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  • Latroisième partie traite des liens entre réchauffement climatique et la situation sociale et économique puis sur les impacts différents entre Europe de l'ouest et de l'Est.
  • La deuxième partie présente 3 initiatives recueillis en 2008 au Liban avec une activiste, en Allemagne avec un paysan de Côte d'ivoire et en Slovénie avec une scientifique du GIEC.
  • La première partie de l'interview présente le projet Avenir climat et fait le point après 1 an et demi de voyage.

N'y a t'il pas une certaine "indécence" à aller dans ces pays pour leur parler de la question du réchauffement climatique quand l'Occident continue à les exploiter et à les piller de leurs ressources ?

Non. Je voyage en utilisant les transports en communs locaux et je suis hébergé chez l'habitant ou dans des hôtels bon marché. Ma famille me supporte en France, mais je n'ai tout de même ni voiture, ni maison, ni salaire, contrairement à la majorité des personnes que je rencontre en voyage. Hormis le matériel nécessaire à mes reportages, j'essaye d'avoir un mode de vie d'un niveau comparable à celui des personnes que je côtoie.

Je ne pars pas en donneur de leçon, mais au contraire pour apprendre. Je veux savoir comment le changement climatique est vécu et combattu par des femmes et des hommes que je rencontre personnellement dans les pays que je traverse. Je pense que les personnes qui suivent mon voyage sont curieuses de connaître les initiatives vécues par d'autres, et j’espère que toutes ces expériences contribuent en France à mieux connaître le changement climatique. Peut-être que certains prendront même de nouvelles initiatives pour agir !

J'ai la chance d'avoir un passeport européen, ce qui facilite le passage des frontières. J'ai aussi la chance d'avoir une éducation et une organisation qui me permettent de faire ce voyage. Je pense que je fais partie des quelques chanceux qui bénéficient d'une certaine liberté et que je peux utiliser cette liberté pour faire connaître une communauté informelle internationale qui s'organise pour lutter contre le changement climatique.

Comment voyez-vous la solidarité entre les peuples pour faire émerger une conscience écologique internationale ?

Pfff, je ne sais pas trop. Il faut avoir conscience de faire partie d'un groupe pour éprouver de la solidarité, et ensuite avoir les moyens de concrétiser cette solidarité. Des réseaux existent, d'individus, d'ONG, d'organisations publiques, mais il est difficile d'appréhender la réalité de ces réseaux sans y appartenir. Le plus souvent, les personnes que j'interview sont contentes de s'exprimer et de savoir que leurs expériences vont être présentées à l'extérieur de leur pays, même si certaines bénéficient déjà de bons relais à l'internationale. Lorsque je fais des présentations en France, des personnes viennent me voir pour me dire qu'elles ont appris bien de choses qu'elles ignoraient sur le climat, alors que pour moi le changement climatique doit être un acquis dans notre culture.

Pour qu'une conscience écologique internationale existe, il faut développer l'information et la sensibilisation, il n'y en a jamais assez, et intensifier les échanges au-delà des barrières que sont les cultures, les langues, les frontières et le niveau de développement des peuples . Je pense tout de même que les initiatives comme les camps climats qui naissent un peu partout dans le monde, y compris dans le Sud, ou comme la mobilisation internationale autour de la COP15 de Copenhague pour décembre 2009 sont de bonnes étapes. Les activistes et les organisations du Nord doivent avoir conscience également des besoins de leurs homologues du Sud en terme de moyens financiers, de coordinations et de transport. La solidarité doit se construire.