Les états ont la responsabilité d’agir. Au sein de l’ONU, ils ont adopté la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique à Rio en 1992 puis élaboré le protocole de Kyoto ratifié en 1998 et entré en vigueur en 2005. Ce protocole liste une série de pays industrialisés qui doivent diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, avec des engagements chiffrés et avant 2012. L’Europe, dont la France, devraient remplir ses engagements tout comme les autres pays. La crise financière aidant, et les seuils étant si faibles (-8% pour l’UE), qu’il n’y a pas de gloire a tirer de se résultats, d’autant qu’une partie des réductions ce sont faites par des mesures comptables avec l’aide du marché carbone.

Il faut résoudre la crise climatique pour garantir la survie de nos enfants. Selon le Forum humanitaire mondial présidé par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, le réchauffement climatique serait directement responsable de 300 000 morts par an. Pour l’ONU, 1 cm de hausse du niveau de la mer équivaut à 1 millions de réfugié climatique. Le rapport Stern estime le coût du changement climatique à 5 500 milliards de d’euros si rien n’est fait.

Cette année en décembre à Copenhague au Danemark, les états doivent se retrouver pour finaliser l’un des textes les plus importants de l’histoire de l’humanité qui doit faire suite au protocole de Kyoto. Pourtant, Yvo de Boer, le directeur de la convention-cadre reste sans voix quand le Japon annonce un objectif de -8% et estime « physiquement impossible » un accord en 2009 car les Etats-Unis ou le Canada traînent des pieds pour annoncer un seuil de réduction et l’UE ne fait plus office de leader depuis que son conseil des ministres des finances de juin a refusé de s’engager pour une aide financière qui permettrait au pays du Sud de s’adapter (comprenez : survivre) aux impacts du changement climatique.

Que faire ?

Je suis parti en voyage en février 2008 pour rencontrer les témoins du climat avec le projet Avenir climat. En Slovénie, j’ai rencontré Mme BOGATAJ, co-présidente du GIEC et spécialisé en agriculture. Elle se dit désabusée des politiques et pessimiste pour le futur. Elle attend un nouveau siècle des lumières qui révolutionne notre système de penser. Lors des négociations de l’ONU en Pologne et en Allemagne, j’ai rencontré des négociateurs français qui réclament une pression constante des associations et espèrent un engagement plus grand des politiques.

En Allemagne, j’ai participé à un camp climat. Réunissant des activistes, syndicats, partis politiques et associations, ces coordinations allient actions directes et débats politiques. Inexistants il y a 3 ans, il devrait y en avoir une quinzaine cet été en Europe dont un vers Nantes du 3 au 9 août. En résumé, les débats et actions en Allemagne visaient à abattre le système capitaliste dont l’idéologie de production et de consommation sans fin ont conduit a rejeter dans l’atmosphère des tonnes de carbones, et dont la violence a permis de se protéger contre la contestation ou le partage des richesses.

Les écologistes, au niveau politique ou associatif, préparent et proposent des alternatives depuis des décennies. Il faut dépasser les messages et actions individuels, nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe. Les actions doivent être massives et rapides tant que nous avons la possibilité de faire des choix. Il faut être sans complaisance avec ceux qui ont la possibilité d’agir et ne le font pas : il ne s’agit pas de confort mais de survie.

La révolution écologique doit avoir lieu maintenant, tant que nous pouvons faire ces choix dans une paix relative.

Benoît Kubiak, membre du bureau d’Autun Morvan Ecologie et voyageur du climat