moyenne. J'ai parcouru plus de kilomètres en bus, train, ferry, taxi ou moto qu’il n'en faut pour faire le tour du monde sur la ligne de l’équateur. J'ai rencontré plusieurs centaines de personnes d'à peu près tous les continents pour discuter, manifester, filmer, enregistrer la crise climatique. Pourtant je suis toujours partagé entre des envies contradictoires : poser mon sac pour retrouver le Morvan et les paysages de la France (je pense surtout aux sommets enneigés des Alpes depuis ma situation à 4° de latitude Nord) ou remonter dans un bus pour découvrir d'autres paysages africains. J'ai acquis une masse de connaissance qui semble importante pour certains d'après les mails que je reçois, mais je me sens comme un débutant lorsque je lis les analyses qui sortent des sommets de Copenhague ou de Cochabamba.</p>
<p>Je découvre les luttes africaines : franchement, ils font ce qu'ils peuvent avec les difficultés financières (avoir un local, se déplacer pour venir à une réunion ou une activité), le manque d'éducation, de relation avec les réseaux militants, l'instabilité politique... Mais c'est tout de même ici que je trouve le plus d'idées se réclamant de la révolution. Les 50 ans d'indépendance (mais pas de la fin du colonialisme) sont propices pour les militants qui mettent en avant Sankara, Lumumba et citent toujours Césaire et Senghor.</p>
<p>Je lis en ce moment « Il n’y aura pas de paradis » de Ryszard Kapuscinski. Le journaliste polonais raconte ses années 60 alors qu’il couvre coups d’état après coup d’état, un pays suivant l’autre. Il parle de ses dépressions, ses maladies, les moments où il se retrouve couvert d’essence prêt à être transformé en torche humaine, où les machettes lui piquent le dos mais aussi ses rencontres avec Ben Bella, Lumumba et d’autres. L’instabilité des pays et son analyse des causes me semblent toujours d’actualité, Il n’a oublié que la situation sanitaire :
« Sur les chemins (des leaders africains) se dressaient toutes sortes d’obstacles : un obscurantisme séculaire, une économie primitive, l’analphabétisme, le fanatisme religieux, l’aveuglement tribal, une famine chronique, un passé colonial avec pour corolaire une politique d’avilissement et l’affaiblissement de la population colonisée, le chantage des impérialistes, une corruption sans bornes, le chômage, les balances déficitaires. »</p>
<h3>Pour une justice climatique, encore et toujours</h3>
<p>Lorsque je demande autour de moi qu'elles sont les impacts du changement climatique, les personnes me répondent en premier que les noms des mois ne correspondent plus aux saisons : le mois des pluies est sec, celui des semis ne convient plus, etc. Les paysans sont assez désemparés et loupent la moitié de leur récolte. Ce n'est pas la disette, mais ils semblent qu'ils ont moins de surplus à vendre sur le marché et donc moins de rentrées d'argent pour la santé, l'éducation, etc.</p>
<p>Mon analyse de la crise climatique reste la même, mais je trouve peu d'Africains pour la compléter ou la développer. En deux mots c'est la "double peine".</p>
<p>L'<a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Afrique">Afrique</a>, notamment l'Afrique de l'ouest, est lié au colonialisme. Les fêtes pour les 50 ans d'indépendance annoncées à force de grands travaux, d'affiches, de slogans et de boubous imprimés ne sont là que pour faire oublier que la classe dominante du Nord et la France en particulier continuent de dicter leurs volontés : elle nomme les présidents, forme l'armée, accueil les futures élites dans ses universités, ponctionne directement plus de 30% des budgets nationaux pour le paiement d'une dette extérieur injuste, etc.</p>
<p>La première peine appliquée à l'Afrique, je garde ce terme général très vaste tant les situations sont similaires d'un pays à l'autre, est l'exploitation de ses ressources naturelles et humaines. Depuis l’époque du commerce triangulaire, puis lors de la révolution industrielle et jusqu'à maintenant le Nord s'est développé en ponctionnant les ressources naturelles du Sud : coton, bois, café, cacao, épices, minerais... La quasi totalité de l'uranium soit disant français provient d'Afrique, notamment du Niger, exploitant des enfants et contaminant les villages alentours lorsque les travailleurs "réutilisent" le moindre déchet à portée de mains.</p>
<p>Toutes ces ressources sont utilisées pour notre unique satisfaction et pour alimenter le productivisme du Nord, dont l’idéologie capitaliste et l'organisation (production, transport, accumulation, élimination…) est responsable des émissions de gaz à effet de serre. Pour le dire autrement, nous nous accaparons des richesses que nous digérons, et nous rejetons les déchets (CO2 et autres) qui polluent à l'échelle planétaire.</p>
<p>Le Sud ne se développe pas. L'Afrique concentre les pays avec les plus faibles Indice de Développement Humains. Sa population est encore très majoritairement rurale et paysanne, dont une partie n'utilise même pas la force animale ou la roue. Les riches africains polluent autant que les nôtres mais représentent une faible part du milliard d'habitant de ce continent qui émet je crois moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiale. Et pourtant, c'est la deuxième peine, la population est l'une des plus vulnérables à la crise climatique, la perte de la biodiversité ou au peak-oil. L'Afrique est condamnée à une peine dont elle n'est pas responsable.</p>
<p>Le cynisme du Nord va jusqu'à lui refuser l'aide nécessaire à sa survie. Les clubs de Londres ou de Paris, qui regroupent les créanciers privés et publics des pays africains, refusent d'annuler une dette extérieure déjà payé jusqu'à dix fois. Les déclarations du G8 sur ce sujet ne sont qu'une poudre aux yeux. En plus de cet impôt néocolonial, les pays de l'annexe 1 du Protocol de Kyoto (équivalent à l'OCDE) refusent de négocier un nouvel accord international permettant de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de payer les dégâts qu'ils ont causé en instituant un fond d'aide à l'adaptation. Les paysans ont besoin d'un service météo efficace et d'un système d'alerte pour savoir quand planter ou pour prévenir les catastrophes naturelles par exemple.</p>
<p>Travailler sur les luttes contre la crise climatique en Afrique c’est à la fois :</p>
<ul>
<li>comprendre le système mafieux et néo-colonial en place, qui organise le pillage du Sud au profit du Nord,</li>
<li>réclamer une <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/justice%20climatique">justice climatique</a> pour garantir l’accès aux biens communs (santé, éducation, culture, paix, alimentation) à la population.</li>
</ul>
<p>Deux anecdotes sur le commerce triangulaire, qui ne se pratiquent plus mais est encore dans les esprits :</p>
<ul>
<li>les touaregs portent encore des bijoux rappelant ce commerce,</li>
<li>des tribus marquent encore le visage des enfants pour les rendre "affreux" et impropre à la vente comme esclave…</li>
</ul>Les dernières photos du voyage en Afriqueurn:md5:073a8d6997b060560c42675a7a230b312010-04-12T11:12:00+02:002011-10-19T09:36:29+02:00benkamorvanCarnet de RouteBurkinaMaliphototogo<p>Voici les liens vers mes albums photos pour suivre mon voyage en Afrique à travers mes photos. Les photos sont géoréférencées (pour la plupart) et j'ai même écrit une légende. Vous pouvez les regarder une à une ou utiliser la fonction diaporama de flickr. N'oubliez pas que je ferai un diaporama commenté le 6 juillet à 20h à la salle des fêtes d'Auxy (71) !</p> <h3>Togo</h3>
<ul>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623712841193/">Centre Mytro Nunya</a></li>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623689180347/">Trajet Ouagadougou à Lomé</a></li>
</ul>
<h3>Burkina Faso</h3>
<ul>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623774870004/">Ouagadougou, manifestation contre la vie chère</a></li>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623623263631/">Bobo-dioulasso</a></li>
</ul>
<h3>Mali</h3>
<ul>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623706739046/">Association Sahel solidarité Mali</a></li>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623691731070/">Bamako</a></li>
<li><a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157623566914965/">Koutiala</a></li>
</ul>Togourn:md5:068890592ea11469e4eb25789ff959552010-04-10T12:32:00+02:002011-10-19T08:59:05+02:00benkamorvanLes PaysafriqueLomépaystogo<p>Date d'arrivée 1 au Togo :10 04 10. Départ le 05 05 10<br />
Date d'arrivée 2 au Togo :18 05 10. Départ le 23 05 10<br />
<img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/68/Flag_of_Togo.svg/130px-Flag_of_Togo.svg.png" alt="" /><br />
Présentation du Togo sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Togo">Wikipedia</a> et la fiche sur <a href="http://wikitravel.org/fr/Togo">Wikitravel</a>.<br />
<img src="http://farm3.static.flickr.com/2759/cols/72157623813711060_7f5c1f2191_l.jpg" alt="" />
Toutes mes <a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/collections/72157623813711060/">photos du Togo</a>.
Tous les billets de ce blog sur le <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Togo">Togo</a>.</p> <p>Info tourisme</p>
<p>Situation :</p>
<p>Formalités:</p>
<p>Santé :</p>
<p>Climat :</p>
<p>Horaire :</p>
<p>Langue :</p>
<p>Change :</p>
<p>Electricité:</p>
<p>Poste / Téléphone :</p>
<p>Gastronomie :</p>
<p>A voir :</p>
<p>Fournitures achats :</p>
<p>Coutumes :</p>Changement de route : adieu vodka et bonjour moustiques !urn:md5:edce719c42f1f0cf7e65ae33a3a3ed112010-02-07T09:45:00+01:002011-10-19T09:00:34+02:00benkamorvanProjetafriqueAsieBurkinaChineCO2diaporamaFacebookfrancafriqueIranMaliMarocMauritaniePakistanparcourphotovoltaïquepreparationtogotrajettranssibérienvoyageur<p><a href="https://avenirclimat.info/blog/public/IMG/projet/voyage2010.jpg" title="afrique2010"><img src="https://avenirclimat.info/blog/public/IMG/projet/.voyage2010_s.jpg" alt="afrique2010" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="afrique2010, fév. 2010" /></a>Bonsoir à tous,</p>
<p>Je me suis décidé peu à peu. Depuis 6 ou 7 jours j'ai échangé la Chine contre l'Afrique.<br />
Du coup je cherche des contacts au <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Maroc">Maroc</a> (Tanger, Rabat...), <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Mauritanie">Mauritanie</a> (Nouâdhibou, Nouakchott, Ayoûn-el-Atroûs, Néma...), <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Mali">Mali</a> (Nioro, Nara, Bamako...), <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Burkina">Burkina</a>-Fasso (Bobo, Ouaga...) et <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Togo">Togo</a> (Lomé...) pour le moment. Je serai en Afrique de février à fin juin. Je cherche des contacts pour m'héberger sur place, pour me donner des tuyaux sur les personnes à rencontrer, les coins à ne pas louper, mais surtout des personnes à interviewer sur le thème du climat : scientifiques, politiques, syndicalistes, responsables d'ONG qui travaille sur l'énergie, la sensibilisation, lutte contre les catastrophes naturelles, préservation du milieu naturel, transports, lobbying, analyse des politiques publiques...<br />
Je vous donne rendez-vous à mon retour le <strong>Mardi 6 juillet</strong> à la salle des fêtes d'Auxy pour un <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/diaporama">diaporama</a> de retour de voyage en Afrique ! Notez la date, prévenez vos amis et suivez le site !</p> <p><strong>L'Asie, décidément si lointaine</strong></p>
<p>Après les problèmes de sécurité pour traverser l'<a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Iran">Iran</a> et la <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Pakistan">Pakistan</a>, j'avais abandonné l'idée de voyager dans le sous-continent indien. J'aurais pu aller voir sur place, mais les médias et les témoignages de voyageurs que j'ai reçu ne m'ont pas incité à tenter le coup. Je suis un peu trouillard sur ce point et je n'ai pas envie de voir à quoi ressemble un bus escorté par l'armée iranienne qui vous amène au poste frontière pakistanais dans une zone tribale (où l'une des spécialités artisanales est la copie de Kalachnikov faite sur mesure) dans un désert et pas loin de la frontière afghane...</p>
<p>Pour atteindre l'<a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Asie">Asie</a> facilement, il me restait le <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/transsib%C3%A9rien">transsibérien</a> pour arriver en <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Chine">Chine</a>, mais il me fallait des réservations d'hôtels, confirmé par le ministère du tourisme du pays et faxé à une agence en France avant d'aller à l'ambassade avec les dates au jour près de mon séjour et 2 ou 3 trucs en plus. Pas insurmontable comme démarche, il suffit de s'y prendre à l'avance mais je n'avais pas prévus le coup. Les agences de voyages ou de visas m'ont annoncé des délais de 2 mois pour obtenir mes visas, sans être sûr de pouvoir faire elle-même toutes les démarches. Je ne voulais pas partir fin mars et dépenser des centaines d'euros juste pour des papiers. Adieu donc à l'autre pays des baguettes et je n'aurais pas le plaisir de traverser la Sibérie en plein hiver pour déguster de la vodka bien fraiche !</p>
<p><strong>L'Afrique : 50% chrétien, 50% musulman et 100% animiste</strong></p>
<p>Un ami me résumait en blaguant l'Afrique avec cette équation. Je ne connais pas ce continent, mis à part 3 semaines passées à faire le tour du Maroc en décembre il y a quelques années. J'ai surtout des clichés en tête qui ont besoin d'être nettoyé directement sur place : les ravages du paludisme et du sida, les rythmes des percussions et des griots, une histoire qui semble mystérieusement absente avant la période coloniale, un continent abandonnés, aux forêts sur-exploités, disparaissant peu à peu sous le sable du désert et envahis de commerçant chinois, des ONG prenant le pas sur les Etats pour organiser la vie des villages, les convois de 4L, 2CH et 4x4 qui descendent une pompe à eau, un panneau <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/photovolta%C3%AFque">photovoltaïque</a> ou une caisse de livre sans faire de suivi, nos déchets de poulets ou de vieux habits exportés par charité chrétienne et qui font disparaitre des pans entiers de l'économie locale...</p>
<p>D'un autre côté je suis curieux de voir comment les blancs sont perçus, surtout dans cette zone d'Afrique de l'ouest qui a été colonisé par la France et qui continue à entretenir ses réseaux mafieux avec le système de la <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Francafrique">Francafrique</a> (lire http://fr.wikipedia.org/wiki/Françafrique_(livre)). Les ressources naturelles de l'Afrique ont permis à une partie de le population européenne d'atteindre un niveau de vie inégalé (mais pas généralisé). Les pays du Nord ainsi développé ont émis des tonnes de <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/CO2">CO2</a> dans l'atmosphère qui entraine un changement du climat. Les pays africains exploités, endettés et sous-développés subissent cette crise climatique comme une double-peine. Les pays comme la France se refusent toujours à payer leur dette écologique ce qui empêchent la population de s'adapter et lutter contre les catastrophes naturelles.</p>
<p><strong>Avenir climat : s'organiser au-delà des écogestes pour lutter contre la crise climatique</strong></p>
<p>Je vais continuer durant ces 4 mois en Afrique ce que j'ai fais depuis 2 ans en Europe et eu Moyen-Orient : voyager sans avion, utiliser les transports en commun locaux, essayer d'habiter avec les amis des amis, rencontrer celles et ceux qui luttent au niveau local, national ou international contre la crise climatique, faire des reportages en vidéos, photos, sons et textes... J'aimerai aussi continuer ma chronique dans le Journal de Saône-et-Loire, vous pouvez écrire au rédacteur en chef pour lui dire combien vous aimez lire mon carnet de route dans son journal : mmekki@lejsl.fr ou à toute-edition@lejsl.fr</p>
<p>Le voyage m'a semblé pour le moment simple à organiser car les visas s'obtiennent à la frontière ou dans la capitale du pays précédant. J'ai des amis au Togo et je connais des <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/voyageurs">voyageurs</a> qui ont traversé le continent du Nord ou Sud en 2008. Je compte aussi sur le réseau des jeunes africains qui suivent les négociations de l'ONU sur le climat... Bref, pas mal de sujets potentiels. Je vois aussi mieux les expo et présentation que je vais faire à mon retour, ça va m'aider pour construire les reportages. Mon but est de présenter des initiatives de réseaux, d'organisations, de regroupements pour lutter plus efficacement contre la crise climatique : les écogestes ne suffisent pas.</p>
<p>Pour ceux qui sont sur <a href="https://avenirclimat.info/index.php?tag/Facebook">Facebook</a>, notez la soirée photos du mardi 6 juillet : <a href="http://www.facebook.com/event.php?eid=290863118990">http://www.facebook.com/event.php?eid=290863118990</a></p>Afrique : notre survie n'est pas négociableurn:md5:9f2573df99844b1bde64ce9d41b4423b2009-12-13T00:13:00+01:002011-10-19T09:08:19+02:00benkamorvanReportagesafriqueCOP15CopenhagueDanemarktogovideo <p>Interview avec Sena du Togo, que j'avais déjà <a href="https://avenirclimat.info/index.php?post/N%C3%A9gociation-climatique-%C3%A0-Copenhague%2C-point-de-vue-d-un-militant-africain">interviewé ici</a> au mois d'août 2009.</p>
<div><object width="480" height="365"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/xbh0mn&related=0"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/xbh0mn&related=0" type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="365" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object><br /><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/xbh0mn_afrique-notre-survie-nest-pas-negoc_travel">Afrique : notre survie n'est pas négociable</a></b><br /><i>Uploaded by <a href="http://www.dailymotion.com/benkamorvan">benkamorvan</a>. - <a href="http://www.dailymotion.com/en/channel/travel">Exotic and entertaining travel videos.</a></i></div>
Négociation climatique à Copenhague, point de vue d'un militant africainurn:md5:aed4790e65430a8ba185558627d319e72009-08-28T11:52:00+02:002011-10-19T09:08:20+02:00benkamorvanReportagesafriquebilanbonnCOP15jeunetogoUNFCCCyouth<p><img src="https://avenirclimat.info/blog/public/IMG/tof/sena.jpg" alt="sena togo" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="sena togo, août 2009" /></p>
<p>J'ai connu Sena Alouka sur Internet avant de le rencontrer à <a href="http://www.flickr.com/photos/benkamorvan/sets/72157619323799488/">Bonn en Juin</a> lors des <a href="http://unfccc.int/meetings/sb30/items/4842.php">négociations</a> de l'ONU sur le climat. Militant écologiste très actif au Togo, il essaye de mobiliser la jeunesse africaine dans le mouvement de lutte contre le changement climatique avec l'<a href="http://www.ayicc.org/">African Youth Initiative on Climate Change</a>.</p>
<p>De retour d'une nouvelle réunion de négociation début août, il a fait circuler un message résumant son analyse sur le rôle de l'ONU pour sauver le climat. Un point de vue intéressant du Sud qu'il m'a semblé important à vous faire connaitre.</p>
<p><em>Bonjour chers collègues et amis,</em></p>
<p>Les dernières nouvelles sur le climat ne sont pas du tout de nature à apaiser le stress né du manque de progrès lors des récentes négociations sur le climat. Cependant, des individus de bonne démontrent que l’espoir est promis et qu’en effet, IL EST TROP TARD POUR ÊTRE PESSIMISTE !</p>
<p>Malgré ce que M. <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Yvo_de_Boer">Yvo de Boer</a> a eu la témérité de me dire en réponse à une de mes questions : ‘les mendiants n’ont pas de choix à faire’ (je ne veux pas revenir sur ce clash regrettable avec ce monsieur qui multiplie les faux-pas ces derniers temps), je crois que l’on peut encore croire. Oui, il est trop tard pour être pessimiste ! Il n'est pas l'heure de voir qui est réellement mendiant mais qui a le pouvoir de donner et qui a droit d'accepter. Plus tard, on saura qui est qui?</p> <h2>Réduire les émissions de gaz à effet de serre</h2>
<p><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Rajendra_K._Pachauri">Rajendra Pachauri</a>, président du Groupe d'experts sur le climat (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/GIEC">GIEC</a>), soutient, à titre personnel, l'objectif de parvenir à une concentration de <a href="http://www.350.org/">350 ppm</a> (parties par million) de CO2 dans l'atmosphère, jugé irréaliste par nombre de négociateurs (y compris par ce monsieur de Yvo de Boer, encore lui !).</p>
<p>"En tant que président du GIEC, je ne peux pas prendre position car nous ne formulons pas de recommandations. Mais en tant qu'être humain, je soutiens pleinement cet objectif", a expliqué Rajendra Pachauri dans un entretien téléphonique. "Je suis convaincu, quand je regarde ce qui est en train de se passer et ce qui va probablement se passer, que nous devons être extrêmement ambitieux et déterminés et nous rapprocher de l'objectif 350", a-t-il ajouté.</p>
<p>La concentration actuelle se situe entre 385 et 390 ppm et les émissions mondiales continuent de croître à un rythme soutenu.</p>
<p>Dans son dernier rapport, publié en 2007, le GIEC estime que, pour éviter que le réchauffement climatique ne dépasse les + 2 degrés, seuil au-delà duquel un certain nombre de points de non retour pourraient être franchis, il est nécessaire de maintenir les concentrations de CO2 dans l'atmosphère en-dessous de la barre des 450 ppm.</p>
<p>Selon le GIEC, dont le rapport sert de guide aux négociations, cet objectif ne peut être atteint que si les émissions de l'ensemble de pays de la planète atteignent un pic en 2015 pour décroître ensuite rapidement.</p>
<p>Lors de la dernière réunion de négociations à Bonn, <a href="http://unfccc.int/meetings/intersessional/bonn_09_2/items/4913.php">mi-août,</a> un groupe de 80 pays - les plus pauvres de la planète mais aussi les plus exposés au réchauffement, à l'image des petits Etats insulaires menacés par la montée des eaux - ont appelé la communauté internationale à adopter cet objectif de 350 ppm, qui devrait permettre de limiter la hausse moyenne des températures à + 1,5 degré.</p>
<p>Si ma mémoire est bonne le Togo a également soutenu les PIED (petits etats insulaires en développement ou <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/AOSIS">AOSIS</a> en Angais) dans leur démarche d’une réduction de moins de 45% en dessous de son seuil de 1990 d’ici 2020. Ecoutera, écoutera pas, l’avenir le dira. Mais voici une petite idée de ce qui s’est passé à Bonn la dernière fois. Merci de continuer à me lire !</p>
<h2>Les négociations sur le climat à Bonn : encore rien de concret</h2>
<p>La semaine de négociations informelles tenue à Bonn du <a href="http://unfccc.int/meetings/intersessional/bonn_09_2/items/4913.php">10 au 14 août 2009</a> n'a pas permis de faire le minimum de progrès permettant d`espérer d`arriver à Copenhague avec optimisme sur le futur traité climat Post 2012.</p>
<p>Le clivage nord-sud reste important sur un très grand nombre de points :</p>
<ul>
<li>niveau d`engagements de réduction des émissions en GES (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_a_effet_de_serre">Gaz à effet de serre</a>) à moyen terme pour les pays développés ;</li>
<li>forme de participation des pays en développement à l'effort mondial d`atténuation des émissions nécessaire ;</li>
<li>moyens financiers, technologiques et en capacités à mettre en place pour permettre aux pays en développement de s'adapter aux changements climatiques...</li>
<li>De mauvaises nouvelles tombées en début de semaine sont venues détériorer encore plus l`ambiance des négociations :</li>
<li>Engagement de la Nouvelle Zélande pour une réduction de ses émissions de 10 à 20% seulement en 2020/1990 (avec en toile de fond plusieurs si et si et si les autres font ci et cela)</li>
<li>Rejet du parlement australien de création d'un marché d'émissions,</li>
<li>Publication du secrétariat de la convention montrant que les engagements des pays développés à ce jour – non compris ceux des Etats Unis d'Amérique - pour 2020 sont autour des 15 -20% (vous avez compris, on est loin des 25-40% que le GIEC recommande fortement) et qu`avec ceux des USA annoncés on serait bien plus bas.</li>
</ul>
<p>Les prochaines étapes prévues en septembre 2009 sont décisives : <a href="http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/un-pas-plus-dans-lutte-contre-changement-climatique-juin-2009_73416.html">Forum des économies majeures</a> et Assemblée générale de <a href="http://www.un.org/french/ga/61/">l'ONU</a>, sommet du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/G20">G20</a> à Pittsburgh et puis la réunion prévue à Bangkok par la convention vers la fin Septembre 2009.</p>
<h2>Réforme du MDP et marché du carbone post 2012, de grandes incertitudes</h2>
<p>Les discussions informelles tenues à Bonn du 10 au 14 août 2009dans le cadre de la CCNUCC ont donné très peu de visibilité sur le future du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mécanisme_de_développement_propre">MDP</a> et aussi sur son avenir dans le futur traité climat Post 2012. Le texte concernant la reforme, tant attendue du MDP, est resté avec de multitudes d`hypothèses diverses et parfois contradictoires sur des points concernant la reforme.</p>
<p>Parmi les point qui n`ont pu être tranchés on trouve en particulier :</p>
<ul>
<li>L'idée d`accorder plus ou moins de crédits à des projets selon leur type et leurs régions ;</li>
<li>L'éligibilité au MDP de nouveaux secteurs comme le nucléaire ou le CSC (entendez <a href="http://www.greenpeace.org/france/news/captage-et-sequestration-du-ca">captage, séquestration et stockage</a> du carbone, la nouvelle découverte des apprentis-Dieu) ;</li>
<li>La révision de la durée MDP des projets ;</li>
<li>Le renforcement du volet impact pour le Développement Durable dans l'évaluation de l'éligibilité MDP des projets ;</li>
<li>L’adoption d’un traitement moins bureaucratique des projets relevant du MDP.</li>
</ul>
<p>La décision sur ces aspects ont été différées aux prochaines réunions et certaines même à la conférence de Copenhague .Les investisseurs dans le MDP sont plus incertains que jamais pour l'après 2012 ! ET C’EST TANT MIEUX : on veut des actions dans les pays, pas en dehors.</p>
<h2>Les ANAAs arrivent mais difficilement</h2>
<p>A Bonn, la semaine du 10 Août 2009, les négociateurs ont aussi discuté d'autre mécanismes susceptibles de jouer un rôle important dans l`atténuation des émissions en GES dans le nouveau traité climat post 2012 ; dont en particulier l`approche sectorielle sous différentes formes.</p>
<p>L`approche qui a semblé la plus visée et recherchée par tous est celle des Actions Nationales Appropriées d`Atténuation (ANAA) ou NAMAs en Anglais: Elle consiste à donner des compensations financières à des pays en voie de développement lorsque leurs émissions sont plus faibles qu`un seuil prédéfini volontairement dans le cadre de ce qu on appelle les ANAAs.</p>
<p>Les pays en développement acceptent d`utiliser ces ANAAs pour participer à l’effort mondial d`atténuation dans différents secteurs mais ils refusent, d`une part que les réductions engendrées par les ANAAs soient suivies et vérifiées, d`autre part que les crédits carbone qui en résultent puissant être mis sur le marché et servir aux pays développés pour tenir une partie de leurs engagements. On est loin d`un consensus sur ces nouvelles ANAAs !</p>
<p>En fait, vous voyez, on renvoie les Pays pauvres très endettés et en mal-développement à aller revoir toutes les stratégies déjà existantes et à réécrire un seul MEGA DOCUMENT (le Niger a élaboré 14 documents de ce genre non encore mis en oeuvre) sur leur ANAA dans lequel chacun précise le seuil d’émission et ainsi pouvoir sur la base de la déviation à opérer s’attendre à des compensations financières. Comme quoi, on est loin de voir les fautifs réparer le tort. Les<a href="http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm"> principes de Rio</a>, servent à quoi, je ne sais vraiment plus.</p>
<p>Les autres hot issues discutés incluent :</p>
<ul>
<li>l’évitement du double comptage (comme dans le cadre des ANAA ou du MDP quand un pays qui réalise des réductions en même temps que le pays qui accepte d’accompagner le programme par exemple, comptent en même temps la même valeur d’émission)</li>
<li>l’adaptation avec le texte qui est parti pour être mieux consolidé et validé à Bangkok</li>
<li>Le <a href="http://www.scidev.net/fr/climate-change-and-energy/reducing-forest-emissions/opinions/les-promesses-et-les-dangers-du-redd.html">REDD</a> avec quelques avancées sur les droits des peuples indigènes et l’aspect sur la conservation des forêts primaires.</li>
<li>le Financement avec l'accent qui a été mis par les Pays en développement afin que les montants soient additionnels aux promesses existantes et que ce soit essentiellement de l'argent public. Il faut noter que le groupe <a href="http://www.g77.org/">G77+Chine</a> a exigé un chiffre de 1% du PNB des pays riches soit 4 milliards de dollars pour faire face aux enjeux du climat. Le secrétariat parle de 200 milliards et le groupe des ONG avance le chiffre minimum de 350 millions de dollars par an d'ici 2020. Who will pay whom? That is the question!</li>
</ul>
<h2>Marché carbone</h2>
<p>Projets MDP sur le site de la CCNUCC : 20 Août 2009, APPRECIEZ PAR VOUS-MEME SI CETTE AFFAIRE DE MDP EST REELLEMENT POUR LE PROFIT DE CE CONTINENT !</p>
<ul>
<li>Projets dans le portefeuille de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention-cadre_des_Nations_unies_sur_les_changements_climatiques">CCNUCC</a> : plus de 4 200 projets avec 2,9 milliard de TCO2eq attendues avant 2012</li>
<li>Projets soumis pour enregistrement : 122 (14,316,891 TECO2/an)</li>
<li>Projets enregistrés : 1775 (311,612,304 TECO2/an) dont 36 dans des pays Francophones : 8 au Vietnam, 5 au Maroc, 5 à Chypre ; 4 en Égypte, 4 au Cambodge, 4 en Moldavie, 2 en Tunisie, 1 au Laos, 1 en Dominique ,1 Cote d`Ivoire, 1 Guinée (ne me demandez pas ou se trouve le Togo)</li>
</ul>
<p><a href="http://www.riaed.net/spip.php?article434">URCEs</a> émises : 322,037,611.
NB :</p>
<ul>
<li>Prix de l’URCE pour 2009-2012 : de 9 à 13.2 € (9 € pour des URCEs de projets à risque moyen, 10 € à 10.5 pour des URCEs de projets à risque faible, 11 à 12 € pour des URCEs de projets enregistrés, 13 à 13.2€ pour des URCEs assurées garanties)</li>
<li>Prix de l’URCE pour post-2012 : 6 à 8 €</li>
</ul>
<h2>Les plantations en tant que puits de carbone : l’escroquerie du marché du carbone dans toute sa splendeur</h2>
<p>MA CRITIQUE DU MARCHE CARBONE : J'aimerais partager avec vous une petite réflexion sur le marché du carbone que j'apprécie tant.</p>
<p>Tandis que pour la plupart de l’humanité le changement climatique représente un désastre, pour quelques personnes il s’agit d’une occasion de faire de bonnes affaires. À leurs yeux, le changement climatique concerne les émissions de carbone et le carbone peut être commercialisé comme n’importe quelle marchandise sur le marché mondial. D’après eux, il s’agit d’un marché de milliards ou de millions de dollars dont ils espèrent tirer de gros profits. Peu importe qu’il ne serve absolument pas à arrêter le changement climatique : la seule chose qui compte pour eux est sa valeur en tant qu’investissement lucratif.</p>
<p>Le problème est que ces personnes ont du pouvoir et beaucoup d’influence à l’échelon national et international, là où les lois et les accords sont façonnés à la mesure de leurs souhaits. Tel a été le cas de la <a href="http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=43&ArticleID=242&l=fr">Convention sur les changements climatiques</a> et du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Kyōto">Protocole de Kyoto</a> qui y est associé : les deux ont cédé à leurs pressions en acceptant le marché du carbone comme une des « solutions » au changement climatique. C’est ainsi que le dénommé « Mécanisme de développement propre » a été approuvé en tant que moyen de « compenser » les émissions de CO2.</p>
<p>En outre, le soutien gouvernemental aux approches libre-échangistes a permis à ces mêmes acteurs de créer un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Marché_d'échange_volontaire">marché volontaire du carbone</a>, où l’on fait croire aux gens qu’en payant un peu d’argent ils peuvent ne plus se sentir coupables de leurs émissions de CO2, par exemple celles de leurs voyages aériens. C’est ainsi que le marché de la « neutralité en carbone » est né.</p>
<p>Aussi bien le marché « officiel » que le marché « non officiel » a inclus les plantations d’arbres parmi les moyens possibles de « compenser » les émissions.</p>
<p>Des bulletins connus et respecté ont publié une abondante information sur les effets des plantations d’arbres en général ; il a divulgué des études sur les raisons pour lesquelles les plantations ne devraient pas être considérées comme des puits de carbone ; il a énuméré les raisons de s’opposer au marché du carbone et il a expliqué pourquoi la « neutralité en carbone » était une escroquerie. Le tout est facile à trouver sur notre site web.</p>
<p>À présent, nous souhaitons nous centrer sur un problème qui, à lui seul, devrait suffire à exclure les plantations d’arbres en tant que puits de carbone : le risque d’incendie.</p>
<p>Imaginons la situation suivante. Une entreprise polluante du Nord s’adresse à un vendeur de « neutralité en carbone » qui lui promet de « compenser » ses émissions en plantant des arbres. Supposons que les arbres soient vraiment plantés et qu’ils absorbent tout le carbone émis par l’entreprise polluante. Six années plus tard, toute la plantation brûle. En brûlant, elle libère tout le carbone qu’elle était censée « compenser ». Ainsi, la plantation n’a servi qu’à éviter à l’entreprise polluante d’investir dans ce qui était indispensable du point de vue climatique : la réduction de ses émissions.</p>
<p>Le scénario précédent correspond à une situation réelle car les plantations les plus courantes – celles de pins et d’eucalyptus – ont tendance à prendre feu naturellement. Ces deux types d’arbres sont très inflammables dans les bosquets naturels – en fait, le feu les aide à éliminer la concurrence d’autres espèces – et encore plus inflammables dans les grandes plantations à croissance rapide qui créent sous leur dais un milieu très sec, idéal pour la propagation du feu.</p>
<p>En outre, la situation sociale qu’elles créent en fait la cible d’incendies volontaires dans de nombreux endroits où elles ont affecté la population. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un fait prouvé, certains incendies qui ont éclaté à des endroits aussi éloignés que le Chili et le Swaziland auraient été provoqués par des gens du pays qui avaient été déplacés ou affectés par les plantations. Il y a une dizaine d’années, au Venezuela, les employés de l’entreprise papetière <a href="http://www.smurfitkappa.fr/">Smurfit</a> ont reçu l’ordre de fouiller les habitants des environs de ses plantations et de confisquer leurs allumettes et leurs briquets, craignant qu’ils ne provoquent un incendie. Et cette possibilité était tout à fait réelle : la plupart des gens ont dit ouvertement qu’ils souhaitaient mettre le feu aux plantations.</p>
<p>Que ce soit pour des raisons écologiques ou sociales, les plantations n’arrêtent pas de partir en flammes dans le monde entier. Les incendies de plantations (et de forêts) en <a href="http://www.youtube.com/watch?v=lFkHNuuu-yY">Australie</a>, en Espagne, au Portugal, au Chili, en Afrique du Sud et au Swaziland figurent parmi les plus commentés par les médias, mais il suffit de faire une recherche rapide sur la toile pour en trouver bien d’autres dans les pays qui ont de grandes plantations d’arbres en régime de monoculture.</p>
<p>La conclusion évidente est qu’il est très peu judicieux – pour ne pas dire très bête – d’utiliser les plantations pour <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Séquestration_géologique_du_dioxyde_de_carbone">stocker du carbone</a>. Le fait de considérer les plantations d’arbres comme des puits de carbone n’a qu’un aspect positif : cela met en pleine lumière l’escroquerie du marché des émissions.</p>
<p>A SUIVRE…</p>
<p>Pour contacter Sena : <br />
Sena ALOUKA<br />
Executive Director<a href="http://www.ong-jve.org/"> Jeunes Volontaires pour l'Environnement</a><br />
131, rue Ofé, Tokoin Casablanca Box 8823, Lomé, Togo<br />
Tel +228-2200112 Mobile:+228-9216740, Fax:+228-2220648<br /></p>