La production d’électricité

Si le sujet de mon projet de film documentaire est la centrale à charbon de Dahanu, le thème général est la production d’énergie électrique : quel futur pour la production d’électricité dans un pays en plein développement qui comprend 1/6 de la population mondiale ? Si on met de côté le nucléaire, qui présente toujours un risque majeur en cas d’accident ou de guerre nucléaire avec les pays voisins, et le pétrole ou le gaz, ressources en voie d’épuisement, il ne reste que le charbon comme principale source d’énergie.

Le problème du charbon

Le charbon est une source d’énergie très polluante, en poussière mais surtout en gaz à effet de serre (CO2, SO2, NOx). A proximité de la centrale de Dahanu, la température de l’eau à augmenté à cause du système de refroidissement, faisant fuir les poissons et les homards. Les pécheurs Mashi risquent de ne plus pouvoir survivre sur place. Le charbon reste la principale source d’énergie, facilement exploitable et transformable. Les questions qui se posent sont de produire avec un « charbon propre » et d’appliquer le scénario négawatt.

dahanu thermal power plant entry
Entrée de la centrale thermique de Dahanu. Photo Purvi Makawana.

Pour une justice climatique.

Je pense qu’il y a le problème de la corruption ou au moins du fonctionnement de la justice au niveau local. Les actions menées par les avocats de l’association ne semblent pas porter, et les décisions de justice pas ou mal appliquées. Les puissants (le milieu industriel) s’opposent à la limitation de leur activité, invoquant un risque nul ou faible pour l’environnement.

Les indiens ont un droit au développement, pour garantir un accès aux services de base. Près de la moitié de la population indienne n’a pas accès à l’électricité. Du fait de la variabilité des moussons, les centrales hydroélectriques ne peuvent pas toujours fonctionner à plein régime, je l’avais noté lors de mon passage dans un orphelinat dans le Kerala. Il y a donc un besoin, dans l’absolu, de développer la production d’électricité en Inde, ne serait-ce que pour garantir les besoins essentiels (lesquels : santé, éducation, alimentation, culture, sécurité ? à creuser.)

Les pays du Nord ont une dette écologique envers les pays du Sud, dont les ressources naturelles et humaines ont été exploitées aux bénéfices du développement des anciens pays colonisateurs, la Grande Bretagne dans le cas de l’Inde, ou le Portugal dans la zone au Nord de Dahanu. Les pays du Sud sont maintenant pollués par leurs déchets, notamment les gaz à effet de serre.

La fausse solution du « charbon propre »

Le « charbon propre » est une solution technique qui vise notamment à séquestrer le gaz carbonique émis lors du processus de fabrication de l’électricité. Ce gaz pourrait être capté pour être ensuite enfoui sous terre. Les émissions de GES des centrales à charbon seraient donc réduites et compatibles avec les objectifs de lutte contre le changement climatique. Les contraintes élevées en termes techniques et financiers font que seuls quelques projets pilotes ont vu le jour actuellement.

Les écologistes critiquent les tenants du « charbon propre », Al Gore en tête, je me rappelle (si j’ai bien compris son anglais lors de ma participation à la COP14 à Poznan !) de son encouragement en direction des jeunes pour le blocage des projets de construction de nouvelles centrales à charbon aux USA. Selon les écologistes, c’est un cache-misère technologique, au même titre que le nucléaire, et proche du concept d’offset du marché carbone, qui consiste à acheter des permis d’émissions de GES pour arriver à un bilan final neutre en carbone.

Ces solutions sont dans la droite ligne de la logique économique libérale qui permet de développer des outils financiers et des marchés nouveaux sans remettre en cause les modèles de production actuelle. Il n’y a pas de diminution finale des émissions de GES selon les premiers bilans.

La suite demain ; Le scénario Négawatt comme alternative